Mixte et varappe

Mixte et varappe

Reprise des activités estivales avec Quentin!

Nous avions évoqué il y a quelques mois l’idée de grimper l’Aiguille Verte… mais il faut se rendre à l’évidence, les mois de confinement ont un peu mis à mal notre condition physique et les conditions de ce début d’été sont un peu trop hivernales pour ce genre de projet.

Nous optons pour un programme mixte sur 3 jours. Le premier jour, une grande voie en terrain d’aventure, l’éperon de la voie éteinte pour reprendre ses marques verticales et poser quelques coinceurs avant de monter au refuge du Glacier Blanc.

Pour la deuxième journée, je propose à Quentin une jolie course mixte au dessus du refuge, la traversée de la pointe Cézanne, une course qui se pratique essentiellement en début de saison. Nous serons tous seuls aujourd’hui dans la montagne pour ce petit voyage sur nos arêtes de Rochefort locales!

Comme la journée déroule bien et que la neige nous permet de redescendre sans trop forcer jusqu’au refuge, je propose à Quentin d’enchainer directement sur la course du lendemain… faut dire que la météo du 3ème jour ne laisse que peu d’espoir sur la possibilité de faire quelque chose…

Une omelette et une sieste plus tard, nous voilà donc repartis vers l’Aiguille Pierre Estienne où nous gravisonns Graine de Cézanne une jolie voie en terrain d’aventure avec un joli finish en arête.

Nous passons la nuit au refuge du Glacier Blanc au milieu des cordées qui élaborent mille stratégies pour se faufiler au milieu des grosses gouttes prévues le lendemain. Nous, nous pouvons dormir tranquillement, demain nous avons juste à descendre!

Escalade Jordanie – Wadi Rum

Escalade Jordanie – Wadi Rum

Après notre session escalade en Corse l’an dernier avec Frank, nous nous laissons à nouveau guider cette année par des envies de caillou chaud! Et pas n’importe où : peut-être un des uniques lieux au monde où l’on peut concilier l’expérience du désert à celle de la grimpe et de l’alpinisme. Wadi-Rum!

C’est mon 5ème voyage dans ces terres bédouines et à chaque fois l’excitation est la même de retrouver le frisson du désert, d’aller errer dans ces dédales de Siq et de Jebel et de se laisser accueillir par nos bienveillants et malicieux amis bédouins!

Nos chemins se croisent avec Frank à l’aéroport d’Istanbul. C’est toujours curieux de se retrouver en de tels lieux intemporels nous qui sommes plutôt coutumier des bivouacs spartiates et des nuits dans les vallées paumées de l’Oisans, du Vercors ou de la Corse! Mais il faut bien en passer par là, l’alternative pédestre n’étant pas compatible avec nos agendas!!

Le séjour en Jordanie démarre par la partie la plus engagée : le trajet en taxi by night. A l’aller comme au retour, on n’arrive même plus à compter le nombre de points perdu par Mohammed notre chauffeur s’il conduisait en France : un permis tous les 20km en moyenne et encore on a pas tout vu! Arrivée au milieu de la nuit chez Atayek au village de Rum, on se glisse dans nos duvets pour grappiller quelques miettes de sommeil avant notre première journée de grimpe.

Jour 1 : East Face aux Vulcanics Towers

Le voyage de la veille laisse quelques marques! La courte nuit bercée par les coqs insomniaques et l’appel à la prière laisse place à une radieuse journée. Il fait 25°C à l’ombre, ça devrait bien se passer! On lézarde tranquillement en attendant que la face est passe à l’ombre. Pour nous aujourd’hui ça sera les Vulcanics towers, un secteur où je n’ai jamais grimpé, bien plus calme que la célèbre face est du Jebel Rum. Nous choisissons la voie la plus facile du secteur, une belle ligne typée montagne qui remonte une succession de cheminées et de fissures, jamais très dures mais parfois expo pour le leader, comme souvent dans l’escalade à wadi Rum. Malgré les séquelles du voyage, la dynamique se remet en route et nous prenons du plaisir à grimper à nouveau ensemble avec Frank! La journée se termine par une initiation tranquille aux Bédouineries qui font le charme de wadi Rum. Retour by night chez Atayek pour un bon festin en bon compagnie franco-espagnole.

Jour 2 : The Edge of Zernouk El Daber, massif du Um Ejil

Aujourd’hui je propose à Frank d’aller explorer le versant nord du Um Ejil (le sommet où se trouve l’ultraworld-classique : the Beauty). D’abord on contourne tout le massif par le canyon de Rakabat, l’occasion de rencontrer de vieilles connaissances avec qui j’ai déjà déambulé dans les Jebels! Pour rejoindre le canyon de Zernouk, nous passons par le désert où les camps poussent comme des champignons dans un pré à vache Ardéchois… Wadi-Rum vit un regain touristique certain depuis 2 ans mais on ne peut s’empêcher de se demander ce que deviendront ces constructions au prochain ralentissement. La logique d’aménagement touristique à tout va et des nuisances qui vont avec laisse un peu rêveur… un peu à l’image de nos stations de ski qui une fois passées la saison faste se transforment en villages fantômes. Et en même temps nous sommes conscients qu’ici nous sommes le touriste, et que d’une certaine façon, le nuisible, c’est nous! C’est toute l’ambivalence du voyageur en quête d’une nature vierge : vouloir jouir de lieux intacts mais dénaturant le lieu par notre unique présence…

Malgré la proximité à vol d’oiseau du village, du fond du canyon de Zernouk El Daber on se sent déjà assez loin de tout. Comme hier l’itinéraire que nous parcourons est une voie typée montagne où les longueurs les plus exigeantes ne sont pas forcément les plus dures sur le papier!! Finalement un V+ dans une bonne fissure verticale ça randonne bien plus qu’un IV+ local dans un champ de taffonis sans point au dessus d’une vire!

Un peu d’émotion au départ de la voie où nous essuyons deux volées de pierres envoyée par la cordée qui nous précède… heureusement le gré à la base c’est du sable, et ça reprend facilement son état initial!!

Du sommet de la voie, et après une sieste syndicale gracieusement accordée par mon compagnon de cordée, nous gravissons quelques dômes pour rejoindre le sommet du Um Ejil où nous sommes récompensés par une vue de toute beauté.

Notre voie de descente du jour emprunte les rappels de the Beauty… ça bouchonne. Nous patientons tranquillement dans les lueurs du couchant. Retour au village à la nuit, ça va devenir une habitude!

Jour 3 : Al Thalamiyah, Jebel Rum – Descente par la voie Hamad

Venir dans le Wadi – Rum sans faire une voie bédouine est à mon avis un grand sacrilège! On pourrait même ne faire que ça et ça serait très bien! Mais c’est quoi ces voies bédouines? Pour toutes sortes de raisons, depuis probablement des milliers d’années, les plus aventureux habitants de ces lieux ont exploré les massifs, se frayant dans ces dédales de canyons et de dômes des chemins astucieux plus ou moins osés vus le peu de moyens à leur disposition, rarement débonnaires. des itinéraires qui aujourd’hui de par leur engagement et leur exposition sont plus à classer dans la case alpinisme que trekking ou escalade! Le pied et le flair montagnard sont de mise pour ne pas goûter aux joies du bivouac improvisé dans les Jebels!

J’ai déjà eu la chance de parcourir quelques une des voies bédouines du Jebel Rum (Voie Hamad, Rijm Assaf, traversée Sud Nord, Oeil d’Allah) et je propose à Frank d’aller explorer une que je ne connais pas et qui n’est pas réputée la plus facile : Al Thalamiyah. Elle remonte un profond Siq (=canyon) à droite de la Black Tower. D’entrée de jeu ça grimpe. Les chaussons ne sont pas obligatoires mais quelques pas de 5 ponctuent l’itinéraire. Contrairement à ce que certains topos peuvent laisser penser, la corde ne me semble pas vraiment optionnelle pour le commun des mortels!! Et 2 ou 3 camalots feronts la joie du mental du leader!

Une fois sortis du Siq, la difficulté pure se calme, l’exposition des passages prend le relais mais heureusement pas tout le temps!! L’émerveillement n’est jamais très loin quand du sommet d’un dôme on découvre de l’autre côté la même chose à perte de vue, quand on voit le beauté des formes incroyables que prend le gré sous les assauts du vent et du soleil, quand soudain sous nos pieds s’ouvre un profond canyon qu’on ne soupçonnait pas…

Après quelques heures de ce régime, nous rejoignons la Hamad’s route. Comme nous avons le temps, nous tirons jusqu’au sommet du Jebel rum où nous jouissons des lieux dans une totale solitude et un silence interrompu de temps à autre par le croisement métallique des corbeaux du coin. Plénitude.

Négliger la descente ici serait une très vilaine erreur et nous reprenons le chemin de la vallée en se gardant un peu de marge. La Hamad’s route est relativement parcourue et pas très difficile à suivre en étant attentifs. Pour nous la descente déroule pas mal jusqu’au dernier rappel qui décide de se coincer… l’occasion de mettre les chaussons restés au fond du sac toute la journée!

Retour de nuit comme il se doit. On mange chez Atayek avant d’aller se faire déposer au beau milieu de nulle part à Barrah canyon

Jour 4 : Barrah Canyon – Storm et rumeurs de la pluie

Dormir en plein désert fait basculer notre voyage dans une autre dimension. Loin de l’agitation du village et des autres grimpeurs, on peut enfin s’aligner sur la fréquence du lieu, prendre conscience de la beauté indicible qui nous entoure, goûter la caresse du sable sur la plante des pieds, respirer le silence… et faire chauffer le thé avec une poignée de brindilles!

Changement radical dans le style de grimpe, on passe en mode fissure. Storm sera notre « échauffement » du jour avec 3 belles longueurs verticales suivies d’une traversée horizontale en IV+. Connaissant la descente et pour éviter les déboires d’il y a deux ans on évite cette fois le dernier rappel en bifurquant à droite juste avant. Un peu de désescalade et un rappel ramène au désert.

Comme il nous reste du temps on va finir la journée dans Rumeurs de la pluie, un dièdre parfait que nous gravissons en 2 magnifiques longueurs.

On rejoint ensuite tranquillement notre bivouac après avoir taper la causette aux grimpeurs qui bivouaquent au pied de Merlin’s wand. Les journées passent vite dans ce désert!

Jour 5 : Barrah Canyon – Merlin’s wand et Hidden Crack

Après une nuit qui aurait été parfaitement paisible sans les quelques gouttes de pluie, on se dirige vers nos ascensions du jour. Merlin’s wand nous fait de l’oeil. L’esthétique et l’évidence parfaite de cette ligne en font une incontournable de Barrah canyon. Comme dans les quelques world classique du coin il peut y avoir un peu de monde dans ces voies. Mais aujourd’hui, nous la partageons juste avec une seule cordée, sans se gêner!

Là encore on peut s’attendre du bas à sortir toutes les bidouilles du grimpeur de fissure mais que nenni! La fissure n’est presque là que pour poser les camalots, l’essentiel de l’escalade se déroulant grâce aux prises sur les côtés. Trois surplombs viennent corser un peu l’affaire quand même!

Pas tout à fait rassasier après cette grimpette de toute beauté, on part explorer une fissure voisine, la Hidden crack, invisible du bas comme son nom l’indique. Cotations modestes sur le papier mais finalement une escalade assez exigeante et soutenue, avec un peu plus de technique fissure et quelques courts passages où le rocher est moins nettoyé que dans Merlin.

Évidement, Merlin happe la majorité des grimpeurs du coin et la publicité de cette voie n’est plus à faire… mais les voisines méritent plus que largement le détour!

Du sommet on redescend en mode bédouin – rappel avant de rejoindre les rappels de Merlin’s. Nous retrouvons au bivouac le père d’Atayek qui nous attends sourire aux lèvres depuis quelques heures en ramassant du bois. Ce soir on dort au pied du Khazali dans le camp d’Ali et Atayek.

Un bon festin partagé avec d’autres grimpeurs et on file au dodo. La nuit tombe tôt en ce moment, on fait pas vieux os!

Jour 6 : Mazyed

No speed ce matin, on se réveille tranquillement dans un camp presque désert. Notre varappe du jour est juste sous nos yeux. Mazyed se faufile sur la partie droite du Khazali à 10 minutes de marche du camp.

Changement radical de style, l’escalade se déroule principalement dans des champs de taffonis rouge ponctués de passages plus dalleux. L’itinéraire est à deviner, les variantes possibles nombreuses! En gérant un peu le tirage, je tire devant des longueurs assez… longues!

Le topo indique une mystérieuse « dernière longueur expo avec sûrement la possibilité de protéger le relais dans un trou avec un camalot 4 ». Ca tombe bien un collègue m’a prêté le camalot 4 que j’avais oublié au village. Avec ça nous ne craignons rien!

Petite déception au moment de glisser ce bel outil dans le dit trou : les bords s’effrite et la résistance de l’affaire est juste suffisante pour soutenir la dégaine!! En avant donc pour une bonne section expo de 6-7m avant de mettre un premier camalot dans une fissure douteuse… et finalement quelque chose de bien mieux 2 mètres au dessus. Le passage ne laisse pas complètement indifférent, plutôt efficace pour concentrer l’attention des cerveaux dissipés dans mon genre!

Jour 7 : Atayek au Khazali

Comme on est bien au camp, on explore les possibilités depuis ce lieu. Aujourd’hui on file sur le flanc ouest à 20 minutes de marche pour aller découvrir une voie dont les échos sont bons.

Du bas, la voie nous apparaît comme un immense champ de taffonis rouge, suivant au début une vague ligne de faiblesse. Dès les premiers mètres m’escalade est magnifique et se protège plutôt bien, même s’il n’est pas rare d’avancer 6-7 mètres entre les protections. La voie a été un peu parcourue les jours précédents. Je suis les discrètes tâches de magnésie qui me montre la voie. La encore j’essaye en gérant le tirage de tirer le maximum de longueur de corde entre chaque relais. Faut dire que la beauté de l’escalade ne donne pas trop envie de s’arrêter!

La descente en rappel dans la voie du Couchant ne détend pas complètement et on est heureux à chaque fois de voir arriver la corde!

Jour 8 : Voie d’Ali au Khazali

Déjà notre dernier jour… gasp. Le retour en milieu d’après midi vers Amman et les doigts un peu broutés nous invitent à choisir un projet modeste pour ce dernier jour. Cette voie bédouine offre un trajet assez direct vers le sommet nord du Khazali. Comme d’habitude, la recherche d’itinéraire et les passages expos sont là!

A l’instant où Frank se faisait la réflexion du peu de faune dans les Jebels, comme par un étrange écho deux Ibex détalent devant nous. On les observe cavaler aisément sur ce terrain où nous nous sentons parfois si maladroit. La leçon!

Une dernière fois au sommet on profiute des paysages exceptionnels qui nous entourent…

Rentrés de bonne heure au camp, on va rendre visite à Tareq avec qui nous avions sympathisé la veille. Cet homme avait un rêve fou : jouer du piano à queue dans le désert de Rum, cher à son coeur! Et son rêve il le réalise et le partage généreusement avec nous. Nous avons même le droit à une petite improvisation d’Atayek qui se surnomme modestement le Débussy du désert! Beau moment de grâce qui finit de la plus belle façon ce séjour… on y retourne quand?

Arête NW Blaitière

Arête NW Blaitière

A peine rentré du Grépon avec Antoine, je retrouve Ivan au refuge du plan de l’aiguille, sans transition!! Pour notre rendez-vous bisannuel, nous visons cette année une belle course d’ampleur : l’arête NW de Blaitière. Le jeu consiste d’abord à gravir le pilier rouge de Blaitière par la combinaison de deux voies « modernes », Nabot Léon et Osez Joséphine puis de poursuivre jusqu’au sommet N de Blaitière par l’arête NW… 900m de grimpette et de descente, la promesse d’une longue journée!! Nous ne serons pas déçus!

D’abord, Nabot Léon et Osez Joséphine sur le pilier rouge de Blaitière

Départ vers 3h30 du refuge. Si au début nous avions vaguement imaginé reprendre la dernière benne, nous comprendrons vite que finir la course de jour sera déjà bien satisfaisant! Nous attaquons Nabot Léon vers 6h. L’escalade est juste magnifique, comme le granit chamoniard sait en proposer. L’équipement est intelligent : rien quand c’est protégeable mais équipé quand c’est nécessaire… Les longueurs de jonction avec Osez Joséphine ne sont pas si débonnaires que ça. Le nez dans le topo, j’hésite une fois ou deux et m’engage dans des passages un peu plus durs que prévu… en fait, globalement il faut juste rester sur l’arête! Osez Joséphine réserve encore de très beaux passages jusqu’au V+. Nous suivons cette voie jusqu’à la moitié de la dernière longueur avant de se décaler vers l’arête nord ouest. Nous faisons une bonne pause et troquons les chaussons pour les baskets. Et en route pour quelques heures d’arête!

Ensuite l’arête NW de Blaitière elle même…

L’escalade alterne entre passages soutenus jusqu’au V et parties qui déroulent. Ivan fait ses premières expériences de grimpe en baskets sur des dalles chamoniardes! Pas complètement évident… les brèches s’enchaînent, le rythme de la cordée diminue, un peu entamés par les 800m de grimpe. Au pied du bastion sommital, je sens qu’Ivan n’opposerait pas une grande résistance si je lui proposait d’en rester là, d’autant plus qu’il commence à neigeoter.. D’expérience je sais à quel point on peut regretter parfois de renoncer trop vite, surtout lorsqu’il n’y a pas de danger imminent. Je connais un peu Ivan, à travers les quelques belles courses que nous avons déjà fait ensemble, je le sais endurant… La longue descente en rappel va surtout mobiliser nos ressources mentales… bref, on continue!

Le bastion réserve une avant dernière longueur de toute beauté avant de finir sur un ultime petit bout d’arête. Il est 16h, la vue n’est pas des plus dégagée mais de temps à autre apparaissent dans les volutes les sommets voisins, Ciseaux, Fou… sacré ambiance! Dans cette belle face d’ampleur que nous venons de gravir, malgré l’engagement et les difficultés, on ne perd jamais le contact avec la vallée. Tous les sons d’en bas nous parviennent!

Et puis à peine en haut, redescendre!!

La descente en rappel est équipée mais demande encore toute notre attention. Il faut régulièrement se ré-encorder pour rejoindre des rappels décalés ou descendre des vires, ne pas louper les ancrages… et remonter quand la corde se coince!! A la fin nous rejoignons la ligne de rappel de Fidel Fiasco. Les rappels sont plus roulant et nous rejoignons le pied de la voie, 14h après notre départ! Ne nous reste plus qu’a rejoindre le refuge où évidement nous redormirons ce soir. Mais d’abord nous réglons le sort des cuisses de canard que nous propose le gardien!

Sous le signe du Plan B

Sous le signe du Plan B

Une météo plus que joueuse pour ces 3 jours avec Jelle, Pim et Alexis… Dès le départ, l’ambiance est au plan B!! Vu les orages annoncés cet aprem et demain, au lieu de se retrouver au refuge du Glacier Blanc, je propose à mes compagnons de rester dans la vallée sur un site d’escalade pour une petite session manip à l’abri de la pluie… et qui sait peut-être même un peu d’escalade!

Nous nous retrouvons donc sur le parking de Chanteloube où une bonne averse nous accueille comme il se doit! Le secteur présente quelques avantages non négligeables au vu de la météo capricieuse du jour : approche minimale et grand surplomb qui protège le pied de falaise et permet de faire des manips de cordes. Et juste à côté, un secteur école où l’on peut grimper du III au 6b avec des voies bien intéressantes en grosses chaussures. Nous débutons par quelques exercices d’encordement… et soudain, la pluie s’arrête! Ni une ni deux, on se jette sur le créneau pour faire quelques longueurs d’escalade. Pim et Jelle sont totalement novices et découvrent leurs premières sensations de grimpe en grosse sur du rocher un peu humide! De bons gaillards! Alexis est un peu plus expérimenté mais n’a pas vraiment d’expérience d’escalade en chaussures de montagne… quelques instants plus tard le voilà en moulinette dans du 5b!

Nous finissons l’après midi par quelques ateliers et manips de corde : pose de coinceurs, confection de relais et remontée sur corde… une après midi intense finalement!

Jour 2 : on lâche rien! La météo annonce le retour de la pluie et du risque orageux à partir de 11h. Le réveil sonne donc tôt ce matin pour aller à l’éperon Bouchier. Au réveil, le temps est splendide!! Vive les Hautes Alpes!

On s’endort quand même pas sur nos lauriers. D’avoir vu tout le monde grimper la veille m’a permis d’imaginer des objectifs adaptés à chacun aujourd’hui! Pim et Jelle auront pour « simple » objectif de grimper leur première grande voie en second, quant à Alexis, il mènera une cordée, posera quelques coinceurs et construira ses relais…

L’éperon Bouchier se prête très bien à ce jeu avec de nombreuses possibilités d’assurage naturel, des relais confortables et aussi des points en place pour tranquiliser le mental! Les 5 premières longueurs se passent à merveille, même si évidement à 4, tout ça nous prend un peu plus de temps… A la sortie de la 6ème longueur, j’aperçois soudain le ciel versant Vallouise d’une noirceur inquiétante. Quelques instants après claquent les premiers éclairs et les premières gouttes d’eau… un vent frais se met instantanément à souffler… pas de doute un orage arrive sur nous!!

Tout le monde me rejoint au relais et nous passons en mode cordée unique. Il nous reste juste une courte section raide avec les longueurs plus faciles du haut! On sort tout ça au trot avec un beau festival son et lumière autour de nous… je prends garde dans la débâcle de bien assurer tout le monde jusqu’au bout… les dalles faciles de la sortie sont de redoutables patinoires maintenant!

Malgré quelques éclairs très proches de nous, nous échappons à la grosse drache qui commencera juste à notre arrivée à la voiture! Bon timing!

Cette première bulle orageuse étant passée, Pim, Jelle et Alexis profite d’un créneau pour monter au sec jusqu’au refuge du Glacier Blanc où je les rejoindrais en fin d’aprem.

Jour 3 : au réveil à 4h ce matin, le ciel est parfaitement étoilé. Nous partons en direction du Pic d’Arsine. Les nuages nous rattrapent progressivement et 120m sous le sommet nous ne voyons absolument plus rien que du blanc! Nous attaquons la pente sommitale mais le manteau neigeux pourri et la couche de neige fraîche en surface, en plus d’être pénible à tracer ne m’inspirent guère confiance… ajouté à cela la promesse d’une absence totale de vue, je préfère prendre la décision de renoncer.

Nous descendons rapidement sur le glacier où la visibilité est bien meilleure. Comme on a encore un peu de temps devant nous avant le mauvais temps annoncé, nous partons pour une petite visite du glacier où l’encordement et la corde tendue prennent tout leur sens quand on visite une crevasse! On suit le glacier vers le bas jusqu’au niveau de l’école de glace où un rappel nous permet de descendre un ressaut plus raide. On explore une dernière crevasse avant de retourner au refuge du Glacier Blanc pour le traditionnel gueuleton du montagnard!

Voyage escalade Corse

Voyage escalade Corse

Habituellement avec Frank à l’automne, notre regard se porte plutôt vers les froides et austères faces nord du massif des Ecrins à la recherche d’une belle envolée mixte à se mettre sous le crampon…

Mais l’idée lancée 3 semaines plus tôt sur le ton de la boutade à la Bérarde a fait mouche. La montagne est bien sèche en ce début d’automne et Frank ne connaît pas du tout la Corse : il n’en faut pas plus pour se laisser tenter! Nous voilà donc en route pour l’île de beauté en cette fin octobre, période idéale sur l’île redevenue presque calme, à condition d’attraper un bon créneau météo… de ce côté là nous serons gâtée puisque nous arrivons juste après une grosse perturbation méditerranéenne et repartons 24h avant la tempête… orgie de soleil et de granit au programme!

Dimanche : Restonica / San Teofalu et La Manu

Arrivée de bonne heure au bateau à Bastia, j’attrape Frank à son hôtel et nous filons directement vers les montagnes. Pour cette première journée, nous allons faire connaissance avec le granit Corse au fin fond de la Restonica au dessus de la Bergerie de Melu, sur la Punta san Teofalu. Une voie pas trop longue sera parfaite pour une mise en jambe : la San Teofalu sera notre hors d’œuvre du jour… douceur parfaite pour grimper au soleil, paysage de rêve, grimpe parfaite, ça s’annonce bien tout ça!

Restonica - San Teofalu - Très belle entrée en matière

Restonica - San Teofalu - Dièdre

Restonica - San Teofalu - Pins

Évidemment en couplant les longueurs, l’affaire est vite pliée et une fois redescendu de la voie, le constat est sans appel : on a encore le temps et la voie d’à côté a l’air très belle. Et nous voilà partis dans la Manu, très belle voie également…

Tout ça nous mène gentiment à la tombée de la nuit… grâce au stock de course dans le camion, nous sommes autonome et pouvons rester 3 jours dans la Restonica sans repasser par la case civilisation… la vallée est bien calme à la Toussaint et nous posons notre camp au calme près de la rivière. Le programme du soir est intense et sera notre yoga quotidien : montage du camp, apéro, repas et au pieux avec les gallinacées!

Lundi : Restonica / Queue dalle et les autostoppeuses

Notre plan du jour est d’aller rendre une petite visite à l’incontournable Symphonie d’automne au dessus du lac de Capitellu… mais c’était sans compter sur le vilain courant d’air qui traverse l’île aujourd’hui. Au lac Di Mello, la décision est sans appel : la goutte au nez, engoncés dans nos gore tex, bousculé par les rafales de vent et au vue des gros paquets de nuages en altitude il va falloir trouver une autre idée pour aujourd’hui!!

Heureusement la Restonica a plus d’un tour dans son sac et la vue ensoleillée des contreforts de Cima San Gavino nous redonne un peu d’espoir! Un plan B parfait vue les conditions du jour. Nous y sommes à l’abri du vent et au soleil, le caillou est parfait alors on fait peut-être pas dans la world classic mais on reste dans le haut de gamme! Premier tour de chauffe dans Queue Dalle puis comme il reste du temps et de la motivation dans les grimpeurs on enchaîne sur les Autostoppeuses, je parle de la voie bien sûr. Voilà de quoi finir encore dans le jour déclinant avec nos 400m de grimpe syndicaux!

San Gavino - Queue dalle / Autostoppeuses - Dalles

San Gavino - Queue dalle / Autostoppeuses - Dièdre

San Gavino - Queue dalle / Autostoppeuses

San Gavino - Queue dalle / Autostoppeuses - Heureux

Yoga du soir et dodo dans la paisible vallée de la Restonica

Mardi : Restonica / Esméralda

Déjà le 3ème jour de grimpe et comme tout se déroule à merveille, je propose à Frank un projet plus copieux à la Punta U Finellu : Esméralda. Pas encore bien réveillés au moment du départ, on se gare trop haut ce qui nous vaudra une petite séance maquis matinale pour bien digérer le petit déj’! Une fois rentrés dans les rails, on suit le « canyon » qui mène jusqu’à la face, sans souci. La journée est radieuse, ça sent bon la grimpe en tee-shirt!

Dès la première longueur on est mis dans le bain : ça va être classe! La grimpe est très variée sur un rocher juste irréprochable… Les longueurs de taffonis passent bien mieux que les raides longueurs en dalle. C’est fou comme on se sent meilleur pendu plein gaz à un taffoni que les pieds en adhérence sur des dalles à friction… je comprends pas!

Le finish est vraiment de toute beauté avant une descente en rappel plutôt efficace. Pas déçus du voyage!

Restonica Esmeralda - 6b taffonisant

Restonica Esmeralda - Les amis

Restonica Esmeralda - Dalle en 6b+

Restonica Esmeralda - Frank dans les dalles

Restonica Esmeralda - Finish!

Restonica Esmeralda - Pin

Bien apaisés par cette journée de marche et de grimpe, on préfère temporiser dans la Restonica et se garder la route pour demain…

Mercredi : Bavella / Patrimonio et Arète de Quenza

Petit bout de route de Corte à Bavella… on en profite pour ravitailler et remplir le camion de nourriture pour les 3-4 jours qu’il nous reste.

Rien que la route qui monte à Bavella est un beau spectacle, je ne m’en lasse pas et Frank est sous le charme! Nous posons le camp au Col avant de partir grimper vers les Aiguilles de Bavella… après la journée d’hier, un projet pas trop exigeant fera très bien l’affaire! Nous nous dirigeons vers les contrefort de la Punta di a Vacca où nous gravissons Patrimonio. Une première partie pas très intéressante avant un second ressaut très classe… nous tirons jusqu’au sommet. Il est 16h. Les conditions sont parfaites. On traînasse…

Bavella - Patrimonio - Ambiance Bavella

Bavella - Patrimonio - Ambiance Bavella

Bavella - Patrimonio - Ressaut du haut

Évidement à la vue des Tours toutes proches (l’Accellu et l’Arghjetu) mes mains transpirent et je commence à imaginer un plan diabolique : on s’excite, on s’allège au maximum et on part sur l’arête de Quenza en mode sprint pour se faire le couché de soleil là haut… va pas falloir traîner. Frank est emballé par cette idée douteuse, on y va!

J’en profite pour louper le vrai départ de l’arête et on fait deux longueurs de variantes un peu plus dur. Le reste est vraiment classe avec des champs de taffonis plutôt faciles pimentés de quelques passages quand même grimpants… comme prévu la nuit nous rattrape au sommet dans une ambiance complètement délirante avec le couché de soleil d’un côté et le levé de pleine lune sur la mer de l’autre côté!!

Bavella - Arête de Quenza

Bavella - Arête de Quenza - Couché de soleil

Descente par la voie normale à la frontale et au feeling avant la marche de retour à la lueur de la pleine lune jusqu’au col de Bavella où nous attends notre petit festin du soir… voilà comment transformer une journée de relâche en petite bambée!

Jeudi : Bavella / U Haddad et Omerta

Aujourd’hui il fait tellement doux qu’on tente la grimpe à l’ombre. L’occasion d’aller rendre une petite visite à la Punta di U peru. L’idée est aussi de marcher un peu moins qu’hier. Sagement nous nous disons qu’une voie sera suffisante pour aujourd’hui mais Frank ne se fait plus trop d’illusions sur le guide maintenant et sait qu’à peine le sommet atteint, j’aurais déjà un œil sur la voie d’à côté!!

D’abord dans U Haddad on s’étire sur les premières longueurs pas trop dures avec une longueur assez rigolote dans une sorte de taffoni géant… Une courte longueur bloc donne accès à la suite… et quelle suite! Le haut est vraiment fantastique (on a tiré ça en deux longueur) avec une première longueur qui passe dans une arche et la longueur finale juste majeure sur un granit rouge de toute beauté… Comment alors ne pas se laisser tenter par la voisine!

Bavella - U Haddad - Le taffoni géant

Bavella - U Haddad - dernière longueur

Deux grands rappels plus tard nous rattaquons dans Omerta au dessus du passage en 6b+… style un peu différent mais très classe aussi surtout la dernière longueur… un court passage au soleil finit de nous convaincre qu’on a fait le bon choix en grimpant à l’ombre aujourd’hui!

Après toutes ses soirées en camping, Frank m’invite à l’auberge ce soir histoire de rompre grassement avec notre régime quasi végétarien! De la barbak digne de ce nom servi en bonne quantité!

Vendredi : Bavella / Le Dos d’éléphant

Quand Frank se réveille le matin je sens bien qu’il m’interroge déjà silencieusement sur le programme de la journée… après 5 jours de granit et 400m de grimpe en moyenne par jour, l’épaisseur de la peau des doigts de Frank a drastiquement diminué mais il y a peut-être moyen encore de s’offrir une dernière belle envolée… comment résister l’envie d’aller se promener sur le Dos d’éléphant visible de partout? Frank se doutait bien que je finirais par lui proposer et même s’il redoute le supplice des dalles à friction, il s’emballe sans hésiter pour le projet…

Ma seule crainte pour aujourd’hui c’était d’avoir trop chaud… c’était sans compter sur les passages nuageux et le vent qui se lève et se renforce tout au long de notre ascension. Les rafales qui claque sur le Dos rajoutent un peu de piment dans les passages en dalle où l’équilibre est parfois précaire!! Nous nous arrêtons en haut du Dos. Nous sommes repus et fourbus par ces 6 journées de grimpe, pas la peine d’en rajouter!!

A noter aujourd’hui la présence d’une cordée devant nous… c’est bien la première fois qu’on voit des grimpeurs cette semaine!!

Bavella - Dos d'éléphant - première longueur

Bavella - Dos d'éléphant - deuxième  longueur

Bavella - Dos d'éléphant - dalles

Bavella - Dos d'éléphant - dalles bis

Bavella - Dos d'éléphant - la cordée devant nous

Bavella - Dos d'éléphant - ultime dalleries

Bavella - Dos d'éléphant - main à plat

Nous filons en direction de la mer sur la côte est et trouvons un petit bout de plage privé pour y passer la nuit…

Samedi : glandouille à la plage et promenade dans les châtaigneraies avant le retour!

Réveil paisible ce matin. Depuis ma couette au fond du camion je me laisse envahir par la beauté du levé de soleil… on traînasse, on laisse le temps s’étirer. Une baignade dans la mer encore bien clémente et on file se dégourdir les pattes sur un petit sommet non loin de Bastia dans une vallée paumée… la balade est ponctuée de rencontres pittoresques!!

J’abandonne mon Frank à son avion et je passe la fin d’après midi à errer dans les rues de Bastia à la recherche de quelques victuailles à ramener sur le continent. Un bel intermède musical avec un improbable accordéoniste hongrois et la parenthèse Corse se referme avec plein de projets pour la prochaine fois!

Levé de soleil

Chicken Rice Road

Chicken Rice Road

Difficile de choisir un projet pour notre dernier jour… pas mal d’options s’offrent à nous. Même si notre taxi pour l’aéroport ne passe qu’à 19h30 ce soir, un objectif trop ambitieux pourrait se payer assez cher!

Nous optons pour une voie des frères remy au nom de circonstance : le mot de la fin. Je ne sais pour quelle raison nous nous étions imaginé une ligne extérieure. Il n’en est rien. La voie emprunte une cheminée dièdre de 200m. La ligne est attirante mais les camalots en notre possession touts petits! Et notre envie de ramoner pas énorme!

Du coup on se déniche un plan B dans le même secteur, juste à côté d’Hiker’s Road : Chicken Rice Road, une voie Ravier-Guillaume dont j’ai téléchargé un peu par hasard le topo sur mon téléphone hier. Yallah!

Nous ne regretterons pas ce choix de voie. Le grand mur de taffonis de plus en plus beau, surplombé par des gargouilles improbables est un vrai régal!! Escalade néanmoins sérieuse avec quelques pas engagés

La journée se termine devant une montagne de riz que nous partageons avec le groupe de français accompagnes de mes 2 collegues Corses. Fin du repas, nous nous glissons dans le taxi de Mohammed. Ainsi se termine ce séjour à Wadi-Rum, un excellent millésime!

Chicken Rice Road - Longueur démente

Six hundred und eins

Six hundred und eins

Après la sublime envolée de la veille dans No way for Ibex on sait qu’on a atteint un summum qu’il sera dur de reproduire… mais comme on est pas là pour acheter du terrain, on se dégotte une voie à 2 pas de la maison : Six Hundreds und eins (la 601ème de Precht). 200m sur le papier, la bougresse en fera finalement 450m!! Et 5h30 de grimpe! Pas vraiment du repos! Une très belle surprise que cette voie precht sur laquelle nous n’avions pas d’infos. Des longueurs magnifiques. La descente sera plus fourbe que ne le laisse supposer le laconique topo et nous finirons par poser un rappel de 60m dans un secteur où existe un passage à pied… les voies bedouines ne se laisse pas facilement découvrir par le haut!!

Six Hundreds und eins - Vue délirante

Six Hundreds und eins - Avec Rum derrière

Six Hundreds und eins - Longueur plus belle qu'il n'y parait

Six Hundreds und eins - Nichoir à camalot

Six Hundreds und eins - De l'art

Six Hundreds und eins - La dernière

Six Hundreds und eins - Ptit pano

Six Hundreds und eins - Délire de formes

Six Hundreds und eins - Gaudi s'est-il formé à Wadi Rum?

Six Hundreds und eins - Wadi Rum

No way for Ibex

No way for Ibex

Réveil à la fraîche dans le désert. On lance un petit feu pour faire chauffer notre litron de thé… No way for ibex sera notre grimpette du jour. Après la journée modérément off de la veille et une belle nuit dans le désert on est ultra-motivés par cette ligne impressionnante!! La lecture du topo éveillait quand même dans les tréfonds de mon inconscient quelques vagues appréhensions vite diluées dans un bon sommeil…

La première longueur met en effet dans l’ambiance avec un peu de 6a expo dalleux pour te cueillir à froid! Et guère que 2 protections valable en 30m. Heureusement c’est la seule comme ça. Tout le reste se protège bien. Des la 2eme longueur on retrouve de la fissure et du caillou fantastique. Chaque longueur nous étonne. Absolument rien à jeter. Un total enchantement. La plus belle voie de wadi rum qu’il nous ait été donné de parcourir dans ce désert… avec une sortie quasi sommitale sur le jebel Judaiha.

La descente est certifiée ISO-WADIRUM et nous occupe encore 2h. Nous arrivons peu de temps avant le frère d’Ali qui organise un véritable ramassage de grimpeurs. Nous finissons à 7 ds le 4×4 avec les collègues Corses. Notre chauffeur réussi a percuter un arbre, dans le désert faut le faire! Ce soir nous retrouvons notre résidence privée à wadi Rum

No Way for Ibex

No Way for Ibex - Pur dièdre

No Way for Ibex - C'est encore loin!

No Way for Ibex - CheminéeNo Way for Ibex - Sortie de la cheminée No Way for Ibex - Pureté de la ligne No Way for Ibex - Ambiance No Way for Ibex - Sur fond de Jebel No Way for Ibex - Descente peu kairnée No Way for Ibex - C'est bon ça!

Mira Khouri

Mira Khouri

Aujourd’hui journée  »de repos »… pas de réveil ce matin, on se laisse un peu vivre… on en profite pour faire 3 courses dans le bled et consulter quelques topos à la Rest house. L’après midi nous grimpons Mira Khouri, une jolie voie à côté de Black Magic que nous avions parcouru lors d’un précédent voyage… nous sommes un peu fatigués et ça déroule moins que ce qu’on aimerait!! Mais heureusement c’est pas trop long…

Mira Khouri - Variante dans la première longueur
Mira Khouri - Variante dans la première longueurMira Khouri - Bien classe

Mira Khouri - Belle
Mira Khouri - Un génie veille sur wadi Rum

Mira Khouri - SupermarchéMira Khouri - Ambiance wadi rum

Ce soir nous partons bivouaquer à Barrah canyon en vue du projet du lendemain, No way for Ibex… Ali nous dépose avec tout le nécessaire… qu’il est bon de quitter un peu le monde des hommes et de plonger les yeux dans le ciel pur du désert avant de dormir!!!

Rock fascination

Rock fascination

Après quelques jours dans ce désert on commence gentiment à perdre le fil du temps…

Aujourd’hui un beau voyage nous attend sur le Jebel um ishrin… quelques doutes à l’attaque où une traduction approximative du topo nous fait errer un peu dans le canyon. L’occasion d’apprendre le sens d’un mot!! On finit par trouver le départ de Rock Fascination, une voie du très fameux Precht qui a beaucoup sévit dans le secteur. Precht est connu pour son éthique implacable avec des voies sans spits, uniquement sur sangles et coinceurs dans un niveau allant jusqu’à 6c avec parfois des pas bien engagés, tout un programme! Partir pour une voie Precht, c’est une aventure à coup sûr… Quelques errances dans les fissures d’attaque : celle de droite, celle de gauche? Les deux semblent bien passer pour rejoindre la vaste terrasse 150m au dessus de l’attaque. De là débute un festival de superbes longueurs très variés : taffonis, fissures, dalle à lunulette, dièdre, cheminée…. un pur régal!! Le pas le plus dur de la voie, 6b+ est obligatoire et la chute ne doit pas y faire du bien!!

La descente est finalement moins difficile que nous le pensions. Avec le topo que nous avons et les kairns, on trouve sans trop de peine le bon cheminement… Un peu de recherche, quelques bédouineries, des rappels pas trop coquins… on s’en sort en 2h30. Une belle journée qui a tenu ses promesses, et qui se termine comme il se doit devant un bon festin chez Ali et Alia!

Rock fascination - Brr, ça fait peur!Rock fascination - Dans la dalleRock fascination - Dans la dalle à très ptite lunulesRock fascination - Début du dièdreRock fascination - Sortie du dièdreRock fascination - Vsup MerlinesqueRock fascination - Avant dernière longueur

Jebel Um Ejil – Soumises

Jebel Um Ejil – Soumises

Réveil de bonne heure pour cette deuxième journée. Le chant des coqs et l’appel du muezzin nous y aident! Petit déjeuner à base de pain, huile d’olive et herbes. Sans oublier l’incontournable litre de thé. Tous les matins nous réveillons Walid le fils aîné d’Ali qui dort dans le salon. Alia le secoue quelques fois pour l’envoyer à l’école. Ici on partage aussi la vie d’une famille bédouine.

Comme tout le reste de la semaine notre quête est celle de l’ombre! La journée les températures grimpent à 25-28 degrés, des températures extrêmes pour nous autres montagnards! La nuit il fait frais 15 degrés. A l’ombre les conditions d’escalade sont juste parfaites! Grimpe en tee-shirt, pieds au frais dans les chaussons et rien dans le sac si ce n’est de l’eau, un briquet et quelques mètres de cordelette.

Aujourd’hui on se laisse tenter par une voie Thivel sur le Jebel Um Ejil, Soumises. Une petite perle avec une première partie sur un caillou marron exceptionnel et une 2eme partie mixant taffonis et passages en dalle sérieux. Dès qu’on sort des classiques l’escalade peut s’avérer sérieuse à Wadi-Rum notamment pour le leader qui doit s’attendre à des sections d’escalade exposées. Bref c’est pas du terrain école! L’escalade est très variée avec de la fissure, de la dalle à réglette, de la dalle à lunulette (oui oui!), des taffonis… et une incroyable variété de protections envisageables…

Fred est heureux d’en finir avec cette voie dans laquelle il avait buté lors de son dernier voyage suite à un malheureux concours de circonstances. Pour ne rien gâcher à l affaire nous débouchons au sommet avec la vue sur ce grand désert dont nous ne savons presque rien… Rum est un lieu infini pour le grimpeur. nous en prenons conscience!! Quelques bédouineries et rappels plus tard nous voilà à la maison pour une petite cure de thé bienvenue!

Jebel Um Ejil - Soumises - WaaahJebel Um Ejil - Soumises - Première longueur
Jebel Um Ejil - Soumises - Dalle à lunuletteJebel Um Ejil - Soumises - Belle ambiance dans la grande traversée centrale

Jebel Um Ejil - Soumises - PanoJebel Um Ejil - Soumises - GaudiJebel Um Ejil - Soumises - Au sommet

Jebel Um Ejil - Soumises - Vue sur wadi rum

Jebel Um Ejil - Soumises - Vue vers le sud

Jebel Um Ejil - Soumises - Des lunules de luxeJebel Um Ejil - Soumises - Notre résidence privée

Barrah canyon – Rain in the Desert et Rumeurs de la pluie

Barrah canyon – Rain in the Desert et Rumeurs de la pluie

Et nous voilà de retour en Jordanie ensemble avec Fred, 5 ans après!! Pour ma part cela fait 4 ans et demi que je ne suis pas venu à Wadi Rum mais Fred et revenu 2 fois depuis… Le Moyen Orient peut nous apparaître à nous autre Occidentaux comme le dernier endroit où aller traîner en ce moment, tellement la situation semble tendue… n’oublions pas que les voisins de la Jordanie sont la Syrie, l’Irak, l’Arabie Saoudite, Israël, le Sinaï Egyptien… pas que des lieux rêvés de villégiature en ce moment. Pourtant la Jordanie c’est l’œil du cyclone. Le pays est incroyablement calme au regard des voisins. Nos hôtes nous dirons même en ne rigolant qu’à moitié que la France est sûrement plus dangereuse que la Jordanie en ce moment!! En tous cas les Jordaniens et leurs alliés (Etats-unis, France, etc…) tiennent à la paix qui règne sur leur pays et à la stabilité de leur économie…

Fred en est à son 6ème voyage à Wadi Rum, pour ma part c’est le 4ème. Loin d’avoir fait le tour de la question, nous savons où nous mettons les pieds!! La logistique est rodée. Mohammed nous récupère à l’aéroport et nous amène directement chez Ali et Alia… Nous retrouvons avec plaisir la joyeuse ambiance de wadi rum. Depuis ma dernière visite il y a 4 ans je constate quelques changements : des lampadaires ont fait leur apparition dans les rues (mais toujours éteints!), Ali a prospéré et nous accueille dans sa nouvelle maison, un écran plat trône dans le salon, la vieille bécane sur laquelle nous allions consulter quelques topos est remplacée par la wifi et 2 enfants de plus au compteur pour nos hôtes! En revanche pour le reste, rien ne change, ni l’accueil chaleureux et bienveillant, ni les litres de thé et les plats copieux d’Alia, ni le joyeux bazar de la basse cour et des chiens la nuit!

Pour ce séjour, nous allons progressivement nous éloigner des « world classics » pour explorer des voies moins connues, ou des voies sur lesquelles nous avons peu ou pas d’informations! Nous sommes au début de la saison grimpable, il fait encore trop chaud pour grimper au soleil… aucun souci, ce ne sont pas les voies à l’ombre qui manquent!

Pour ouvrir les festivités en beauté nous partons directement à Barrah canyon, un endroit unique au monde. Le frère d’Ali nous abandonne au pied de Pluie dans le désert notre premier objectif… quelle étrange sensation de se retrouver de nouveau là, si vite!! On reprend contact avec le grès Jordanien, ses formes et ses couleurs uniques. l’escalade n’est pas très dure dans cette jolie voie, parfaite pour remettre Fred d’aplomb après une longue période sans grimpe. 3 longueurs et une grande traversée plus tard nous voilà au pied de notre première bédouinerie du séjour… avec l’expérience nous savons qu’à Wadi Rum la descente fait partie de la course et qu’il ne faut pas se relâcher avant d’être en bas! Itinéraire rusé, rappels, désescalade exposée, obstacle de dernières minutes… elles réservent toujours leur lot de surprise! Là ou ça parait impossible se dessine parfois un chemin improbable…là où ça paraît évident apparaît à la dernière seconde un siq infranchissable… déroutant au début et pas facile à lire!!

Visiblement je n’ai pas encore bien repris mes repères! Je laisse le premier siq (=canyon) à droite qui me paraît trop dur et lui préfère un rappel dans le second. Le rappel se coincera en beauté avec à la clé une heure de bidouillage pour le décoincer… Finalement le premier siq etait le bon!!

Barrah canyon - Rain in the desert - La ligneBarrah canyon - Rain in the desert - Bonne mise en jambeBarrah canyon - Dans la traversée en IV+

Il nous reste du temps… nous en profitons pour aller parcourir les deux fantastiques longueurs de Rumeurs dans la pluie, un dièdre parfait à gauche de Merlin’s wand. Le calme de Barrah est parfois interrompu par le passage d’un 4×4 chargés de touristes criant, ricanant et nous sifflant comme des animaux dans un zoo! Puis le silence revient comme il était parti…

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - La ligne

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Et derrière on a ça

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Dans la deuxième longueur

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Dans la première longueur

Il nous reste encore une petite heure avant notre taxi du soir. Fred m’assure dans une fissure bien pêchue où je peux réviser toutes les gammes de la grimpe en fissure : dülfer, verrou divers, opposition, pose de protection au taquet… Rude!

Retour au bercail avec le frere d’ali… une plâtrée monumentale nous attends. Shoukran bezef Alia! Nous partageons ça avec Manu un collègue guide Corse et ses 2 clients. Le tout bien sûr accompagné de quelques litres de thé!

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Taxi Bédouin

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Notre fidèle copine!

Cette nuit malgré tout leurs efforts ni la basse cour locale ni le muezzin n’auront raison de mon sommeil!

Voie Desmaison – Pic de Bure

Voie Desmaison – Pic de Bure

3 jours de chauffe dans le Verdon et nous voilà au pied de ce monument de l’escalade qu’est la voie Desmaison au Pic de Bure ouvert par René, notre Dieu à tous! Evidemment pour mon Roberto qui a découvert la grande voie il y a 3 jours, les questions s’agitent dans la cabeza surtout quand le pilier s’illumine dans les premières lueurs du jour! Mon guide est-il fou?

Pic de Bure - Desmaison - y a plus qu'à!

Le départ de la voie est exigeant et austère. On se sent comme écrasé par les 600m de face qu’on a au dessus de la tête. Le passage en 6c/A0 bien que peu technique prend de l’énergie et n’est pas ce qui se fait de plus excitant en la matière…

Pic de Bure - Desmaison - Austère départ

Pic de Bure - Desmaison - Austère départ

Pic de Bure - Desmaison - relais exigu

De quoi faire monter le curseur du doute à son paroxysme!! Quelques palabres au premier relais et 2-3 longueurs de « vraie » escalade et voilà notre Roberto remonté à bloc, l’animal a de la ressource et sait se les sortir quand il faut!! La mécanique se met en route, les relais s’enchaîne avec même dès fois un peu de soleil! Le vent sans être violent ne se fait pas oublier comme souvent en ce lieu…

Pic de Bure - Desmaison - Le 6b

Pic de Bure - Desmaison - La traversée en 5cPic de Bure - Desmaison - La traversée en 5cPic de Bure - Desmaison - La rampe en 5cPic de Bure - Desmaison - Vue sur les EcrinsPic de Bure - Desmaison - Dans un 5cPic de Bure - Desmaison - Retour au soleil!

On retrouve le soleil dans le haut de la voie et après 7h30 de Yoga vertical on repasse soudainement à la dimension horizontale, sur le lunaire plateau de Bure!! La tension de la course se relâche, nous sommes tous heureux!! Nous fêtons cette belle réalisation le sandwich à la main!! La vue aujourd’hui est juste incroyable et parfaitement panoramique… De ces jours d’automne où règne comme un parfum d’éternité…(poésie de guide niveau CM2).

Pic de Bure - Desmaison - Pas mal aujourd'hui!

Pic de Bure - Desmaison - Retour sur la lune

Un peu de terrain à chamois pour redescendre de là haut et clôturer ces 4 pures journées. Bravo les compères! Vous avez pas démérité sur ce coup là! Merci d’avoir une fois de plus supporté toutes ces punitions que je vous inflige! A la prochaine

La Mafia aux Rouies

La Mafia aux Rouies

Conséquence de ces 5 derniers été à guider par là haut : un nombre de siestes en augmentation constante mais une chute libre des courses pratiquées en amateur l’été!!

Cette année j’ai prévu un petit break de 10 jours en milieu de saison… Alors quand mon vieux pote de cordée ArnoC alias Michel me propose quelques ébats verticaux sur quelque empilement minéral épargné par l’érosion sur notre massif, il me faut peu de temps pour me motiver…

En fait je me tape une incruste en règle dans la cordée de Raphaëlle et Arno! Je les rejoint à 4h30 du mat’ au Pigeonnier pour aller visiter cette face sud des Rouies à la terrifiante réputation! Pour moi c’est une journée de vacances… Je reste tranquillement derrière loin des préoccupations du premier de cordée!!

C’est pas désagréable de glander tranquillement au relais en papotant et en faisant la sieste en regardant bosser les autres…

Au final une belle balade en bonne compagnie dans une face qui demande un peu d’expérience (pour le premier et les seconds!) quand même pour en sortir en bon état… Une approche en terrain mouvant, un itinéraire rusé, des pitons qui apparaissent au dernier moment et parfois pas dans l’état où on les espère, des longueurs plus faciles mais interactives…

Expériences intéressantes vécues ce jour là :

– la vue de Michel me regardant grimper le premier 6b tranquillement en train de libérer ses entrailles

– les siestes à répétition au relais

– un footing en baskets encordés sur le glacier des Rouies.

C’est bien les vacances, on en profite pour faire des choses complètement différentes!

L’approche par l’éperon SE…

Les rouies - Eperon SE

Fin de l’approche

Les rouies - Dans le bastion

La face se raidit avant les longueurs clés

Les rouies - Dans le bastion

Alpiniste pas fâché d’être content.

Les rouies - Michel happy

Raphaëlle c’est le petit point bleu dans la première longueur clé (6b).

Les rouies - Première longueur raide

Michel en termine avec L1. Que de progrès Michel!!

Les rouies - Fin de L2

Raphaëlle à la sortie de la rampe malcommode…

Les rouies - Au départ de la rampe malcommode

Squatteur de haute montagne en proie à une béate satisfaction après sa deuxième sieste…

Les rouies - Squatteur du jour

Michel like ses pieds

Les rouies - ArnoC grimpe

Fin de L3 pour Micheline

Les rouies - Raph grimpe

Pilier de la Sagesse

Pilier de la Sagesse

Ali nous redépose ce matin chez lui à Ramm.

Après la journée trépidante d’hier, ce sera un jour off pour Quentin. Il faut recharger ses batteries pour les 2 derniers jours. Du coup il reste avec ses copains du village.

Pendant ce temps, nous partons avec Nico grimper les classiques Pilier de la Sagesse. Une bien belle escalade de 300m en particulier dans les dernières longueurs qui mène dans les Dômes du Jebel Rum (encore loin quand même). Nous bouclons rapidement et sans anicroche ce petit voyage, presque déçus (enfin n’exagérons pas quand même!) au regard des découvertes et des aventures des jours précédents… Descente rapide par la Hamad’s route.

Ca nous laisse un peu de temps pour préparer au mieux nos sacs pour la dernière expé du voyage, 2 jours sur le Jebel Rum.

Inferno

Inferno

Après la bonne journée d’hier, aujourd’hui c’est relâche! Quentin reste chez Ali et Alia et se fait des potes… La barrière de la langue n’est pas un gros obstacle à cet âge là! Le jeu prend vite le dessus!

Avec Nico on va s’offrir quelques longueurs d’anthologies pas loin du village, à savoir les 3 premières longueurs d’Inferno… Une belle petite gourmandise que Nico déguste. Pour ma part c’est la 3ème fois que je fais cette voie et le plaisir est intact!

Après cette « détente », on se fait déposer par Ali à Barrah canyon avec tout ce qu’il faut pour 2 bivouacs confortables. Ici beaucoup plus qu’à wadi Rum on se sent loin de tout d’autant plus que personne d’autre ne bivouaque aux alentours! Ambiance bout du monde…

Hiker’s road

Hiker’s road

Pour finir en beauté notre séjour, nous choisissons de gravir le Jebel Nassrani par la célèbre voie Precht, Hiker’s road. La façon la plus facile d’accéder à ce sommet!

Il y a quelques très belles longueurs dans cette voie mais ce n’est pas la raison principale pour laquelle on y va. Ici on se rapproche plus de la course en montagne. Ce qui marquera c’est l’intelligence de l’itinéraire qui résoud habilement le problème de cette face sans dépasser le 6a. La sortie sur les dômes sommitaux est juste splendide avec un 360° sur le massif de Wadi Rum. Et la descente est une course dans la course où l’on s’enfonce dans un wadi sans fond et large comme les épaules…

Les grimpeurs purs n’aimeront probablement pas mais nous on a adoré et puis depuis le début nous n’avions encore pas gravi jusqu’en haut un seul sommet donc c’était la conclusion idéale!

Barrah tribord toute

Barrah tribord toute

Finalement comme compter les grains de sable ne nous motivait pas trop, nous sommes aller rendre une petite visite à une voie récemment ouverte (2007) pas très loin de Star of Abu Judaiah : Barrah Tribord toute, dont nous avions glané le topo dans le livre d’or de la Rest House.

Et bien nous n’avons vraiment pas été déçus! La voie se déroule dans la dalle à droite de la fissure de Dégage cancer et parcourt un incroyable océan de réglettes à tendance flake (écaille)!! De superbes longueurs dans un style radicalement différent de tout ce qu’on a fait à Rum depuis le début… Ca vaut carrément le détour!!

Pour les cotations ça donne :
L1 : soit on attaque par la cheminée de Dégage Cancer, soit on fait tranquilement le tour à pied pour attaquer 10m plus haut. 6c, 35m.
L2 : un grand 6b avec 2 surplombs plus durs en 6c/7a (1 pas à chaque fois). 45m
L3 : un surplomb rude au départ (7b, 1 pas) puis 6a+. 30m
L4 : en shuntant un relais on fait une grande longueur de 50m en 6b. Sinon relais intermédiaire à 25m.

Hormis dans les passages clés bien équipé, l’équipement est aéré (5-6m entre les points) et il vaut mieux être à l’aise dans le 6b.

La voie est entièrement équipée et peut être parcourue avec une douzaine de dégaines et 3 sangles longues pour rajouter quelques lunules. Le topo indique de prendre 3 camalots mais je n’ai vu aucun endroit pour en mettre!

Attention quand même : certaines cordelettes de lunules en place commence à fatiguer et il faudra envisager de les remplacer. Donc prévoir un peu de cordelette assez fine pour rentrer dans ces lunules percées au perfo (7 mm) et un couteau.

Pour la descente 2 options, soit vous sortez par Dégage Cancer (mais alors il faut prendre de la quincaillerie) et vous descendez par la même descente que Sundown soit vous descendez en rappel dans la voie. On a fait ça en 4 rappels en shuntant celui qu’on avait sauté à la montée. Il vaut mieux alors clipper quelques points pour y arriver. Ensuite on est descendu sur les relais de montée. Attention aux cordes, le rocher est bien abrasif, vaut mieux éviter les gros pendules!! Il y a aussi un relais décalé au dessus à gauche du 7b (environ 5m au dessus et 10m à gauche). Sangle sur lunule avec maillon.

Star of Abu Judaiah

Star of Abu Judaiah

Venir à Rum sans aller à Barrah canyon pour un grimpeur c’est comme aller à Paris sans visiter la Tour Eiffel pour un touriste japonais!! C’est  à peine imaginable!

Comme nous avons déjà tous les deux fait la world classic Merlin’s wand, nous jetons notre dévolu sur la deuxième vedette du secteur la bien nommée Star of Abu Judaiah.

Ali nous dépose au pied de la voie. Bien rapidement, le calme parfait du lieu nous envahit. Il est loin le bruit de fond quasi permanent que l’on capte quand on grimpe aux alentours de Rum. En dehors d’une paire de 4X4 et d’une poignée de randonneurs, pas âme qui vive ce jour dans le canyon.

La voie débute par 3 longueurs faciles avec juste un petit coup de fesse à donner en 2ème longueur pour franchir un court pas de bloc en 6c, bien protégé par 2 pitons.

Ensuite c’est le festival!

D’abord une longueur en fissure pimentée de quelques petits pas où il ne faut hésiter à s’écarter un peu de la fissure…
Au dessus, une longueur dalleuse avec tout ce qu’il faut…
Puis de nouveau de la fissure sur 2 longueurs où la renfougne n’est pas forcément la meilleure option.

Bref une ligne magique, d’une grande pureté! Un must que nous gravissons en bon style (du moins personne n’était là pour dire le contraire!!)

4h après être partis nous voilà de nouveau au sac…
Cela nous laisse quelques heures pour compter les grains de sable avant l’arrivée de notre taxi…

Black Magic

Black Magic

Aujourd’hui c’est relâche : pas de réveil! (De toute façon les coqs s’en chargent!)

Pour s’occuper un bout de journée, on va faire un tour dans Black Magic. Très belle surprise. Plus on monte, plus la voie est belle! Ca déroule nettement plus que dans nos escapades précédentes, on se fait vraiment plaiz’.

Le topo d’Howard est faux. De R6 au niveau de l’arbre, il faut traverser 25m à gauche pour emprunter une belle fissure sur une écaille décollée. Relais (le R8 du topo) 25m au dessus dans l’axe de la fissure. Ensuite c’est OK. pour la descente on a fait les rappels suivants : R11, R10, R9 jusqu’à la terrasse. Traversée à pied jusqu’à l’arbre puis rappel de 45m sur l’arbre. Ensuite descente bédouine par Al Thalamiyah, en suivant les kairns.

Une voie à ne pas louper.

Inshallah factor

Inshallah factor

Le grimpeur qui traîne ses chaussons dans les rues animées de Rum aura inmanquablement les yeux attirés par la face Est du Jebel. Plusieurs itinéraires parcourent la face d’en haut jusqu’en bas mais seulement 2 en escalade libre à savoir Raid mit the camel et Inshallah factor.

Inshallah factor c’est vraiment la ligne qui crève les yeux, d’une évidence parfaite. Jusqu’à la cinquième longueur, on redescend facilement dedans, après le salut est vers le haut, avec une petite descente à la mode bédouine alternant crapahute et rappels…

Voilà notre petit chantier du jour!

Et on est tout de suite dans le bain avec un passage dans la première longueur qui secoue un peu avec un difficile verrou de main dans une fissure désespérement lisse avant de se rétablir dans une cheminée renfougnesque! Au dessus, deux longueurs un peu moins rudes dépose au pied du crux. Une fissure qui se rétrécit de plus en plus! En fait le passage n’est pas extrême mais tout va dépendre de la qualité des protections que vous mettrez. Si vous êtes un grimpeur prévoyant, ayant collecté de l’information de qualité, comme celle que je vous donne (!!), vous avez à votre baudrier 2-3 petits coinceurs (vraiment les plus petits!) et des C3 (micro-camalots) ou équivalent. C’est tout ce qu’il sera envisageable de mettre dans le passage clé… (ou alors des pitons mais c’est un peu exagéré). Nous avions lu la veille dans le livre d’or de la rest house un commentaire en anglais qui disait « take some pegs or be a bold climbers ». Bon les pegs c’est les pitons, on en a pas, c’est réglé! Mais bold climber qu’est ce que cela pouvait-il bien vouloir dire? Nous apprendrons plus tard que ça veut dire grimpeur couillu!

Bref nous on a pris l’option couillue!

La suite se calme rapidemment. Ca grimpe encore mais c’est nettement moins soutenu. L’ambiance est terrible. Pour les deux dernières longueurs, on s’engouffre dans une cheminée dont on se demande un peu comment on va en sortir!

Retour à la lumière à 50m de l’oeil d’Allah avant d’engager les rappels. En s’y prenant tranquillement, les rappels sont pas si foireux…

Par quelques bédouinades, on rejoint ensuite la fin d’Hamad’s route…

Retour à Rum avant la nuit comme nous l’avions espéré!

Aquarius

Aquarius

Après Cat Fish Corner le matin, on poursuit notre quête de l’ombre en face est du Jebel Rum par les 4 premières longueurs d’Aquarius. Un peu surprenant ici, la voie débute au milieu d’un des rares secteurs de couennes du massif.

La ligne débute juste à droite d’un toit et va ensuite chercher une fissure noire. La voie est splendide, avec une mention spéciale pour la deuxième longueur. Quelques passages obligatoires en traversée pimentent l’ascension. Nous descendons en 3 rappels équipés par Mano Negra qui a l’air bien classe aussi. Aquarius continue au dessus mais nous n’avons pas le temps aujourd’hui et nous voulons en garder un peu sous le coude car demain, un petit projet nous attend!

Repas gargantuesque à la Rest House, seul endroit où les afficionados de la bière et du vin rouge pourront se rassasier.

Cat Fish Corner

Cat Fish Corner

Aujourd’hui on va butiner! Objectif rester à l’ombre! Au soleil, la chaleur n’est pas excessive mais les pieds entre vite en liquéfaction dans les chaussons! On attaque le matin par Cat Fish Corner, un dièdre d’anthologie perdu vers Rahkabat canyon (vers the Beauty). Accès : 30min à 1h30 d’accès selon votre connaissance des lieux!

La première longueur qui n’est pas la plus dure sur le papier est la plus surprenante car on ne sait jamais trop quelle technique employer et quelle partie du corps coincer! Au pied de la fissure, je commence à très sérieusement me demander pourquoi je n’ai pas un camalot 6 accroché aux fesses tant les premiers mètres ont l’air large! Mais là encore des surprises viennent à la rescousse. Des fissures secondaires permettent de bien se protéger. Comme pour l’ensemble du séjour, nous avons fait l’impasse sur les camalots 4 et 5. Peut être pour cette première longueur ce n’est pas une hérésie totale d’embarquer un numéro 4.

La deuxième longueur est un beau petit morceau d’anthologie! Une délicieuse et régulière fissure-dièdre de 30m…  Là, on oublie le camalot 4 et autre artillerie lourde! Camalots petits et moyens et cablés sont les armes idéales.

Le final, un cran en dessous en beauté et difficulté vaut quand même largement le détour!

Voilà une petite matinée bien occupée, cette après midi on file sur la face est du Jebel Rum pour rester à l’ombre.

Lionheart

Lionheart

Après avoir renoué avec le charme des nuits Rumiennes, bercées par une succession de divers chants tous plus matinaux les uns que les autres, après avoir retrouvé la fine saveur du déjeuner au kiri miel, nous voilà en marche pour Abu aina à une petite demi – heure de Rum pour aller gravir Lionheart, une voie très réputée (à juste titre)!

Ici comme à la face est du Jebel Rum, l’accès est facile. Pas de grosse traversée expo, pas de saut de Siq ou autre désescalade de dôme… Juste un peu de crapahut pour se retrouver au pied de cette ligne qui crêve les yeux. C’est simple, une fois la fissure trouvée, vous n’avez plus qu’à la suivre en mettant à intervalle régulier un petit morceau de métal pour vous assurer!

Comme durant toute la suite du séjour, nous sommes seuls dans le secteur et seule nous parvient de temps à autre la rumeur d’un 4X4 qui file dans le désert…

Dès la deuxième longueur, l’escalade devient sérieuse avec un 6b en fingercrack (fissure à doigt) comme on dit pour faire croire qu’on est un professionnel de la fistrouille. Tout se protège bien, pas de souci. Dans la troisième, je pars la queue entre les jambes dans un off width (une fissure trop large) où je vois bien que l’espoir de placer mes camalots est maigre. Mais comme souvent à Rum, le rocher est plein de surprise et le passage tant redouté se transforme en une balade dominicale… Au dessus ça continue dans une fissure dièdre sans fin qui se redresse progressivement. Ce n’est qu’à la fin qu’on la quitte pour une dernière envolée dans un 6a bien aérien. Quelques gouttes de pluie saluent notre arrivée au sommet de la voie. A quelques kilomètres sur le Jebel Khazali c’est le festival son et lumière… On laisse tomber le sommet qui se trouve un petit quart d’heure de bédouineries et on enchaîne les rappels.

Démarrage en beauté donc avec cette incontournable du massif.

Mumkin et Inferno

Mumkin et Inferno

Drôle de maladie que cette Wadi Rumite. Elle se contracte au cours du premier voyage à Wadi rum. En rentrant chez vous, vous croyez d’abord être épargné. Mais le virus est en vous, il incube sournoisement… Lentement, il se fraye un chemin dans votre cortex cérébral. De neurones en neurones il se faufile de partout et engorge la moindre de vos synapses… Petit à petit vous perdez le contrôle jusqu’à ce qu’un soir, dans un accès de fièvre, vous cliquiez d’une main fébrile sur la case « valider » du site d’une compagnie aérienne. Vous venez d’acheter un billet d’avion pour la Jordanie.

Voilà comment Fred et moi nous retrouvons de façon quasi improvisée dans ce lieu magique que nous connaissons déjà tous les deux.

Nous retrouvons à l’aéroport d’Amman Mohammed notre taxi fétiche un peu plus morose que la dernière fois. Les politiques d’austérité font aussi rage en Jordanie et l’augmentation brutale de 20% des taxes sur les produits pétroliers passent mal. Sans compter le climat ambiant dans la région entre l’afflux de réfugiés Syriens et le conflit à Gaza qui a tendance à faire fuir un peu le touriste même si la situation en Jordanie est plutôt stable.

Nous arrivons à Rum vers 12h. Dépose du barda chez Ali et Alia, un petit thé et zou, nous filons faire un premier tour de chauffe sur la face est du Jebel Rum et ses itinéraires courts.

On pensait attaquer par Inferno, mais un couple de grimpeur est déjà engagé dans la première longueur et le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne déroule pas pour eux! Monsieur mettra environ 3/4 d’heure pour venir à bout de la première longueur qui est la plus facile de la voie… Et madame mettra à peu près le même temps pour parcourir cette même longueur en second…

Bref, on modifie nos plans et nous attaquons un peu plus à gauche par les trois premières longueurs de IBM baptisées dans le topo d’Howard : Mumkin. Bien sympathique pour renouer le contact avec le grès Jordanien. Pendant ce temps là, notre couple en dérive a sagement décidé d’abandonner la bataille dans Inferno nous laissant la voie libre!

3 longueurs de rêve, à ne manquer sous aucun prétexte! La première est déjà très belle mais c’est de plus en plus beau au fur et à mesure qu’on monte… Les camalots glissent tous seuls dans des fissures idéalement taillées pour. La grimpe est jouissive, intuitive. Voilà de quoi bien nous mettre en appétit pour la suite du séjour.

Wadi Rum – The Beauty

Wadi Rum – The Beauty

Pour ce dernier jour du trip à wadi Rum, on s’est réservé le meilleur : un petit tour vers le Jebel um Ejil où se trouve the Beauty. Après les bédouineries des jours précédents, l’accès est pour nous une véritable promenade de grand mère! Comme nous sommes très gourmands, nous attaquons la journée par la voie d’à côté, Alan and his perverse frog. Un bon petit fourvoyage de ma part nous fera explorer une partie de la face. Tout rentre assez rapidement dans l’ordre… La voie est magnifique, du 3 étoiles sans problème avec mention spéciale pour la longueur en trav’. Du sommet, on récupère facilement les 3 rappels de the Beauty.

En bas, on s’expédie un peu de houmous et c’est reparti pour 150m d’extase! On n’emprunte plus la cheminée sableuse dans le haut mais une variante droit dans la dalle protégée par 2 pitons. Je m’illustrerai là par mon style très… français.

L’apothéose c’est la dernière longueur où l’on ne regrette pas d’avoir emporté ce camalot 5 si lourd qui a bien failli rester à la maison! Quelle classe!

Retour dare dare car à Rum nous attend notre taxi pour Amman. Les sacs sont faits à l’arrache avant de s’entasser dans le taxi pour un long voyage vers Madaba où nous allons passer la nuit. Sur le chemin, au milieu de nulle part, Mohamed notre taximan s’arrête et nous peinons à comprendre ce qu’il essaye de nous dire. Au fait il nous montre qu’un incroyable effet d’optique nous donne l’impression que la route est plate alors qu’elle monte. Preuve à l’appui : la voiture recule! Bien vu!

Bonne petite soirée à Madaba dans un restaurant où nous rhabituons nos palais à certaines saveurs oubliées…

Fin du trip pour moi qui reprend l’avion à 7h du mat’ le lendemain alors que Ju et Jean s’octroie une petite journée de plus à la Mer Morte… A bientôt les gars!

Wadi Rum – Flight of Fancy

Wadi Rum – Flight of Fancy

Relâche totale ce matin : un peu de glande ça fait du bien! On pense faire une petite grimpette sur la face est mais comme de toute façon la chaleur est revenue, il faut attendre que le secteur passe à l’ombre. Y a pas l’feu!

Direction donc Flight of Fancy cet après-midi dont la beauté de la ligne vu de puis Inferno nous avait bien mis en appétit en début de séjour. Jean est chaud bouillant car les 2 jours de crapahute dans le massif lui ont permis de reconstituer son orteil. Ju fait un break et nous regarde grimper.

Une cordée d’allemands très inefficaces mais néanmoins sympathiques nous obligerons à de longues pauses au relais malgré un départ décalé de quasiment 45 minutes!

Curieux ces allemands dont le projet est de gravir tous les deux la longueur clé en tête! Nous parvenons à nous intercaler entre leurs deux essais mais suite à un malentendu, ils laissent la longueur intégralement (sur)équipée avec un point béton quasiment tous les mètres quand c’est pas plus! Dommage mais bon ça nous permet de filer. Malgré ça on s’éclate bien dans cette voie magnifique. Le défaut de l’escalade à Rum, c’est que grimper des longueurs d’anthologie est tellement courant que l’on finit par trouver ça normal! Attention au retour à la réalité!

Barrah canyon – Les Rumeurs de la Pluie

Barrah canyon – Les Rumeurs de la Pluie

Après un dramatique accident dont les circonstances ne seront pas dévoilées ici, Jean n’est plus en mesure provisoirement de mettre des chaussons! On en profite pour s’entraîner à poser du camalot en basquets dans une fissure bien sympathique.

Mais comme on est bien affamé, avec Ju on part l’aprem faire Rumeurs de la Pluie, un dièdre bien appétissant et effectivement très classe victime d’une abusive simple étoile dans le topo de Howards. Bien sur c’est moins classe que la voisine Merlin’s wand mais ça vaut très très largement le détour. Prévoir un peu de marge quand même, le départ de la 2ème longueur est expo avec impossibilité de mettre une protection sur une petite 10 aine de mètres dans du 5c.

Arrivés à la moitié de la voie, on voit débouler notre taxi de retour : ce qu’on savait pas c’est que les Jordaniens changeaient d’heure ce jour là! On finit donc dare dare… mais pas de souci, notre bédouin n’avait pas l’air au pièce!

Retour donc à wadi, après 2 journées complètement hors du temps. En arrivant au village, on a presque l’impression de regagner une mégalopole!

Le soir devant la poélée de falafels le constat est simple : on a les doigts broutés et Jean l’orteil pas encore opérationnel. C’est le moment idéal pour partir sur une voie bédouine, une spécialité locale à ne manquer sous aucun prétexte! En plus, il fait de plus en plus chaud, c’est de bon augure pour notre bivouac. Comme on est joueur, au lieu de la classique traversée W-E du Jebel Rum, on opte pour la plus sauvage et plus longue traversée S-N. A suivre…

Wadi rum – Merlin’s wand

Wadi rum – Merlin’s wand

En route pour Barrah canyon! Le 4*4 flambant neuf d’Ali nous amène à vive allure vers ce massif à une 20 aine de km de Rum. Des Jebels à perte de vue, ça donne le tournis! Ali nous dépose au pied de Merlin’s wand avec tout l’attirail de bivouac. Après une petite heure à errer dans le désert aux alentours du bivouacs, complètement scotchés par la magie des lieux, on se prépare pour notre objectif du jour : Merlin’s wand. Une voie à la réputation mondiale! Approche réduite à néant : on peut mettre les chaussons sur les matelas du bivouac : c’est bon ça!

Ensuite pour l’itinéraire c’est pas compliqué : dans la fissure sur 180m. L’escalade est vraiment magique : les bords de la fissure sont étonnement sculptés ce qui rend l’escalade moins difficile que ce qu’elle en a l’air. Une vraie merveille! Nos doigts un peu broutés par les escalades des jours précédents commencent à déguster quand même!

Pas un chat dans le canyon ce jour. on se sent loin, très loin, énormément loin de tout! Repas de bivouac à base de produits « locaux » : houmous, purée d’aubergines, maïs… tout ça chauffé, pas mauvais! Un petit dessert et un petit coup de chartreuse pour pousser tout ça… on est pas mal là!

Wadi Rum – Inferno

Wadi Rum – Inferno

Après la bonne virée d’hier, on opte aujourd’hui pour une voie plus péchue mais moins loin sur la magnifique face qui domine le village de Rum. Ce secteur recèle de petites pépites de 3 ou 4 longueurs. Nous visons aujourd’hui Inferno. Fourvoyage dès le départ! Je me laisse hypnotiser par quelques malheureux bolts (spits) qui s’avèrent être 50m plus à droite qu’Inferno. Quel ignare! Ici on grimpe sur camalot que je sâche! Quelle idée aussi de venir jouer du perfo ici. Bref on fait deux longueurs pas vilaines du tout dans cette voie qui ne figure pas sur le topo… Mais on est tétus, on veut faire Inferno! Nous voilà donc embarqués sur une bien sympathique traversée de 35m, jolie et protégeable qui nous permet de rejoindre Inferno. Une première probablement!

Nous regagnons Inferno pour les 2 dernières longueurs qui sont, comment dire… anthologiesques! Mythiquissimes! En particulier le dièdre de 50 mètres de la dernière longueur. Du plaisir à l’état brut!

Une descente efficace en 3 rappels bien commodes et nous voilà de retour, à des heures un peu plus honorable que la veille!

Le soir on se tâte un peu sur la suite du programme. La traversée du Jebel est un de nos objectifs mais ça caille encore bien et la nuit risque d’être rude là haut avec des duvets light. Finalement on décide de rester « en vallée » et de partir sur la mini-expé à Barrah canyon. L’affaire est rapidement conclue avec notre hôte qui nous conduira là bas avec tout le nécessaire pour passer un bon bivouac..

Wadi Rum – Doodle Rum

Wadi Rum – Doodle Rum

Premier jour du trip Wadi Rum… Après les trips hivernaux dans les Ecrins changement complet de décor! M’enfin ça caille quand même pas mal par rapport à ce qu’on s’imaginait avec Ju et Jean… Grimpe en doudoune, même au soleil pour ce début de séjour!

Pour faire connaissance avec le caillou, on s’oriente vers Doodle Rum dans le wadi Shelali. On le prend cool sur l’approche avec une petite visite des sources de Lawrence… Puis avant de commencer la voie elle même, on goûte aux joies des approches locales où il faut avoir le pied et l’oeil bédouin!

La voie est bien sympathique et variée, idéale pour se mettre en douceur aux joies du grès.Ca déroule pour tout le monde là dedans. La voie finit un peu nulle part, alors on décide de pousser jusqu’au sommet. Là ça change complètement de caractère : rien d’extrême mais du Bédouin’style comme Rum en a le secret. Dalles, vires expos, recherche d’itinéraire… une bonne mise en jambe qui nous mène aux dômes sommitaux. Là on s’offre un bon casse dalle en embrassant pour la première fois des yeux ces paysages époustouflants dont on ne se lassera pas! Désescalade de la bédouinade puis descente en quelques rappels et retour à la casbah… de nuit! Pour bien commencer!

Tout ça finit par une bonne ventrée de falafels dans le boui-boui local avant de regagner nos pénates chez nos hôtes Ali et Alia.

Flammes de Pierre – La Reprise

Flammes de Pierre – La Reprise

Suite et fin du we granit à Chamonix. Avec un seul des deux compères de la veille nous partons au premier train pour une petite ascension dans les Flammes de Pierre au pied des Drus. C’est toujours un moment d’émotion pour nous autres gars des montagnes pas trop aménagées que de partir en montagne dans une crémaillère bondée d’alpinistes et de touristes! Enfin sortis du train, nous nous retrouvons rapidemment seuls à monter par les balcons de la mer de Glace en direction du refuge de la Charpoua. Le chemin est identique jusqu’à la moraine du glacier de la Charpoua. Pour aller vers les flammes de pierre, il suffit de suivre le fil de la moraine jusqu’à la paroi. Le chemin est bien tracé.

A notre grand étonnement, des grappes de grimpeurs se battent déjà dans plusieurs des itinéraires de la face que nous convoitons. Au moins 8 cordées en tout! En fin stratèges, nous choisissons une des seules voies pas fréquentée ce jour : la Reprise. Et ça tombe bien puisque c’était un de nos deux projets.

L’attaque de la voie se fait dans une cheminée humide puis légèrement à gauche. Cette première longueur est franchement pas inoubliable. Le mieux c’est de la shunter par les vires herbeuses… Après ça devient carrément joli. La deuxième longueur emprunte une très belle fissure puis part à droite (un spit, 6b) pour se rétablir sur une vire. Relais tout confort. La troisième longueur démarre par une fissure large pas difficile pour se rétablir sur une vire. De la vire il faut emprunter la fissure la plus à gauche, à protéger, et qui finit par se boucher rendant un rétablissement délicat. C’est là le pas dur (6c). La fin de la longueur est balisée par des spits. Relais sur une vire au top du confort! Suite à droite dans un dièdre de plus en plus marqué, classos (6b+). Relais tout confort une fois de plus. La longueur suivante est vraiment magnifique aussi. Les trois spits ne sont pas visibles du relais. Il faut passer dans une partie qui parait très lisse vu d’en bas mais qui est bien pourvue en prises (voir photos)(6c). Il faut faire gaffe de ne pas partir trop à droite vers des spits bien visibles mais qui appartiennent à une autre voie (et c’est plus dur en plus, 7a+). La longueur suivante est une longueur de transition avec un court passage en fissure (6a+). Au dessus ça devient carrément démoniaque avec 40m d’anthologie dans une fissure magazinesque (7a). Relais toujours au top. Un départ coquin (6c) et puis c’est la fin des difficultés avec encore un peu de 5 jusqu’au sommet.

Pour la descente, il n’y a qu’à faire le chemin en sens inverse puisque tous les relais sont équipés. La descente nous prendra une demi heure. Avec deux brins de 60m on a pu sauter deux rappels.

Bref une voie bien jolie jolie avec des passages dignes des plus belles envolées du massif! Les relais sont tous très confortables et équipés pour descendre en rappel. Les passages non protégeables sont équipés en spits de 8mm. Pour se protéger le reste du temps, nous avons utilisé un jeu de camalot du 0.3 au 3 en doublant le 0.4, 0.5, 0.75 et 1 plus deux C3 (petits camalots).

Et comme hier sans speeder nous avons regagné la vallée en usant bravement des moyens mécaniques mis généreusement à la disposition de l’alpiniste Chamoniard.

Le Brévent – Ex Libris

Le Brévent – Ex Libris

Avec la bande (david, Tibo et Vinc’) on part faire un petit tour dans ex libris au Brévent. C’est une belle ligne dénichée par Pallandre et qui (au prix d’un bon nettoyage de la part de l’ouvreur) se révèle être une escalade très belle. Trois longueurs magnifiques en dièdre et fissure jusqu’à 6b. Dans la première, un camalot 4 pourra assister un mental défaillant. La fin est moins classe mais pas du tout péteuse comme indiquée sur certains topos.

On passe une belle matinée malgré le brouillard accroché au Brévent et qui nous fait garder la polaire pour grimper. En redescendant par le téléphérique, on sort du nuage et autour il fait grand beau!

Artif au Verdon – Pourquoi j’ai mangé mon père

Artif au Verdon – Pourquoi j’ai mangé mon père

Déjà un petit moment que nous parlions avec Nico d’aller faire une petite voie d’artif au Verdon. Ce qu’il y a de génial avec cette activité, c’est qu’elle est complètement à contresens des pratiques « outdoor » actuelles où ça va vite, c’est fun sous le soleil! Pour l’artif, tout est lent, fastidieux et une bonne journée bien pourrie sera idéale. C’est là le plaisir de l’artificier : lors de s journées pluvieuses, pendant que les grimpeurs de libre se morfondent chez eux où au fond d’une obscure grotte poisseuse ou salle résineuse, lui s’épanouit telle une fleur sous la rosée matinale! Aux premières gouttes de pluie, il remplit à ras bord son sac de hissage, le plus lourdement possible car il aime cela. Il ne prend pas une, ni deux mais trois cordes! Il ramasse tous les objets en métal qui trainent chez lui et même du bois! Tout l’atelier y passe…. Au diable la liberté et l’esthétique épurée du grimpeur de libre qui dans une casi nudité danse sur le rocher pour la beauté du geste… Au diable la grimpe à main nue… Au diable les lolottes, les arquées, les carres externes, les mouv’ dynamiques, la fluidité et tout le tintouin… Non là on est dans le lourd, le méthodique, le bricolage, le lent, le technologique. Plus question d’effleurer le rocher en ne laissant comme seule trace de son passage une perle de sueur : non là il est question d’entrer dans un corps à corps avec le minéral, le pénétrer avec toute cette ferraille, jouer avec sa résistance, opposer aux forces de gravité  tout un attirail d’outils…

Enfin donc du pourri nous est promis par Météo France. On remplit la voiture de tout notre matos plus celui qu’on a gratté à droite à gauche et on file dans le Verdon, petit paradis de l’artificielle. Nous choississons de gravir une voie pas trop difficile, « Pourquoi j’ai mangé mon père? » à la Paroi Rouge. Nous y serons abrité sur les 3/4 de l’itinéraire en cas de pluie. Elle se déroule une 100 de mètres à droite de la Castapiagne, la voie mythique du secteur, voie d’artif référence des années 1970, libéré partiellement en solo autoassuré par Jérôme Rochelle (hallucinant!) puis complètement par Graou avec un équipement partiel sujet à polémique. Mais c’est une autre histoire…

Vu les contraintes de timing que nous avons, notre plan est de gravir les  trois premières longueurs le soir en arrivant, bivouaquer à la voiture et terminer la voie le lendemain matin. Arrivée vers 17h au Belvédère du point Sublime au milieu d’une foule de préestivants, randonneurs, kayakistes, grimpeurs, rafteurs et autres on s’engouffre dare dare dans le tunnel du sentier Martel. Cette endroit est quand même vraiment insolite, l’engouement pour le Verdon se comprend!

A la sortie du tunnel, la Paroi rouge apparait d’un coup avec ses 200m complètement surplombants! L’oeil d’abord effrayé finit par trouver ses repères. En y regardant mieux, les lignes de faiblesse se dessinent… Pourquoi j’ai mangé mon père emprunte une fissure évidente qui permet de rejoindre une beaume. De la beaume ensuite, une fissure quasi horizontale mène dans un bombé gris d’environ 20m puis la sortie se couche jusqu’à gagner les jardins sous le sommet de la falaise.

Vue d'ensemble sur l'itinéraireItinéraire vue du pied

La première longueur est vite négociée : c’est du libre. Un pas de 6b puis tranquille jusqu’au relais. Là on s’organise tranquillement parce que l’artif c’est avant tout de l’organisation! J’attaque la deuxième longueur une belle longueur à dominante fissure. Très peu de matériel en place (3 pitons en tout). Je négocie la première partie avec un seul pitonnage. Camalots et petits petits aliens se coincent pas trop mal dans les trous agrandis par les multiples pitonnages – dépitonnages qu’a connu la voie. La deuxième partie de la longueur avant le relais est plus compacte. Un pitonnage délicat, un couplage alien piton, 2 pas sur crochets qui permettent de « sauter » deux pitonnages. C’est déjà plus fin! L’avantage du crochet c’est le gain de temps indéniable pour le premier comme pour le second. L’inconvénient c’est que plus le nombre de pas sur crochets augmente, plus la dernière bonne protection s’éloigne! Un choix… 1h15 pour cette longueur qui vaut A2 (A2 moderne). Pas simple les cotations en artif puisque trois choses au moins sont à prendre en compte : la difficulté technique intrinsèque d’un pas (la progression), le risque potentiel de chute (l’assurage) qui donne toute la dimension psycho à cette activité et le matériel en place. Ne faudrait-il pas alors au moins une cotation à double entrée?

Cette longueur pourrait probablement se faire en libre aux alentours de 7c – 8a, les pitonnages ayant élargies les prises.

Dans la troisième longueur, un peu de libre au départ (5b) puis quelques mètres délicats où il faut user du couplage avant de repartir en libre (6a). On propose aussi A2 pour cette longueur. 45min pour la longueur.

Notre contrat du jour est rempli! Nous arrivons au relais de la beaume avec la nuit, timing impeccable… On laisse tout le matos, on fixe la corde (80m) et on glisse jusqu’au sol. On arrive à la voiture quelque minutes avant une bonne saucée. Nickel.

Levé matinal à 6h : ça flotte dru comme toute cette nuit! Ralements… pas envie… Et 10 min après ça se calme. Je jette un oeil au ciel : trouées bleues, peut être un créneau pour faire l’approche au sec?

A la sortie du tunnel, le chemin se faufile dans les buis, trempés par la drache nocturne. On arrive dégoulinants au pied de notre corde fixée la veille. Au programme matinal : 75m de remontée sur une corde dynamique dans une ambiance tropicale : 20°/90% d’humidité. Ca réveille.

Aujourd’hui il nous reste deux longueurs : la longueur en traversée et une longueur de libre pour sortir.

Moments magiques dans la traversée avec la brume qui remonte du fond des Gorges les fesses pendus dans le gaz. Un peu de matos en place dans la trav’ c’est presque dommage (2 pitons, un spit au milieu et un spit à la fin). Bong, coins de bois, couplage, lunules, c’est varié avant d’arriver sur l’échelle à spit du bombé entrecoupée de trois ou quatre pas sur bons crochets (dont un foré). Longueur de 40m démoniaque et pas extrême, A2 aussi. 1h30 pour la longueur.

La longueur suivante est comment dire légèrement humide et nous obligera à encore un peu d’artif sur les premiers mètres. Dommage car en libre ça a l’air sympathique et pas mutant (6b).

On en finit donc avec cette petite virée artif bien sympathique. Un ratio temps voiture / temps de grimpe et un bilan carbone déplorable je vous l’accorde, on s’est promis de plus le faire pour moins de deux journées sur place!

Pilier Livanos – Archiane

Pilier Livanos – Archiane

Après l’escalade résolument « moderne » d’hier dans No pasaran au Glandasse, changement complet de registre aujourd’hui. Nous partons pour une vieille classique du Vercors à Archiane : le Pilier Livanos ouvert en 1959.

Georges Livanos. Le Grec. Un monument de l’escalade et de l’alpinisme. Très actif dans les Calanques et dans les Dolomites il signe à Archiane un chef d’oeuvre avec ce pilier. L’escalade est homogène et très belle tout du long, l’itinéraire se faufile toujours au plus facile, l’ambiance est là… Rien à jeter. On pensait pas prendre autant notre pied. Merci Georges, si tu nous entends, tu es notre idole! Pour ma part je trouve ça plus joli du point de vue de l’escalade que la Paroi rouge même si l’ambiance y est moins prenante. Et puis elle parcourt l’ensemble de la falaise.

Attention tous les pitons présents dans la voie ne sont pas certifiés Livanos lui qui disait : « Quand je garantis un piton, on peut y pendre un porte avion dessus« . Notamment le premier piton de la deuxième partie au dessus des vires. D’ailleurs ce piton ne doit pas lui appartenir puisqu’il expliquait qu’ils enlevaient toujours tous leurs pitons, pas forcément par engagement écolo mais plus pour embêter ceux qui passent derrière

La fatigue d’hier se fait un peu sentir mais nous sortons en 4h15 sur le plateau, comblés par cette très belle ascension. La encore, nous avons en tête la galéjade du maitre : « le meilleur horaire c’est celui qui consiste à arriver à 70 ans! « .

Décidemment toujours le mot juste ce Georges…

Allez deux dernières pour la route.

Parlant de sa conception de l’escalade : « Pour moi l’idéal, c’est de partir d’en bas, d’arriver en haut et de revenir en bas. Et pas trop vite… « 

Et enfin probablement la plus connue : « Mieux vaut un piton en plus qu’un homme en moins, surtout si cet homme c’est moi! « .

Voie des Briançonnais – Queyrellin – Cerces

Voie des Briançonnais – Queyrellin – Cerces

Décidemment en ce moment avec Nico on yoyote entre escalade sportive et terrain d’av… Après la Voie des Grands Surplombs au vallon de la Moulette (vieux terrain d’aventure), un épisode escalade « sportive » hier à la Paroi du Lys, on part aujourd’hui pour notre deuxième TA dans les Cerces en quelques jours. En tant que Briançonnais, nous ne pouvons louper cet itinéraire à la troisième tour du Queyrelin baptisé prosaïquement la Voie des Briançonnais (TD+, 350m)…

Une fois de plus, les infos ne sont pas surabondantes sur l’itinéraire et nous partons sans trop savoir à quelle sauce nous allons être mangés tant au niveau de la qualité du rocher que de l’équipement en place.

Notre curiosité sera finalement payante. L’itinéraire est beau et se déroule globalement sur du rocher de bonne facture. Quelques zones pétouilleuses, mais rien de bien terrorisant! Les trois longueurs d’artif se parcourent bien en libre (6c+/6c/6b+) même en tête.

Il y a de l’équipement en place surtout dans les longueurs dures mais il faut compléter. Les pitons et les camalots sont indispensables.

Cerces – Vallon de la Moulette – Voie des grands surplombs

Cerces – Vallon de la Moulette – Voie des grands surplombs

Changement d’ambiance après la grimpe tranquille de Freissinières hier : aujourd’hui l’objectif c’est d’aérer toute la quincaillerie indispensable pour les vieux terrains d’aventure. Pitons, camalots, coinceurs… Notre dévolu est jetté sur la voie des grands Surplombs au vallon de la Moulette dans les Cerces. Une voie ouverte par une équipe de 4 forts grimpeurs en 1961, dont Raymond Renaud, l’auteur du fameux éperon Renaud aux tenailles de Montbrison

nico dans la 5èle longueur

Pendant que nous grimpons, l'orage se ramasse tranquillement

Peu d’infos dans le topo Cambon (dont le tracé est d’ailleurs partiellement faux), sinon que la voie est rarement reprise, l’équipement léger et que c’était une des plus dures escalades des Cerces à la date de son ouverture. Exactement ce qu’il nous faut!

Départ depuis le Col de Buffère sous un soleil rayonnant avec en toile de fond une bonne partie du massif des Ecrins et du Queyras. Dur de croire aux orages annoncés en fin d’aprem, mais nous sommes en montagne!

La voie est à la hauteur des promesses du topo : relativement peu équipée et des pitons en place qu’on enlève à la main!! Le passage des grands surplombs est le clou du spectacle. Une longueur d’artif (ou 7b?) puis une traversée plein gaz juste au dessus du toit…  l’escalade est vraiment sympathique sur un rocher globalement sain. Comme la voie est peu parcourue, il faut quand même se méfier de se qu’on attrape.

A quelques encablures du sommet, nous prenons une petite averse de grésil… il reste 100m à faire : on file en corde tendue jusqu’au sommet (où quelques années avant après l’ascension d’Ayla j’avais oublié un magnifique altimètre, flambant neuf!). Les rappels par Ayla sont vites expédiés ainsi que le retour à la voiture.

Nous échappons de peu à la grosse saucée!

St-Guilhem-le-désert – La Cardaire

St-Guilhem-le-désert – La Cardaire

Photos du petit trip artif à Saint-Guilhem-le-Désert dans une belle petite face toute penchée.

La Cardaire : 180m, A2 et 6b obligatoire.

Le passage du toit sommital est probablement un des passages les plus aériens de toute la Côté d’Azur, sinon de toute la Méditerrannée. Parole!

Après un début un peu laborieux dans le bas de la voie (grimpeurs mous, cerveau lents, …) le haut de la voie nous offre un vrai moment de grâce, suspendu dans ce toit avec 180m d’azote sous les pieds!

Merci à Jo, plus habitué en ce moment aux chantiers poussièreux qu’aux belles falaises déversantes de m’avoir suivi dans ce plan!

Mitchka – Grand Pic de la Meije

Mitchka – Grand Pic de la Meije

Mitchka deuxième!

Après les déboires de la tentative précédente une 15aine de jours avant, je retourne avec Seb pour essayer de terminer Mitchka et au passage récupérer ce malheureux chausson que j’ai égaré sur le Fauteuil.

Cette fois ci, nous dormons au refuge du Promontoire où nous sommes seuls avec les gardiens le premier soir.

L’ascension se déroule sans accroc. Forcément vue la fraicheur de ma dernière visite dans le secteur l’itinéraire en bas, je le connais par coeur! Par contre pas la moindre trace de mon chausson sur le Fauteuil malgré 1/2h de recherches. Tant pis, ça aurait été trop beau!

La seconde partie de la voie au dessus de la vire du glacier Carré est vraiment magnifique. Rien à dire! Seul un pas nous échapperas à vue dans le dernier 7a. Sortie au sommet du Grand Pic pour la deuxième fois en 15 jours et encore le même bonheur!

Mitchka – Grand Pic de la Meije – But

Mitchka – Grand Pic de la Meije – But

Mitchka au Grand Pic de la Meije, la voie à la mode de l’été 2010! A peine terminée, cette voie équipée par Christophe Moulin en plusieurs étapes a connu de nombreuses répétitions et des commentaires élogieux. La première partie déjà équipée depuis plusieurs années se déroule sur la partie gauche de la face sud de la Meije, sous le glacier Carré. La partie fraichement ouverte se faufile dans le bastion sommital avant de rejoindre le point de jonction de l’ensemble des voies de la face sud (Pierre Allain, Vaches qui rippent, Dossier du Fauteuil).

Il nous fallait aller voir!

Première tentative avec Sylvain et Raph en cette fin de mois d’août.

Malheureusement cette essai ne sera pas transformé suite à une succession de facheux évènements : perte d’un chausson, section d’une des deux cordes, perte du topo. On n’a fait « que » la première partie jusqu’à la vire et on est sorti par la Pierre Allain pour quand même aller au sommet.

Cette première partie n’est certainement pas comparable au Grand Capucin n’en déplaise à Mr. Cambon mais tout de même très belle avec notamment deux longueurs magnifiques : le 7a et son bidoigt et le 6b avant la vire avec un bon dülfer des familles.

Malgré le changement de programme (les 7a du haut en grosses, je les sentais pas), on s’est régalé. La sortie par la Pierre Allain est vraiment classe et c’est toujours un grand moment que d’arriver au grand Pic.

Pour Mitchka la partie ne fut que courtement remise puisque nous parcourerons la partie supérieure une 15aine de jours plus tard avec Seb : deuxième tentative à Mitchka, Grand Pic de la Meije

Grand Capucin – O solé mio

Grand Capucin – O solé mio

Suite du trip avec la Vergeat…
Direction le mythique grand Capucin, passage obligatoire pour tout grimpeur-montagnard qui se respecte!
Petit biwouac au pied.
Je pars avec la galinette dans O Sole mio, le reste de l’équipe ne sera pas loin dans la Voie des Suisses.
Cette voie « O Solé mio », c’est une vraie perle! A part au début, les choix d’itinéraire ne sont pas très complexes : dans les fissures, et vaille qué vaille! Tout se déroule sans anicroche… Un relais un peu saturé mais rien de bien méchant à côté du joyeux bordel dans la voie des Suisses.

Nico dans o Sole Mio Grand Capucin

Dans O Sole Mio au Grand Cap

Martin en technicolor dans la voie des Suisses

Au sommet du Grand Capucin

Jady - ouné gran capuccino per favor!

Du sommet, nous traçons avec la galinette sans attendre les collègues coincés dans les bouchons de la voie des Suisses. C’est que la demoiselle à une benne à prendre!
Croyons leur faire gagner du temps pour la suite, je démonte le biwouac et plie leurs affaires (finalement ils redormiront là et me maudiront d’avoir tout plié!).
Pour ma part j’ai reçu un petit coup de fil de Sylvain qui veut faire le pilier Gervasutti le lendemain à la première benne. Du coup je reste bivouaquer au col du Géant. Toute la soirée j’attends les collègues de la Vergeat imaginant qu’ils viendraient rebivouaquer par ici. Je me prépare un bon gueuleton avec tout ce qu’il me reste comme bouffe : deux biscuits et quelques pruneaux. Ca me fait une curieuse petite soupe….

Envers des Aiguilles avec la Vergeat

Envers des Aiguilles avec la Vergeat

Petite session varappesque avec la Vergeat team ainsi baptisée par la gardienne de l’Envers des Aiguilles…
Objectif tater du beau granit en montagne en piégeant du camalot partout où ça peut!
On démarre par deux belles journées à l’Envers des Aiguilles dans le massif du Mont-Blanc.
Avec Arno nous allons faire un tour dans Vaisseau Fantôme. C’est dingue comme quelques mois après je n’ai aucun souvenir de cette voie. Rien! Foutue mémoire… (ni aucune photo d’ailleurs)
Au retour par contre on s’est arrêté au pied de la pointe des Nantillons pour s’exciter dans une fissure en 6c d’une divine pureté (la fissure de « Une gueule du Diable »). On retrouve là nos compagnons de la Vergeat qui redescende en grande forme de la Guy Anne. Du coup une petite séance de couenne collective s’organise pulvérisant par la même le record de densité de sudistes dans le massif. On a laissé un peu de grain sur le rocher pour les suivants

Le lendemain avec la galinette, on part grimper California Dream, pure petite beauté!
Suite des aventures au Grand Capucin.

Paroi rouge et Pluie en août – Archiane

Paroi rouge et Pluie en août – Archiane

Petit pélerinage avec Sylvain à Archiane pour parcourir une des grandes classiques du Vercors, la Paroi rouge, ouverte dans les années 1960 par Leprince Ringuet auteur aussi d’une très belle autre classique au Glandasse, le pilier Leprince Ringuet. Cet itinéraire est pour le moins « couillu » puisqu’il se faufile dans une paroi déversante, un peu comme la voie des Parisiens aux trois Becs.

Pour accéder au départ de la voie il y a plusieurs options : soit monter par la grande vire qui traverse toute la falaise d’Archiane, soit gravir la première partie par une des voies qui existe.

Nous optons pour la deuxième solution par Pluie en août une voie « moderne ». Celle ci ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Une première longueur sympathique en dièdre et une troisième très jolie sur du beau rocher gris. Le reste très moyen, sans intérêt… M’enfin bon ça nous dépose sur la vire, c’était ça le but!

Suite des aventures dans la Paroi rouge. Nous traversons trop à gauche et démarrons dans ce qui semble être une voie sans trop de conviction. Je monte quinze mètres. Il me manque 5-6 mètres pour me rétablir sur la vire mais sans pitons c’est vraiment trop banzaï et pas facile du tout! Il s’avère que c’est le départ des copains d’abord une voie d’artif. Longueur donnée en 6c. Retour au point de départ et en se concentrant un peu on trouve la longueur de jonction avec la vire qui mène au départ de la paroi rouge.

L’escalade est sympathique bien que moins jolie à mon goût que le Pilier Livanos mais l’ambiance est hallucinante!

Notre ascension se déroule sans accrocs. L’évènement du jour sera la rencontre avec un vautour et son oisillon qui ont élu domicile à R2. Sylvain sera contraint de négocier ferme avec la maman pour qu’elle le laisse manoeuvrer et me faire monter. Pour déranger le moins possible tout ce beau monde, nous décalons notre relais le plus qu’on peut et tâchons de ne pas trop trainer. Pendant que je grimpe la longueur suivante, l’oisillon regarde Sylvain terrorisé pendant que la mère qui à pris les airs d’un coup de thermique nous surveille de prêt! Ambiance…

Calanques, futurs croulants, dents de la mer et toits branlants

Calanques, futurs croulants, dents de la mer et toits branlants

Petite session Calanques avec Tibo sur deux jours avec pour objectifs deux terrains d’aventure comme les Calanques en ont le secret. Le critère de sélection des voies gravies était que le nom fasse peur!

C’est donc tout naturellement que nous nous dirigerons le premier jour vers la voie des toits branlants à Castelvieil et le deuxième jour vers la voie des futurs croulants à la falaise du Belvédère. En bonus, après les toits branlants, nous gravissons les dents de la mer une superbe voie moderne. Je me demande bien comment Tibo m’a fait confiance pour me suivre dans ces voies aux patronymes si effrayant!

FutursCroulants

La classique photo des Croulants

y a t'il quelqu'un au bout de la corde

Y a t'il quelqu'un au bout de la corde?

Magie des Calanques

Magie des Calanques

Les toits branlants, c’est une très belle voie non équipée (2 pitons et quelques lunules en place) globalement bien protégeable au niveau des difficultés.
Et dans quel cadre!!!

On s’est fourvoyé dans la troisième longueur. On a posé R3 dans le champignon (à l’ombre). Du coup en L4 on est parti dans une large cheminée qui vient buter sous un toit pour retraverser ensuite sur la gauche dans une zone un peu sale, peu prisue et délicate à protéger (6a+, variante sans intérêt).

Ensuite malgré notre état de déshyratation avancé nous n’avons su résister à la tentation d’une petite visite dans les Dents de la mer si proches. Deuxième sortie sur le plateau avé le soleil qui se couche. Et bé sas qué s’était beau putaing!!!

Meije Grand Pic – Voie Allain-Leininger

Meije Grand Pic – Voie Allain-Leininger

La Face Sud Directe du Grand Pic de la Meije dite aussi la Pierre Allain est un monument historique de l’alpinisme dans les Ecrins. La voie a été ouverte en deux fois en septembre 1934 jusqu’à la vire du glacier Carré et l’été 1935 jusqu’au sommet. En 1934, arrivés aux vires du glacier Carré, Raymond Leininger et Jean Vernet jugent que la voie est terminée et souhaitent contourner le bastion sommital par la gauche pour rejoindre la voie normale. Pierre Allain lui veut ouvrir une directe mais devra bien pour cette fois se rallier à la majorité. C’est l’année suivante qu’il convaincra Raymond Leininger d’aller achever cette directe qui deviendra par la suite une des plus grandes classique des Ecrins. Il atteindront le sommet à 14h30, horaire qui en dit long sur leurs bonnes qualités de grimpeurs!

Cette directe se déroule sur un rocher excellent de haut en bas et se faufile astucieusement, toujours au plus facile dans cette face.

Pierre Allain qui a donné son nom à cette voie fut un des plus grands alpinistes et grimpeurs français. On lui doit de nombreuses premières dans le massif du Mont Blanc (face Nord des Drus, traversée des Aiguilles de chamonix, 3ème de la Walker, etc…) et des Ecrins (Directe à la Meije, Arête Sud Ouest Pic Sans Nom) ainsi que des expéditions lointaines. Ce Bleausard est par ailleurs le père de quelques inventions : le chausson d’escalade, le mousqueton en alliage léger, le descendeur, le sac de couchage en duvet, excusez du peu! Il a aussi inventé le décrocheur, une sorte de rappel éjectable qui n’a jamais vraiment conquis les foules, bien qu’apparemment très fonctionnel. Bref, une figure incontournable de l’alpinisme.

Tous les amoureux du massif (et pas que) rêvent de parcourir un jour ce monument qui n’a pas pris une ride en 70 ans. L’escalade jamais extrême reste sérieuse avec un bon sac sur le dos. Au fil des répétitions, de nombreuses variantes ont vu le jour mais toutes plus difficiles que l’itinéraire original. Le jeu est donc d’avoir le flair pour passer au plus facile. Le caillou est excellent tant dans les granites jusqu’aux vires du Glacier carré que dans les gneiss au dessus. Tout ça sur le sommet emblématique du massif : une voie parfaite quoi!

C’est avec Ben que je pars gravir cette voie dont nous rêvons tous les deux et que nous avions évoqué lors de notre précédente ascension du Pilier Desmaison au pic de Bure. Nous remontons le long vallon des Etançons, sur lequel regne la reine Meije, pour aller dormir au refuge du Promontoire.

La Meije au fond du vallon des Etançons

La Reine règne sur son domaine

A notre grand étonnement, le refuge est blindé! C’est la soirée de cloture du refuge et de nombreux amis des gardiens sont montés en plus des alpinistes. Ambiance conviviale donc et une nuit dans les combles dans un concert de ronflement et une chaleur torride. Les grands moments de la vie en refuge!

Après cette courte nuit, nous attaquons l’approche par les rappels du Crapaud. En une petite heure nous sommes à l’attaque. Trop gourmand, nous partons à corde tendue à 50m, ce qui n’est absolument pas conseillé quand l’itinéraire tortille. Le tirage finit par avoir raison de notre progression et nous perdons une bonne demi-heure à retrouver une configuration plus adaptée. Nous parcourons l’itinéraire tranquillement et sans souci et débouchons en 7h au sommet, légèrement fourbus par le poids des sacs.

 

Passage en V+ dans la Pierre allain

Passage en V+

Rassemblement au relais avant la cheminée verte

Meeting point

Alpinistes au niveau de la dent Zsigmondy

Alpinistes au niveau de la dent Zsigmondy

Dans le bastion sommital de la Pierre allain

Dans le bastion sommital

Grand moment de bonheur au sommet, à se dorer la pilule et pour la première fois contempler les arètes que nous avons déjà tous les deux traversées mais dans le brouillard!

 

Vue sur la traversée de la Meije

Les arêtes les plus connues du massif?

C’est vraiment le pied de pouvoir savourer l’ivresse d’un sommet et ne pas s’enfuir à peine arrivés!

 

Nico avec la vierge du grand Pic

Marie mon amour

Cette douce béatitude a malheureusement une fin et nous entamons la descente de la voie normale que je connais déjà pour y avoir pris un but avec Jade et Arno. Les rappels s’enchainent jusqu’au Glacier carré.

 

Les rappels au dessus du Glacier carré

Rappels au dessus du Glacier Carré

La désescalade du glacier, en glace sur le haut nous demanderons encore toute notre attention.

 

Désescalade du Glacier Carré

Rester concentré!

Puis nous reprenons les rappels à partir du Pas du chat. En bas nous bifurquons dans les rappels de l’Horreur du Bide, une voie « moderne » que j’avais parcouru peu de temps avant.

En 3h45 nous mettons pied sur le Glacier des Etançons en même temps que les premiers coups de tonnerre et quelques gouttes d’eau!

Nous serons finalement épargnés par l’orage jusqu’à la Bérarde où nous jouissons autour d’une bonne bière de la satisfaction du rêve accompli!

 

 

Pic de Bure – Pilier Desmaison

Pic de Bure – Pilier Desmaison

Avec l’ouverture du Pilier Est du Pic de Bure, le fameux pilier Desmaison, René (notre maitre à tous!) signe là un des chefs d’oeuvre de l’époque. Cette ascension restera pendant plusieurs décennies une entreprise très difficiles, probablement la plus dure des massifs calcaires des Alpes françaises. Aujourd’hui évidemment des itinéraires bien plus difficiles ont été ouverts dans les Alpes, évidemment le matériel rend l’escalade moins délicate et exposée mais ce pilier n’en reste pas moins une ascension sérieuse et incontournable pour les afficionados !

C’est avec Benoit que je pars tenter cette ascension. Nous optons pour un bivouac dans les prairies sous le pas du Follet. Au pied de la face Est du Pic de Bure!

La descente du pas du Follet au petit matin en baskets réveille bien. Ce passage vraiment délicat est à prendre avec beaucoup de précaution : c’est le passage le plus délicat de la journée!

A 7 heures du matin nous sommes à l’attaque: il y a beaucoup de vent, ça meule sévère, on grelotte! La journée va être longue! Effectivement la goutte au nez ne nous quittera pas de la journée et nous frissonerons à tous les relais, toute la journée! Gla gla!

L1 et L2: avalés en une longueur, c’est conseillable d’ailleurs. Le relais sous le toit est confort. Sinon c’est relais pendu avant d’attaquer l’artif. Et une petite onglée au relais! Toujours à l’ombre. 45m

Première longueur du Pic de bure

Première longueur

Dans la première longueur de la Voi Desmaison

Fin de la première longueur (6c ou A1)

L3: ça courre, on se réchauffe, soleil timide – 40m

L4: longueur très (trop?) équipée. D’ailleurs, trois pitons tout neufs et inutiles à récupérer pour les amateurs (nous on avait malheureusement pas de marteau) – 30m

 

Dans L4 du pilier Desmaison

L4, un beau 6a+

Dans L4

Un calcaire assaini au fil des passages

L5: longueur en traversée – 35m

Nico à R4

Relais avant la traversée, ça pèle!

La traversée de L5

Le gaz se creuse dans la traversée de L5

L6: magnifique rampe! 45m

Quelque part dans la Voie desmaison

Quelque part entre le pied et le sommet du Pic de Bure!

La rampe de L6
La rampe de L6

L7: faire attention où on met les pieds, Ben a failli s’envoler 10 m au dessus d’un camalot et s’est rattrapé inextrémis. ouah! ça fait froid dans le dos! En fait il a loupé un piton en montant d’où l’engagement!. Un peu calmé, il a préféré passé dans le dièdre à droite que l’on quitte tout de suite à gauche par un pas en traversée pour rejoindre les gradins. Ca passe également tout droit dans les blocs comme le dit le topo (piton) – 35m

L8 et L9: gravit en une longueur moyennant environ 10m en corde tendue. III+ pas équipé du tout. L’écaille décollée est de toute beauté, un vrai régal! (garder à l’esprit qu’un jour elle partira sans préavis) – 60m

L10 et L11: en une longueur de 40m à condition de bien gérer le tirage…

L12: le passage le moins bon niveau qualité du rocher. y a quand même bien pire!

L14: après le relais facultatif monter droit voir légèrement à droite pour récupérer la zone la plus faible. Rejoindre le fil de l’arète le plus haut possible. Relais sur le fil (blocs + 2 pitons).

L15-L16-L17: corde tendue. 70m

L18-L19: une longueur de 50m en gérant le tirage.

L20: remonter la fissure sur 5-6 m puis traverser franchement à gauche. Franchir un petit mur (V) et ateindre facilement un relais. 40m.

L21: pas de L21! Puis corde tendue jusqu’au sommet, c’est de la marche.

Le plateau du Pic de Bure est un paysage insolite, complètement lunaire!

Sur le Plateau du Pic de Bure

Retour par la Lune

Descente en 1h30 sans problème par la combe de Bure (le rappel se trouve facilement: il n’est pas au bord du vide mais en retrait sur une dalle). Nous récupérons sans trop de détour les affaires de bivouac.

 

L’ascension nous a demandé 7h d’effort avec le froid du jour.

L’approche : 1h jusqu’au bivouac et 30 minutes jusqu’au pied de la voie.

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