Dôme en 3 jours

Dôme en 3 jours

A peine redescendu du Pic d’Arsine avec Vince et Jérémie je retrouve Cyril, Anthony et Sébastien… habitués à randonner dans les Alpes du sud et ailleurs ils souhaitent découvrir ce qui se passe un peu plus haut. Nous projetons d’aller au Dôme des Ecrins et pour ça nous prévoyons 3 jours… une option qui permet de monter progressivement en altitude et de profiter aussi de la montagne sans cavaler tout le temps!

Jour 1 : Ecole de glace et de neige

Traditionnelle école de glace pour s’occuper la première après midi. En plus des apprentissages c’est un moment privilégié où on peut explorer à loisir des zones du glacier bien tourmentées à l’écart du chemin classique… comme la veille nous profitons à notre retour de la plus belle terrasse du secteur sous un soleil radieux!

Dôme des Ecrins - 3 jours - Devant le PelvouxDôme des Ecrins - 3 jours - Ecole de glaceDôme des Ecrins - 3 jours - Ecole de neige

Jour 2 : Pic du Glacier d’Arsine et farniente aux Ecrins

5h. La grasse mat’. Journée de rodage au pic d’Arsine. Préparer le corps l’esprit en douceur, se mettre au diapason de la montagne tout en profitant d’un premier beau sommet. Les conditions de ce début de saison sont parfaites. Un bon enneigement et enfin du bon regel depuis quelques jours…

Nous profitons de longs instants là haut de la vue à 360°. C’est quand même bon de n’être pas obligé de fuir sitôt arrivé!

Dôme des Ecrins - 3 jours - La pente raide du Pic d'Arsine

Dôme des Ecrins - 3 jours - Au sommet du Pic d'Arsine

La descente et la remontée sur le refuge des Ecrins seront presque une formalité…

Dôme des Ecrins - 3 jours - Descente du Pic d'Arsine

L’instant houblon face à la Barre.

Dôme des Ecrins - 3 jours - L'instant houblon

Dramatique événement du jour : peut-être pour tester le dévouement sans faille de son guide, Anthony largue une des ses chaussures dans le sympathique couloir sous le refuge qui canalise également les productions humaines en tout genre… je retrouverai finalement la chaussure qui de rebond en rebond termine sa course 100m de dénivelé plus bas, quasiment sur le glacier!

Jour 3 : Dôme de neige des Ecrins, montée et… descente!

3h. C’est le grand jour pour Anthony, Sébastien et Cyril. Aucun d’eux n’a vraiment bien dormi. Entre l’altitude et l’excitation de l’inconnu, les nuits de sommeil léger font souvent partie de l’expérience montagnarde!

Nous attaquons dans les premières cordées le long plat qui remonte jusqu’au pied du Dôme. L’esprit embrumé, la frontale éteinte, on glisse furtivement sous un plafond d’étoiles. La magie du matin!

Au premières lueurs du jour, nous attaquons les premières pentes bien raides du Dôme. La trace est sans concession, droit dans le pentu! Nous maintenons un bon rythme dans cette zone exposée aux chutes de séracs… malheureusement au Dôme des Ecrins, il y a peu d’endroits où on peut vraiment se relâcher. Petite pause après la pente. Le jour se lève, la Barre explose dans les roses!

Dôme des Ecrins - 3 jours - Levé de soleil

Les crevasses du Dôme dont certaines sont bien impressionnantes et parfois même infranchissables sont quasi toutes bouchées pour l’instant, permettant même le passage direct de la barre de séracs du haut. Un court passage de 3 mètres en glace vient pimenter l’ascension et donnera un peu de fil à retordre à la cordée encore en rodage!

Dôme des Ecrins - 3 jours - CrevassesDôme des Ecrins - 3 jours - Ho hisse!

3800m, c’est pas le moment de mollir même si le souffle est court, même si les jambes implorent la pause! Les deux cordées devant nous ont bifurqué vers la Barre des Ecrins. Le Dôme est devant nous, totalement désert! Encore quelques efforts et le rêve se concrétise!

Dôme des Ecrins - 3 jours - Pano au sommetDôme des Ecrins - 3 jours - Selfie

Que c’est bon de fouler le sommet de son fond d’écran comme dirait Anthony!! Une légère brise nous rappelle qu’on est en montagne mais on profite quand même une bonne demi-heure du sommet…

Après la descente des pentes soutenues du Dôme qui commencent un peu à ramollir, mes compagnons vont découvrir ce que c’est une descente rythmée par un guide en mode chien de traîneau!!

Merci à tous les 3 pour votre bonne humeur, votre curiosité et les bonnes conversations là haut! A bientôt pour de nouveaux sommets!

Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins

Déjà 3 mois que je courre l’alpe crampons aux pieds observant la montagne s’assécher de jour en jour… cet été aura vraiment été chaud et pas généreux en précipitations! Bilan des courses, les courses de neige sont ultrasèches et les glaciers copieusement ouverts. Heureusement, juste avant de retrouver une fine équipe Parisiono-niçoise (ou plutôt Niçosio-parisienne) un furtif mais efficace épisode perturbé nous remet un coup de blanc sur les hauteurs… une chance qui va nous rendre la vie plus moelleuse là haut!

Sylvain, Nico, Walter et Gilles font un passage express dans les Ecrins pour tenter l’ascension du Dôme des Ecrins, notre star locale à plus de 4000m… altitude symbolique qui pousse beaucoup de gens vers ce sommet plutôt que vers d’autres d’altitude plus modeste.

L’idéal pour vivre au mieux cette incursion en altitude est d’étaler l’ascension sur 3 jours ou plus. Faute de temps, nous tenterons l’ascension en 2 jours, sans acclimatation! Certains organismes s’en souviendront!

Le premier jour nous montons au refuge des Ecrins et on en profite au passage pour aller faire quelques pas de danse sur le glacier… ret faire le tour du propriétaire.

Le Dôme joue les timides et reste dans le nuage toute la journée. Les cordées qui redescendent n’ont rien vu et sont frigorifiées, ça promet!! En plus dans la soirée, le vent se met à souffler sérieusement, ambiance! Ca, ajouté à la neige fraîchement tombé, c’est pas forcément gagné pour le Dôme… Qu’importe! Il y a de toute façon toujours à faire dans le secteur… On se laisse pas abattre et l’apéro permet de maintenir le moral des troupes!! J’avoue que le stress et les interrogations sans fin des veilles de courses m’est beaucoup moins familier qu’à mes débuts en alpinisme! Il y a une part de lâcher prise indispensable en haute montagne. On doit accepter de composer avec une foule d’incertitudes et ce serait pure vanité que de prétendre tout contrôler… Bref, mes compagnons se couchent avec un gros point d’interrogation dans le cerveau, quant à moi, je prolonge la soirée avec les collègues autour d’une modeste fiole de génépi. Quand enfin je m’autorise l’horizontalité, il n’y a plus aucune trace d’activité cérébrale dans mon cerveau!

Le vent a soufflé fort cette nuit, fouettant le refuge et faisant douter un peu plus les alpinistes!! Pourtant au réveil à 4h30, il s’est bien calmé et a complètement nettoyé le ciel! Ca s’annonce pas mal. Bizarrement, personne ne se presse au petit déjeuner ce matin. Peut-être un rapport avec la trace à re-faire?

Dès le départ, je veille à trouver le bon rythme qui nous permettra de compenser un peu le manque d’acclimatation. Tout s’enchaîne bien. La neige récente nous permet d’évoluer plus confortablement que sur la glace. Nos prédécesseurs nous font une trace au top. Les moins fatigués d’entre nous profite à fond de l’ambiance fantastique de ce matin avec la poudreuse, les lumières quasi-automnales, les séracs impressionnants et les crevasses béantes dont une se franchit sur une échelle! Sans parler de la vue, parfaite ce jour là.

Premiers rayons de soleil…

Dôme des Ecrins - Premiers rayons

Gentils les séracs, pas bouger!

Dôme des Ecrins - Sous l'oeil des séracséracs

Sur fond de Roche Faurio…

Dôme des Ecrins - Devant la Roche Faurio

Guide posant, un vrai savoir faire.

Dôme des Ecrins - La pose s'impose

A la fin del rédillone de la muerte!

Dôme des Ecrins - La fin du raidillon de la muerte

Allez les gars, c’est tout plat là

Dôme des Ecrins - Allez, c'est tout plat

Scénario météo idéal aujourd’hui : au fur et à mesure que nous montons, le vent tombe! Un petit passage technique pour franchir la rimaye et nous voilà au sommet!

Dôme des Ecrins - La bande au sommet

Dôme des Ecrins - Panoramic view

Dôme des Ecrins - Descente de la rimaye

Une fenêtre météo grande ouverte et une bonne humeur déconnante, what else? La prochaine ski aux pieds?

Back to the Dôme

Back to the Dôme

Retour au Dôme des Ecrins avec Clément, un autre pote de fac entraîné dans le mouvement par son Tonton François qui révait depuis plus de 50 ans de gravir cette bosse blanche visible depuis tous les sommets de la Clarée! Le pote Jacques et le gendre Gilles sont aussi de la partie…

Le suspens est entier jusqu’au petit matin. Le regel sera-t-il assez bon pour tenter le Dôme? La météo sera-t-elle avec nous?

Sur la fin du plat, le doute s’installe… Sur près de 200m nous enfonçons dans une croûte infâme rendant la progression fatigante et désagréable. Heureusement, le parcours de la veille me rend optimiste et je sais que plus haut dans la face les conditions vont s’améliorer.

On brasse encore un peu dans le début de la montée puis tout rentre dans l’ordre, sur une bonne neige portante. On peut caler le rythme et en plus les nuages se déchirent nous laissant espérer un beau hold up.

Le reste se passe sans anicroche. L’altitude aidant, le rythme baisse un petit peu dans la dernière côte avant la traversée. Pas de hold-up pour la vue qui restera finalement bouchée au sommet. Chacun est là pour des raisons différentes mais l’émotion est collective! On fête tout ça avec une petite tournée de génépi!

Alpinisme au Dôme des Ecrins

Alpinisme au Dôme des Ecrins

Une belle découverte de la haute montagne en 3 jours avec Fred, Rémy, Aurélien et mon pote de fac Gaétan… 3 journées démentes avec une météo irréprochable et une équipe qui se marre bien!

Au programme de ces 3 jours, l’école de glace et l’exploration du Glacier Blanc, la traversée du Pic d’Arsine et ses corniches impressionnantes et après une après midi de farniente au refuge des Ecrins nous concluons par l’ascension du Dôme des Ecrins tout juste à point pour être gravi sans skis!

Stage initiation alpinisme Ecrins

Stage initiation alpinisme Ecrins

4 journées magnifiques à vivre au rythme des ascensions et des après midi de récup. Le pied!
Par ces temps de canicule, on est pas fâché d’aller trouver un peu de fraîcheur dans les montagnes.

  • Le premier jour, pour l’école de glace et de rocher, nous échappons à la saucée bien orageuse qui s’abattra en fin de journée sur le massif.
  • Le deuxième jour, un rude réveil montagnard à 7h! Nous partons gravir le Pic du Glacier Blanc en faisant un petit crochet par le coeur du Glacier Blanc pour peaufiner les apprentissages en terrain glaciaire. A cette époque de l’année, le Pic du Glacier Blanc par sa voie normale est une course rocheuse facile. Ici, plus que de véritables capacités de grimpeur, ce qui importe c’est d’avoir le pied montagnard. Et mes trois lascars, à ce jeu là ne s’en sortent pas mal du tout! Si ce n’est la crainte du coup de soleil, nous serions tous torses nus pour cette ascension, c’est pas courant fin août à 3500m! Nous gagnons en début d’aprem le refuge des Ecrins. Programme ardu pour cette après midi : collation et bière obligatoire pour tout le monde avant une sieste à rallonge.
  • Troisième jour. Pas de grasse mat’ ce coup là. Pour la Roche Faurio, mieux vaut partir un peu tôt pour profiter des meilleures conditions de neige à la montée comme à la descente d’autant que le coup de chaud des derniers jours a fragilisé certains ponts de neige. Pour mes trois chamois, les difficultés du jour sont une formalité! Nous savourons le plaisir d’être en montagne par une si belle journée. Nouvelle rude après midi à regarder tomber la pluie par la fenêtre du refuge.
  • Last day. Depuis le temps qu’elle nous nargue la grosse bosse blanche, fallait bien qu’on y traîne nos crampons. Bien acclimatés par les journées précédentes, nous monterons à bon rythme jusqu’au Dôme pour un levé de soleil tout là haut. Si c’est pas la classe ça!
Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins

Après les deux journées précédentes, deux cordées sont rodées pour l’autonomie. Jean Marc et Isabelle d’un côté et Augustin et Sylvain de l’autre. Pour ma part je m’encorde avec Gérard…

Bien efficace le matin, nous partons dans les premières cordées…. L’ambiance est parfaite. Le ciel tapissé d’étoiles… Nous attaquons à bon rythme les pentes du Dôme. Tout le monde est en forme pour vivre cette belle journée. Le soleil nous cueille déjà bien haut dans la face. Comment se lasser de ce spectacle?

Un peu avant 7 heures nous foulons tous le sommet. Le vent n’incite pas trop au laisser aller mais la vue est parfaite! Nous trouverons sous la rimaye un petit abri pour déguster tous ensemble une petite rasade de génépi made in Jean Marc. Encore de bons moments partagés là haut!

Dôme des Ecrins en 3 jours

Dôme des Ecrins en 3 jours

3 jours de bonheur et de bonne humeur en haute montagne le tout sous une tempête de ciel bleu! Que demander de plus?

Jour 1 : nous sommes 7 à décoller du refuge du Glacier Blanc ce lundi en direction du Glacier Blanc. Un groupe composite avec des provenances et des objectifs différents ce qui n’empêchera pas la mayonnaise de prendre rapidement! L’objectif de cette première journée est de réviser ou d’apprendre les bases du cramponnage… Après quelques torsions chevillesques, tout le monde semble opérationnel pour s’enfoncer plus profondément dans le glacier. Michel, Mathieu et Antoine évolue en autonomie tandis que Daniel, Christine et Jérôme restent sur ma corde. Sortis des 2 longueurs raides, je laisse le soin à la cordée autonome de nous trouver la clé du labyrinthe de glace… On se rend vite compte que le concept de ligne droite est complètement inadaptable à la progression sur un glacier!! A la fin du dédale, nous rejoignons la trace classique de montée au refuge des Ecrins. Arrivée pour l’apéro avec un accueil toujours aussi excellent de l’équipe du refuge des Ecrins.

Jour 2 : première course en montagne pour Daniel, Christine et Jérôme avec qui je m’encorde tandis que Michel, Antoine et Mathieu évolueront en autonomie à nos côtés. Passé la concentration du matin pour descendre la côte de la mort, on peut enfin se laisser vivre sur le grand plat qui conduit vers le fond du Glacier Blanc… Ces moments à cheval entre la nuit et le jour sont toujours magiques! Au pied de la Roche Faurio, le soleil pointe son nez….

Dans la vie tout est question de rythme, alors nous tachons de trouver la bonne cadence pour gravir les 700m de la Roche Faurio tout en ménageant au maximum les organismes… Les conditions sont parfaites : pas de glace, la neige crisse sous les crampons et la températures est idéale. La bonne humeur règne! Bien que vécu collectivement, une ascension est aussi quelque chose de personnel, d’intérieur qui va remuer chez chacun de nous de profonds sentiments. La belle émotion de Christine à l’arrivée sur la crête en sera un magnifique témoignage!

Nous abandonnons Daniel et Christine au pied de l’arête rocheuse où le caractère de la course change radicalement. Pour Antoine et Michel, c’est l’occasion de pratiquer l’assurage en mouvement en exploitant au maximum le terrain pour s’assurer. L’ambiance là haut est prenante, sur le fil de cette arête plein ciel. N’est ce pas Jérôme! De beaux moments encore au sommet, où la joie et la fierté est palpable chez mes compagnons…

Nous attaquons tranquillement la descente. Aujourd’hui, rien ne nous presse! Pas un nuage à l’horizon, la journée parfaite! Un air de liberté souffle dans les montagnes. Une véritable invitation à la flanerie! Un bon gueuleton et une sieste réparatrice viendront conclure en beauté cette journée magnifique.

Jour 3 : tandis que Daniel et Christine se repose au refuge, nous partons avec Jérôme, Mathieu, Antoine et Michel pour le Dôme des Ecrins. La journée démarre par une belle descente au flambeau jusqu’au glacier. Rôdés par la journée d’hier, nous trouvons rapidement la bonne cadence bien régulière dans le premier raidillon. Tout le monde semble en forme! A 6h pétante, le soleil sort son nez et le Dôme devient tout rose! Beaucoup de cordées présentes ce jour iront à la barre et nous nous retrouvons vers 7h30 tranquilles en haut du Dôme. Tout le monde est heureux. Qu’ils sont bons ces instants!

A la descente, nous récupérons Dan et Christine qui ont suivi attentivement toute notre ascension avec la lunette du refuge et nous nous quittons au refuge de Glacier Blanc après quelques bons mots et encore des rires.

L’aventure se prolonge encore demain avec Antoine, Mathieu et Michel.

Jérôme : pleins de bonnes choses pour la suite de tes aventures familiales!

Dan et Christine : promis si je passe à Nancy, je ne manquerais pas de vous appeler! Bonne route vers vos sources!

Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins

Tentative au Dôme des Ecrins avec les « touristes de Lambesc » j’ai nommé Oliv, Seb, Pierrot et Seb, les 4 potes d’enfance. L’ambiance dans l’équipe est pas triste et le courant passe vite! Très vite les vannes, les blagues foireuses et les projets fusent…

L’ascension démarre sous un ciel étoilé de rêve. Le long plat montant est l’occasion de laisser filer tranquillement ses pensées et de se rendormir un peu. Nous attaquons dans les premières cordées le premier raidillon et tout le monde semble bien suivre… A 6h, nous contemplons un levé de soleil dont le Dôme a le secret! L’ascension s’arrêtera vers 3900m, le mal des montagnes ayant eu raison d’un des touristes malgré un beau combat… Belle leçon d’amitié en tous cas les gars pour les encouragements portés à votre pote et pour avoir accepté la décision dans la bonne humeur! Le rêve reste intact…

Rendez-vous au printemps pour quelques courbes pourquoi pas sur le Dôme!

Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins

Je retrouve Patrick, Karrel et André au refuge du Glacier Blanc… Nous partons sur le Glacier pour apprivoiser ces outils étranges sous nos chaussures. Dès lors que l’on fait confiance aux crampons, tout est permis en glace! Nous poussons ensuite l’exploration du Glacier Blanc en passant en plein centre du glacier. On se rend compte que la ligne droite n’existe pas sur un glacier. Au détour d’une crevasse, on tombe vers 2900m sur les restes disloqués de ce qui ressemble à un avion de tourisme. Il est connu qu’en 1964 ou 1965, un pilote de l’Alpe d’Huez s’est crashé (sans conséquence grave pour lui) sur le haut du Glacier, environ 2km plus haut. Enquête à suivre.

L’ascension du Dôme le lendemain se passe comme sur des roulettes. Nous partons dans les premières cordées sous un ciel étoilé d’une grande pureté. La neige croustille sous les crampons, c’est très bon ça! Le levé de soleil nous cueille (nous scotche!) à mi face. Un spectacle incroyable à découvrir (et re-découvrir!)… Même quand on vit régulièrement ces moments, l’émotion est toujours là! Ces instants uniques où le Dôme s’embrase…  Vers 7h, nous arrivons au sommet. L’émotion est palpable, pour tout le monde. La cordée qui nous précède nous laisse vite seuls au sommet où nous restons une petite demi-heure. La vue est dégagée à 360°. Les fonds de vallée envahis par une mer de nuage à perte de vue! Les sommets de Suisse (Mont Rose, Grand Combin, Cervin) sont bien visibles, le Mont Blanc bien sur, toute la Vanoise, le Dévoluy, les Alpes du Sud, le Ventoux… et quelques bourrasques de vent nous emmènerai presque quelques embruns méditerranéens! La vie est belle!

A bientôt tous les 3 et bonne chance pour le Mont-Blanc!

Dôme des Ecrins en 3 jours

Dôme des Ecrins en 3 jours

3 jours de haute montagne avec Pascal, Laurent et Manu dans le cadre du stage Dôme des Ecrins en 3 jours. Premier pas en école de glace pour mes 3 compères.Au programme torsion de chevilles et planté de piolet. Quand la base est maîtrisée, on part pour une petite balade au coeur du Glacier… De quoi se mettre bien dans l’ambiance de ce onde si particulier… Retour à l’écurie (refuge du Glacier Blanc) pile poil pour le repas. Pas mal le timing!

Pour le 2ème jour, nous cheminons dans les dernières bandes de neige du Pic d’arsine. Dans la dernière pente, un court passage en rocher après un raidillon à 40° vient pimenter l’ascension… Le sommet est plus épargné par le vent que nous le pensions. Il ne nous en faut pas plus pour se plonger intensément dans une sieste réparatrice. On se sait jamais de quoi le lendemain sera fait alors il serait dommage de ne pas prolonger ces moments de bonheur et de lâcher prise, loin de tout! Quelques bourrasques finissent quand même par nous chasser… Direction le refuge des Ecrins où nous attend un petit festin avant une bonne après midi de récup’. Prendre le temps en montagne, c’est le luxe ultime! La météo nous annonce du beau temps, ça s’annonce bien.

Départ pour le Dôme. La météo est bien moins bonne que prévue. Pas mal de vent et un fichu nuage collé sur le Dôme. Les rafales nous bousculent un peu et le grésil vient fouetter nos visages. Pas glop. Des conditions pas faciles. Vers 3800m nous faisons demi-tour : un des membres de la cordée est trop fatigué pour continuer. Qui plus est pas de beau panorama a espérer aujourd’hui et ce vent glacial qui commence à refroidir nos extrémités n’est pas une belle invitation. D’un commun accord, nous renonçons. Aucun regret à avoir ce jour vu les conditions. La montagne doit rester du plaisir. Nous garderons ce jour la beauté du levé du soleil dans ce ciel chargé de nuages!

Rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine pour d’autres escapades! A bientôt les gars et merci pour ces 3 sympathiques journées!

Stage Dôme Ecrins en 3 jours

Stage Dôme Ecrins en 3 jours

Nous partons 3 jours, avec Sandra et Julien qui ont quitté les chaleurs oppressantes du sud pour découvrir les belles et fraîches montagnes des Hautes Alpes. Notre objectif est de gravir le Dôme des Ecrins en 3 jours. Pourquoi 3 jours alors que 2 suffisent? Prolonger le temps passé en montagne, répartir les efforts, prendre le temps d’apprendre, apprivoiser le milieu, déconnecter, laisser aux organismes le temps de trouver un nouveau rythme… les raisons sont multiples!

Le premier jour, nous le consacrons à la technique et à la découverte du monde glaciaire… Une école de glace efficace pour Sandra et Julien qui très vite sont à l’aise! On termine l’après-midi par un tour dans le labyrinthe de crevasse dont certaines se cachent encore sous des ponts de neige à la solidité douteuse! Toutes les bases techniques sont acquises pour les jours suivants. On redescend au refuge du Glacier Blanc.

Ce deuxième jour, nous traînons nos crampons du côté du Pic d’Arsine. Les conditions sont excellentes avec un regel dès 2900m. Nous ne quittons quasiment pas la neige jusqu’au sommet. Plutôt que l’aller retour par la voie normale, nous corsons le jeu en empruntant un petit couloir en face est avoisinant les 40°. Arrivée au sommet dans une violente tempête de ciel bleu! Nous passons une heure là haut à se laisser envahir par la beauté des lieux. Qu’ils sont bons ces instants suspendus hors du temps! Arrivée en fin de matinée au refuge des Ecrins où nous n’avons plus qu’ à farnienter jusqu’au lendemain… C’est bon la montagne comme ça!

Dernier jour : nous allons cueuillir le Dôme! Sandra et Ju sont d’une efficacité redoutable le matin et nous nous retrouvons la première cordée sur le Glacier! Le vent qui s’est levé dans la nuit a empếché le regel mais comme la trace est bonne, cela ne gêne pas trop la progression. A bon rythme nous attaquons les pentes du Dôme au petit jour… En quelques jours, la neige a bien fondu et certains ponts de neige deviennent fébriles! Cela ne semble pas trop inquiéter ce gars en solo qui nous suit, rassuré par la présence d’autres cordées. Après quelques explications sur les possibles conséquences d’une chute en crevasse en solo, il finira par sagement faire demi-tour 250m sous le sommet. A cet endroit, un passage de crevasse devient délicat et le pont de neige qui suit ne devrait plus faire très long feu! Nous passons sans encombre le court mur au dessus de la crevasse… Encore un peu d’attention à la rimaye avant la pente sommitale et c’est le sommet que nous sommes la première cordée à fouler ce jour! Le Dôme est empaqueté dans un mauvais nuage qui nous gâche un peu la vue… Quelques petites éclaircies nous laisse quand même bien goûter au plaisir d’être là haut…

A la descente, pour éviter de croiser les autres cordées dans des passages délicats, je décide de tracer la voie « normale » qu’il sera bon d’emprunter maintenant, vu la dégradation des conditions sur la variante directe… on brasse un peu!

Merci à tous les 2 pour ces 3 journées bien paisibles! Et bonne continuation pour tous ces beaux rêves (un peu fous!) qui vous habitent!

Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins

De nouveau au Dôme aujourd’hui avec toujours le même plaisir! Les conditions sont excellentes et la bande de potes que je guide est bien funky! J’ai nommé Gus, Quentin, Romain et Mathieu. Hier nous avons fait une petite école de glace avant de monter au refuge. Ca a permis à tout le monde de bien se caler sur les crampons avant l’ascension…

Pas mal de monde ce dimanche pour le Dôme. L’équipe avance à bon train et on se retrouve dans le wagon de tête dès les premières pentes. Un levé de soleil toujours aussi scotchant nous attrape dans la montée… Sur le coup des 7h c’est la félicitation collective au sommet! Dans la catégorie insolite : Romain nous fait 20 pompes au sommet… Du rarement vu là haut!

La descente à l’image de la montée est menée à bon train et vers 10h30 nous sommes de retour au refuge du Glacier Blanc pour un repos bien mérité.

A bientôt les gars pour concrétiser d’autres rêves d’ascensions!

Stage Dôme des Ecrins en 3 jours

Stage Dôme des Ecrins en 3 jours

Un stage de 3 jours pour aller au Dôme dans un festival de beau temps (presque) et de bonne humeur! Quoi de mieux pour démarrer l’été en beauté?

Premier jour : je retrouve dans la vallée Victoria, Loïc, Floriane et Christophe. En quelques minutes le contact est établi et l’ambiance au beau fixe! Notre objectif pour la première journée est de monter sur le Glacier Blanc pour faire une école de glace. La découverte du milieu glaciaire avec ses armes que sont les crampons est un véritable enchantement pour tout le monde. Le groupe est vite à l’aise avec les techniques de base, on en profite donc pour corser un peu le jeu dans des profils de plus en plus raide! Sous un ciel bien menaçant, nous partons pour un p’tit tour sur le glacier, dans la zone bien crevassée… On expédie ça au triple trôt vue l’ambiance climatique…. finalement nous ne couperons pas à la petite saucée de fin d’après-midi et nous arrivons un poil humide au refuge du Glacier Blanc!

Deuxième jour : grasse matinée jusqu’à 4h! L’objectif du jour est la traversée du Pic d’Arsine. Des pentes de neige au début jusqu’à 40° puis un petit couloir bien esthétique nous mène sur l’arête sommitale. Les conditions de regel sont idéales et la météo parfaite. Grâce à l’école de la veille, l’ascension se déroule à merveille et toute la troupe foule le sommet à 8h15… Malgré son altitude modeste, ce petit sommet offre un panorama de rêve… Nous profitons du reste de la matinée pour faire quelques exercices de chute en neige et de secours en crevasse, sans oublier les longues pauses contemplatives qui sont la base du plaisir en montagne! On gagne le refuge des Ecrins pour un petit grignotage avant une bonne après – midi de farniente mais alors niente du tout!

Troisième jour : aouch! Prends toi un réveil un 2h50! On a beau s’y attendre, c’est pas drôle de se réveiller si tôt! La récompense, c’est pour les yeux la pureté de ce ciel étoilé, pour les oreilles ce silence envoûtant à peine troublé par le crissement des crampons sur la neige durcie par le gel et pour l’esprit ce moment hors du temps, suspendu, loin des affaires du quotidien…. Dans les premières pentes, nous trouvons collectivement le rythme qui convient à tous. Sans à coups. Le soleil vient embraser de ses premiers rayons cette grosse meringue qu’est le Dôme. Un spectacle dont je ne me lasse pas. Quelques dizaine de milliers de battements de coeur plus tard nous arrivons tous au sommet. L’émotion est palpable chez tout le monde… Un grand moment de bonheur que nous faisons durer au maximum!

Remplis de ces belles vibrations nous redescendons comblés vers des terres moins hostiles à l’homme avant de nous quitter au refuge du Glacier Blanc car pour moi le rêve se prolonge en altitude!

Bravo à tous pour ces belles ascensions et surtout merci pour ces 3 belles journées. La bonne humeur du groupe, le partage d’émotion et la profondeur de nos échanges font toute la beauté de ce métier! A bientôt

But au Dôme des Ecrins

But au Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins en 2 jours. Avec Fabien et Pierre, nous gagnons un refuge des Ecrins déserté depuis la fermeture. Loin de la ferveur de l’été où pas loin de 120 personnes s’entassent dans la grosse bicoque, nous sommes une petite dizaine en cette période pré-automnale. Une ambiance bien calme. Nous faisons connaissance devant un petit apéro monté par nos soins.

Dehors, le Dôme joue les timides et se cache dans les nuages. En début de soirée, il se dégage enfin… Depuis les chutes de la semaine dernière, la trace est refaite mais passe, une fois n’est pas coutume en plein sous les séracs! La météo annonce quelques précipitations possibles cette nuit mais lorsque nous nous couchons vers 9h30, le ciel est magnifiquement étoilé!

Vers 1h30, je me lève pour aller me soulager dehors : il neige fort! Déjà 10cm de fraiche se sont posés autour du refuge. Oups!

Réveil 4h : ça s’arrange pas, il tombe une légère bruine! « OK les gars, rendormez-vous, on décale! »

5h : il ne bruine plus, la visi a un peu augmentée. Debout! On espère être dans le créneau des éclaircies annoncées par Météo france

Sur le faux plat du Glacier Blanc, l’ancienne trace est déjà bien recouverte et le plafond nuageux joue avec nous et nous englobe à plusieurs reprises… La visibilité devient quasi nulle, il faut sortir le radar!!

Nous arrivons finalement au niveau de la coulée des séracs. Je retrouve l’ancienne trace mais préfère ne pas la suivre et pour cause! Elle passe en plein dans l’axe des séracs! Nous contournons plus sagement la coulée par sa rive droite, ce qui permet de s’exposer  nettement moins… Au pied de la face, les cumuls de neige sont plus importants… En l’absence de traces, on s’enfonce parfois jusqu’au dessus du genoux… La couche de cette nuit atteint 20cm mais on brasse aussi dans l’ancienne partiellement transformée… On rejoint plus haut la trace qui coupe sous les séracs… On brasse un peu moins mais la trace est raide et pas toujours évidente à suivre surtout quand la visibilité se réduit à 2 mètres.

Plusieurs choses m’inquiètent : vers 3500m nous arrivons dans une zone assez crevassée et rien n’est visible… La neige récente masque les crevasses mais ne les bouche pas : terrain miné donc! Deuxième chose : les sections où l’on brasse jusqu’au genoux voir à mi-cuisses deviennent de plus en plus fréquentes… la neige tombée la semaine dernière est tombée avec de très forts vents et a très peu transformé. La couche de cette nuit tombée sans vent est venue la surcharger… Vue les accumulations, dans les pentes les plus raides de notre itinéraire, le risque d’avalanche est très loin d’être négligeable!! Troisième chose : du fait des conditions, nous sommes lents. Si ça continue il nous faudra encore 3h pour faire les 500 derniers mètres et il est déjà 9h… et mes compagnons ont déjà laché pas mal d’énergie dans les premiers 500m… Dernière petite chose, accessoire : vue la visibilité, il y a t’-il un quelconque intérêt à monter là haut?

Au vue de cet ensemble d’observations, je prends la décision de faire demi-tour à 3500m. C’est toujours décevant d’arriver là, de sentir le sommet à portée de main et de poumons. Mais comme dirait l’autre : « Si tu ne renonces jamais à rien, tu ne vieilliras pas, c’est certain!« 

En redescendant sur le Glacier Blanc, on se retourne souvent pour regarder le Dôme qui reste caché dans son nuage… vers 12h une belle éclaircie puis la mélasse revient..

Nous mettons à profit l’énergie économisée à ne pas monter le Dôme en nous lançant dans une descente effrénée vers le Pré de Madame Carle… Là, même si le sommet n’a pas été atteint, nous ne manquons pas de prétextes pour s’envoyer tartes aux myrtilles et demi au refuge de Cézanne! Puis je laisse Pierre et Fabien à leur long retour vers Paris.

Dôme des Ecrins – A la Milanaise!

Dôme des Ecrins – A la Milanaise!

Dôme des Ecrins en 2 jours. C’est en bande organisée que nous opérons un véritable hold-up sur le Dôme des Ecrins! Nous sommes 9 sur ce gros coup : 4 Milanais (Franck, Alex, Manu et Aymeric), deux Parisiens (Tom et Cyril), une Briançonnaise (Vanessa, ouf un peu de féminité dans ce monde de brute) et les deux cerveaux de la bande de provenance inconnue bien que douteuse.

Premier jour : apprentissage du maniement des armes. Dans un lieu isolé des regards, l’équipe s’entraine dur. Environnement hostile, techniques subtiles… rien n’est laissé au hasard. Après ce petit galop d’essai, nous remontons en catimini le long du Glacier Blanc jusqu’au refuge des Ecrins où nous attends Jeannot notre contact pour le Dôme… Au refuge, nous sommes nombreux mais nous nous fondons dans la masse… Personne ne doit connaitre notre projet… L’équipe se couche tôt à l’exception des deux cerveaux qui en profitent pour infiltrer le staff du refuge à coup de grappa…

Deuxième jour : branle bas de combat à 3h30…. caramba! nous ne sommes pas seuls sur le coup semble-t-il. Une véritable descente aux flambeaux est improvisée dans la Côte de la Mort sous le refuge. Beau spectacle. Nous laissons filer le gros des prétendants, c’est notre tactique… La lune nous accompagne jusqu’au pied des séracs où elle est relayée par les premières lueurs du jour… Quelques signes de fatigue dans la première côte mais la force du groupe porte tout le monde… Les deux cerveaux, plus opérationnels que jamais maintiennent le sérieux et la rigueur nécessaire à l’opération. Pas question de rigoler, l’affaire est sérieuse. Et finalement, à force de, nous réalisons un beau petit hold-up : se retrouver entre nous au sommet du Dôme alors que 80 personnes aujourd’hui ont foulé le sommet! Enfin entre nous : presque! Deux gars de la Chartreuse font de la résistance… et nous offrirons une tournée générale de ce délicieux nectar moinesque produit par chez eux… Bon moment de rigolade collectif! Mais cela ne peut durer : nous devons filer avant d’être attrapés… […] Quelques poignées d’heures plus tard, notre gang est réuni autour d’une bonne tablée où la bière et les magnums coulent à flot…

Bravo à tous, l’affaire a été rondement menée dans la rigueur, l’austérite et la discipline nécessaire au bon fonctionnement d’une  telle opération!! Au plaisir de vous revoir!

Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins en 2 jours. Après la bonne relâche d’hier après midi sur la terrasse du refuge des Ecrins, la journée attaque sous un angle nettement moins vacancier qu’hier. j’en veux pour preuve l’heure de réveil : 3h15. Mais bon sang on a pas idée de se lever si tôt? Dans l’agitation matinale du refuge il n’est pas toujours facile de s’organiser et de retrouver ses affaires… C’est là qu’on est content de s’être un minimum préparés la veille! Passée la descente de la Côte de la mort, on peut chausser les crampons et reprendre jusqu’au pied du Dôme une paisible somnolence sous un plafond étoilé de toute beauté. Nous laissons passer une cordée d’italiens bien trop bavarde à notre goût… Aux résultats du Championnat de foot italien nous préférons, c’est curieux, notre silencieuse méditation! Nous parvenons au bout du faux plat où débute la véritable montée au Dôme. Nous profitons de la sécurité de l’endroit pour nous ravitailler. Malgré les préconisations de Jeannot le gardien du refuge des Ecrins, plusieurs cordées filent droit dans la chute de séracs et certaines y font même leur pause. No fear.

Pour notre part, nous contournons au plus bas et le plus à gauche possible ce monstre de glace. La trace est du coup bien raide mais  nous expose beaucoup moins aux chutes potentielles de séracs. Nous avançons d’un rythme régulier vers le replat au milieu de la face où nous sommes accueillis par les premières lueurs matinales. Tout au long de notre montée, le soleil levant joue avec la crête de Barre Noire et tantôt apparaît, tantôt se cache… C’est ainsi à trois levés de soleil que nous assistons!

Au dessus du replat, l’altitude devient palpable, le souffle se fait plus court, les pauses plus fréquentes… Enfin la grande traversée sous la Barre des Ecrins et l’on attaque le dernier raidillon où l’on passe la barre des 4000m. Ensuite c’est comme dans un rêve, l’arrivée au Dôme est féerique, tout en rondeur complètement Samivéliennes. Nous nous embrassons. La belle émotion de mes compagnons fait vraiment plaisir à voir. Bravo à tous les trois!

Les conditions météo sont excellentes aujourd’hui et l’on peut prolonger ces instants de bonheur à souhait sans fuir immédiatement vers le bas. L’occasion de faire connaissance avec nos voisins de cordée à la répartie un peu brutale! Bref… Si certains sont convaincus que la montagne est à tout le monde d’autres ressentent avec peut être un peu plus d’humilité qu’elle n’est à personne!

Nous filons ensuite dans la longue descente. Comme le plongeur qui revient des abysses, nous faisons plusieurs paliers…

… avant de refaire surface au Pré de madame Carle à la terrasse du refuge Cézanne. Le temps de quelques rafraîchissements, encore ivres de toutes ces sensations et ses images que nous ramenons de là haut puis nous nous séparons là où nous nous étions trouvés quelques jours plus tôt à Ailefroide. Merci à vous deux Valérie et Fred. Cette petite semaine en votre compagnie était un vrai plaisir… Isabelle, j’espère t’avoir apporté ce que tu attendais pour évoluer dans ta pratique. Merci de m’avoir fait confiance!

Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins

Dôme des Ecrins en 3 jours. Après la Roche Faurio hier, nous montons aujourd’hui en altitude en gravissant le Dôme des Ecrins à plus de 4000m. Parti au milieu d’un bon wagon de prétendants, nous nous retrouvons rapidemment grâce à notre organisation et notre efficacité sans faille en tête de peloton… Le Dôme est d’une beauté sans pareil aujourd’hui avec les 20 cm de fraiche! 3h après le début de la montée, nous foulons le Dôme et nous sommes seuls là haut… Quel bonheur! Malgré le petit vent frais, nous profitons pendant un bon 1/4 heure de l’ivresse des cimes!

Récit de Denis

Cette nuit là est pour moi infernale. Stress, altitude ou qualité de l’eau, je passe la nuit à courir entre ma couche et les toilettes. Ludo me surnomme le Louis Armstrong des Alpes ! Je ne dors quasiment pas et je me lève à 3 heures de mauvaise humeur avec le mal au ventre. Je l’annonce sans détour à Nico déjà attablé pour le petit déjeuner : « Ca ne va pas, j’ai les jambes en compote et j’ai la courante ». Sur ce, je me précipite dans les latrines de l’extérieur, un simple trou qui donne directement sur la face sud de l’éperon rocher. Les toilettes à l’intérieur sont en effet bouchées, les canalisations étant gelées par le froid. Ca commence bien cette journée. Je me mets en mode banzaï, sans respirer ni allumer ma lampe frontale. Ici, il ne faut ni la vue, ni l’odeur !

Vu le monde au portillon, il est important maintenant de speeder un peu pour s’habiller. C’est un moment assez spécial. Malgré l’heure matinale, il faut être super concentré pour ne rien oublier : la frontale, le casque, les crampons, le baudrier, les chaussures, les guêtres, etc. Et tout mettre dans l’ordre sinon, il faut recommencer. Imaginez une chaussure mal lacée sur laquelle on glisse une guêtre puis des crampons et tout à coup, on se rend compte que l’on a oublié de mettre le sur-pantalon, et bien, il faut tout recommencer! Donc, on se concentre et plutôt bien. Nous avons bien préparé nos sacs la veille, ce qui nous permet de partir dans le wagon de tête.

Il fait très beau. C’est un moment inoubliable. Sur la première partie de la course, un petit plat montant rive gauche du Glacier Blanc, nous marchons à la lueur du clair de lune. Il y a des étoiles par milliers. C’est féérique. «  Je viens de voir une étoile filante, et là, encore, une deuxième ». J’en profite pour faire toutes sortes de vœux pendant que Ludo se désespère : « Moi, je n’en vois jamais des étoiles filantes. Où est ce qu’il faut regarder ? » J’ai envie de lui répondre « dans ton C.., » mais vu qu’il n’a pas changé de caleçon depuis 3 jours, ce n’est peut être pas le meilleur endroit pour checherr !

Droit devant nous, 700 m plus haut, se dresse, le Dôme des Ecrins tout enneigé. Malgré la nuit, il est bien visible comme une motte de crème chantilly. « On dirait un petit Mont-Blanc » lance Nicolas, très fier de son massif des Ecrins.

Après ¾ d’heure de balade facile sur le glacier, nous entamons le pentu. Enfin, pas tout de suite ! Je dois le confesser, halte à l’autocensure. Je n’en peux plus. Mes intestins vont éclater. Je dois me soulager, là, devant mes 2 camarades compréhensifs bien que tournés dans l’autre sens! Je n’ai presque pas honte. « Mieux vaut perdre un ami qu’une tripe » répète souvent un de mes copains. Après ce que je viens de faire, je crois que je peux partir à la guerre avec mes 2 compagnons de cordée.

Grâce à notre organisation sans faille, nous sommes bientôt les premiers dans la face et nous faisons la trace. C’est très agréable d’être devant non par esprit de compétition mais par confort : on avance à notre rythme régulier sans être fatiguant.

Vers 6h00, le jour se lève et dessine en ombre chinoise notre Mont Blanc à 250 km de là. Nous sommes vernis. Dire que le temps est pourri depuis le début juillet et que nous tombons en plein sur le début de l’anticyclone. Il n’y a aucun nuage dans le ciel et il fait une température clémente, autour de – 5 degrés, sans vent.

7h du mat’ : comme seul au monde, nous atteignons le sommet du Dôme des Ecrins, 4015m. Yipii ! Nous profitons d’un bon ¼ d’heure, seuls là haut avant que les autres cordées n’arrivent. Cela nous laisse tout le temps de nous congratuler, de faire des photos et de profiter des ces merveilleux instants.

« D’ici, nous voyons les  ¾ des Alpes » nous apprend Nico, admiratif et pas blasé par le spectacle.

Ce sommet a été vaincu la première fois un 21 juillet 1877 par un certain Emmanuel Boileau, Baron de Castelnau. Eh oui! Un Gardois, désolé pour cette démonstration de force, cher Nicolas de Lozère (Note de Nico : fort bien cher Denis mais votre Gardois tout le monde sait c’est que c’est pas dans les garrigues qu’il a appris à marcher mais bien en allant chercher ses champignons et ses châtaignes sur le flanc du Mont-Lozère!) .

Après avoir bien profité de la féérie sommitale, nous descendons « drè dans l’pentu » comme si nous avions mis des bottes de sept lieues. Je passe en tête de cordée. Nous faisons de grandes enjambées dans la neige fraiche et la descente ne dure pas longtemps. Une vraie aubaine ces quelques centimètres de fraiche qui amortissent confortablement nos pas. J’adore la descente et l’équilibre instable à maintenir comme si avions des skis au pied. Derrière, Ludo tire la langue : « Denis, tu peux aller moins vite, ça me tire sur les jambes cette descente. J’ai mal aux cuisses. Mais bon, ajoute t-il, c’est quand même moins impressionnant que prévu car, à la montée, avec cette pente, je craignais de glisser et de partir en vrille dans les séracs ». Nico dira que notre cordée ressemble à un attelage avec un chien de traineau devant, suivi par un traineau et un mulsher derrière pour diriger le traineau et calmer le chien devant!

L’acclimatation s’est parfaitement passée. A 11h15, nous sommes déjà dans la vallée au dessus de Vallouise, parmi les promeneurs du dimanche. « Bravo les gars, on a pas chôme, dit Nico, je ne pensais pas être là avant 14h. ». Notre guide est fier de ses 2 artistes. Il me l’a avoué quelques heures plus tôt. « Nous faisons une bonne cordée, efficace et rigolote! ». De la part d’un gars de la montagne, qui plus est Lozérien, c’est un beau compliment, surtout à l’adresse d’un Gardois et d’un Héraultais.

Maintenant, il faut passer aux choses sérieuses. Je lui demande : « Et le Mont-Blanc ? Tu crois que nous allons pouvoir le faire demain ? » Nico est partagé. Le créneau météo est avec nous c’est une bonne chose… Mais il doit en savoir plus sur les conditions de neige, c’est un des éléments crucial de cet course. Quelques coups de fil à des amis guides plus tard : « Bon, les dernières chutes de neige ont eu lieu mercredi, depuis il fait beau. Au total il a quand même neigé 60cm de poudreuse sur les 10 derniers jours. La voie des 3 monts n’a pas été fréquentée depuis 2 semaines à cause du mauvais temps. Demain (samedi), les premières cordées tenteront de tracer le Tacul (notre ascension est prévu le Dimanche), Dimanche ça devrait être OK mais comme vous avez un jour de marge, l’idéal serait de décaler notre projet de 24h pour profiter des traces du dimanche et d’une météo encore plus clémente. Je vous téléphone demain matin »

Sur cette parole, nous quittons Briançon, direction la Haute –Savoie via le Col du Galibier. Nous sommes cools avec Ludo, presque libérés par le contre-temps. Ce soir, nous allons enfin pouvoir dormir sans peur du lendemain, sans nous faire du mouron à l’avance. En fait nous craignons par dessus tout l’arête vertigineuse de l’Aiguille du Midi, située juste à la sortie du téléphérique. Pour la décrire, c’est tout aussi simple qu’effrayant. Vous marchez en funambule avec, à votre gauche, 2500 m de vide au dessus de Chamonix, et à votre droite 300m de gaz avec vue imprenable sur la Vallée Blanche. « Ce n’est pas difficile mais attendez vous à une grande ambiance, surement le passage le plus impressionnant de notre ascension, nous a prévenu Nico. Rien d’extrême techniquement : l’arête est d’abord effilée mais horizontale puis 20m un peu plus raides et de nouveau plate. Ne vous en faîtes pas une montagne avec ce que nous avons fait les jours précédents, je ne me fait aucun souci, vous êtes plus que prêts. Et puis rassurez vous, si l’un d’entre vous glisse d’un côté, je sauterai de l’autre pour éviter la chute fatale! » ajoute-il en rigolant. Bizarre l’humour de guide…

Pin It on Pinterest