par admin | 21 Août 2011 | Alpinisme, Course rocheuse, Ecrins, Massif
Au départ du refuge du Glacier Blanc, nous partons ce matin avec Isabelle pour un petit tour d’horizon des techniques d’assurage en terrain rocheux. La voie Graine de Cezanne, à quelques encablures du refuge (30min) nous fournit le terrain idéal : passages raides où l’on tire des longueurs, pose de protection, évolution en corde tendue, assurage naturel, rappel… le tout sur un rocher plus que correct et avec quelques passages bien aériens sur fond de Pelvoux, pour changer! Les manoeuvres nous occupent un bout de la matinée puis on retrouve Fred et Valérie pour monter au refuge des Ecrins. Nous montons par le centre du Glacier Blanc ce qui offre une variante bien sympathique et guère plus longue que la traditionnelle montée en rive gauche du glacier.
Après la petite Côté de la mort comme l’a baptisée Jeannot le gardien des Ecrins, nous nous échouons au refuge devant la désormais traditionnelle omelette complète accompagnée de bière ou de coca selon. De quoi bien démarrer une après midi d’une rare intensité tant sur le plan physique qu’intellectuel. Témoignage avec le document ci-dessous.

Refuge des Ecrins - C'est pas facile tous les jours
par admin | 20 Août 2011 | Alpinisme, Ecole glace, Ecrins, Massif
C’est avec une équipe de Normands que je pars visiter aujourd’hui le Glacier Blanc! Je retrouve Valerie, Eric et Isabelle au refuge du Glacier Blanc à l’heure où le soleil innonde sa terrasse encore déserte. Il y a pire pour démarrer sa journée qu’un petit thé au soleil face au Pelvoux. La météo est bien prometteuse pour aujourd’hui. Excellent! On lézarderait bien quelques heures ici mais c’est qu’on a un glacier à explorer! Découverte totale de la glace et du monde glaciaire pour Valérie et Eric. On passe deux bonnes heures à faire nos gammes en cramponnage dans une petite cuvette sur le bord du glacier. Pas intuitif du tout cette affaire! Dix pointes, mixte, pointes avant, piolet canne, ramasse… Une fois réalisé le tour d’horizon des techniques élémentaires, on part mettre tout ça en application sur le glacier.
Le Glacier sans neige à cette période est un véritable labyrinthe. La ligne droite n’est pas le plus rapide chemin. Il faut savoir ruser! Après une heure et demi de ce jeu au coeur de cet océan de glace, nous regagnons la terre ferme pour un petit pic nique pas volé! L’après midi, je repars avec Isabelle pour voir ensemble les techniques d’encordement et d’évolution sur glacier, les amarrages en glace, les techniques et procédés de sauvetage… Sa curiosté la mènera même à visiter le fond d’une crevasse, un endroit propice à la méditation!
par admin | 19 Août 2011 | Alpinisme, Ecrins, Massif, Raid
4h30 : le chat du refuge vient me réveiller de ses doux ronronnements. Plutôt pas désagréable comme réveil. 4h45 : j’attends mes amis à table pour le petit déj’ mais ça ne semble pas trop bouger. Je vais faire un tour dans le dortoir et découvre une bande de marmottes récalcitrantes. Boules Quiès et fatigue de la veille, personne ne bouge. Une mutinerie? Soyons indulgent, nous ne sommes pas pressés aujourd’hui, nous n’avons qu’à rallier le Pré de Mme Carle. Une rigolade pour nous si habitués à coupler les journées! Nous nous levons si tôt car le gardien ne fait qu’un service de petit dej’ en même temps que les prétendants au Pic Coolidge. On le comprend.
Nous démarrons tranquillement au petit jour la montée vers Temple Ecrins. Les organismes sont rouillés. On y va piano piano. Sous le col quelques névés que nous franchissons sans crampons puis enfin le Col de la Temple, point culminant de notre tour. Fini donc les montées! Nous y sommes accueillis par un franc soleil. On s’accorde une bonne grosse pause pour savourer ces instants merveilleux en se dorant la pilule. D’ici, le bassin du Glacier Noir est magnifique. Détendus, l’ambiance est à la rigolade…
Si les montées sont finies, il n’en est pas de même pour la descente. Pas moins de 1500m jusqu’au Pré de Madame Carle, de quoi satisfaire les guiboles. La descente du Col de la Temple demande un peu d’attention comme au Col du Sélé mais en moins dur. On rejoint le Glacier Noir, pour un peu de tourisme glaciaire. La descente du Glacier à cette période n’est pas de tout repos. Hormis la première partie, le Glacier Noir est un vaste tas de caillou, parfois mouvants (!) où il faut bien surveiller où on laisse trainer ses pieds. Et c’est long! L’ambiance est sacrément austère au milieu de toutes ces faces Nord de plus de 1000m. Mes compagnons me regardent incrédules quand je leur explique que régulièrement des êtres humains trainent dans ces hautes parois. Enfin nous arrivons à la jonction des deux parties du glacier Noir. Une main courante rive gauche permet de franchir un court ressaut dalleux dégagé par le retrait glaciaire. L’occasion pour tous de découvrir les joies de la double moulinette débrayable avec double demi cabestant et noeud de mule. Encore quelques blocs et nous gagnons la magnifique moraine rive gauche du Glacier Noir au niveau des Balmes de François Blanc. Après les champs de blocs parcourus, ce final aérien et facile quelques dizaines de mètres au dessus du Glacier est un vrai moment de suspension…
Enfin c’est l’arrivée des braves au refuge de Cezanne où une opération bière-tarte-glace est organisée illico. L’occasion de faire le bilan sur les journées passées ensembles. Place aux commentaires!
par admin | 18 Août 2011 | Alpinisme, Ecrins, Massif, Raid
C’est en bande organisée que nous partons pour le magnifique Tour des Ailefroides! Un tour des Ailefroides express puisque nous comptons le parcourir en 2j et demi au lieu des 3 et demi usuels. Un tour des Ailefroides minéral aussi puisqu’en fin de saison, nombre de section habituellement en neige sont sêches.
La fine équipe constituée par Mathieu, Jeff, Clémence, Valérie, Fred et votre serviteur s’est lentement mise en mouvement hier pour la montée au Sélé. Retrouver tout le monde, louer le matériel manquant, défaire et refaire les sacs (allégés de précieux grammes!), poser une voiture au Pré de Madame Carle… Nous partons légèrement en retard sur l’horaire prévu mais rien de bien grave. Nos 3 jours s’annoncent sous de bons hospices. Les cieux sont avec nous, il fait beau et chaud! Nous négocions la montée au Sélé à un rythme soutenu afin de ne pas louper le repas et s’attirer les foudres de Raoûl, notre hôte, gardien du Sélé! Ouf, nous arrivons 1/4 h avant le repas, le temps pour mes compagnons de sêcher un peu et pour moi de me faire connaissance avec Raoûl et son pastis. Acceuil excellent tout comme cette petite gélinotte qui ravira nos papilles à table. Nous pouvons faire connaissance tranquillement, car dans la montée, on a pas trop discuté!
Aujourd’hui le réveil est matinal 4h30, ça met directement dans le bain! Petite marche nocturne donc pour se réveiller doucement sur un vague chemin balisée par quelques kairns. Aux premières lueurs du jour on atteind la grotte de glace du Glacier du Sélé où sortent toutes les eaux collectées par le glacier. Grâce aux pierres posées sur le glacier, on évolue sans crampons jusqu’à rejoindre le plateau glaciaire. Petite pose sur le glacier. On en profite pour mettre les crampons et s’encorder. La vue sur les Ailefroides éclairées par les premièrs rayons de soleil est bien sympathique. Comme pour bien démontrer l’intérêt de l’encordement sur glacier, nous visiterons à tour de rôle une petite crevasse… Quelques pentes de neige plus tard, nous gagnons le Col du Sélé, premier objectif du jour… Bonne pause bien méritée entre Hautes-Alpes et Isère. Il faut prendre des forces car la route est longue jusqu’à Temple Ecrins!
La descente du Col du Sélé versant Pilatte demande de la concentration. Des rochers faciles sans difficulté technique mais demandant d’être attentif et sûr sur ces pieds. Sur la fin des rochers, le retrait du névé à dégagé un passage plus raide. Cette première difficulté technique est franchie avec brio par tout le monde! On remet les crampons pour franchir un névé malheureusement trop court… Ce qui nous attends ensuite est malheureusement typique des fins de saison et symptômatique du retrait glaciaire : des champs de caillou parsemées de dalles moutonnées… Là encore pas de difficultés mais la progression est bien plus exigeante que sur un beau névé.
Enfin nous atteignons la branche basse du Glacier de la Pilatte où l’on ressort corde et crampons pour un cheminement insolite au milieu des crevasses. Après le tas de caillou que nous venons de traverser, cette balade prend des airs de promenade digestive… Le refuge de la Pilatte est en vue mais il faut d’abord vaincre les câbles qui permette de gravir le ressaut qui sépare le glacier du refuge. Là encore le retrait glaciaire fait des siennes. Il faut faire un court mais poussiéreux pas d’escalade pour rejoindre la corde fixe et les câbles. L’occasion pour chacun de dévoiler son style et son élégance en varappe!
Nous atteignons enfin notre première escale, le refuge de la Pilatte où nous nous accordons une bonne grosse pause. La gardienne doit soudain faire face à une très forte demande de boissons et d’omelettes. Les organismes ont déjà un bien souffert et la journée n’est pas finie! Car aussi fou que cela puisse paraître, plutôt que de passer la nuit dans ce havre qui nous tend les bras après avoir passer l’après-midi à glandouiller sur cette terrasse bien ensoleillée, notre projet est de joindre le refuge de temple Ecrins. C’est beau sur une carte mais vue de la Pilatte quel désanchantement! Redescendre pour remonter…
Sans broncher, on se lance dans la longue descente de la Pilatte. Heureusement que l’équipe est vaillante, le mental solide et l’humour à tout épreuve! Dans ces moments là tout compte. Au pied de l’intersection vers le refuge de Temple Ecrins, l’heure est solonnelle. On fait le point sur le dénivellé restant : 400m de montée. J’ai pour mission de crier tous les 100m de dénivellée.
Au dessus de nous, les nuages commencent à se ramasser sérieusement. Je presse le pas. Derrière, tout le monde regarde ses pieds… Fred légèrement inquiet me demande mon avis sur l’orage qui s’annonce déjà vers la Bérarde. « Oh t’inquiètes pas en général ça pète juste quand on arrive au refuge » dis-je en rigolant mais craignant tout autant que lui une saucée quasi certaine. Et bien finalement la prophétie sera autoréalisatrice! Jeff en queue de cordée ferme la porte du refuge en même temps que claquent les premiers éclairs suivis quelques secondes après par un véritable déluge d’eau puis de grêle qui nous aurait mis dans un bien pitoyable état…
La remontée a été bien longue et nous arrivons un peu en retard pour le repas. Guillaume, un peu débordé ce jour, ne nous en voudra pas longtemps. Quelques instants plus tard nous sommes attablés devant un petit apéritif maison et un repas 3***. Malgré la fatigue générale les discussions vont bon train. Jeff s’interroge sur le système de cotation des courses en alpinisme. « Rassures moi Nico c’est pas une course Facile ça hein? » »Non, c’est pas une mais deux courses faciles empilées! On peut classer ça dans la catégorie des petites bavantes ». « Petite gavante ouaih » surenchérit Fred. Grosse journée donc pour tout le monde. Pas de java jusqu’à 21h, ce soir tout le monde au lit à 20h30!
par admin | 14 Août 2011 | Alpinisme, Arête, Ecrins, Massif, Roche Paillon - Emile Pic
Après la sublime escalade rocheuse d’hier à la pointe des Cineastes, changement de registre aujourd’hui avec une traversée nettement plus typée haute montagne : la traversée Roche Paillon – Emile Pic. Escalade plus facile sur la papier mais avec nombreuses désescalades, courts passages de mixte et un rocher plus joueur qu’aux Cinéastes.
Le couloir de Roche Paillon n’a pas survécu à la période de beau temps. Nous partons donc sur l’arête S qui borde immédiatement la rive gauche du couloir. Cette itinéraire est peu parcouru. Le rocher demande un peu d’attention mais est très loin d’être catastrophique! Nous évoluons tous les trois assez rapidement. On rejoint l’arête de Roche paillon au débouché du couloir complètement sec. 10 minutes d’escalade facile nous conduisent au sommet. L’ambiance n’est pas au farniente. Le temps est nettement plus mitigé que prévu et quelques sommets ont déjà disparus dans les nuages. Tant qu’il pleut pas ça va!
Alors soit ne trainons pas! On descend sans encombres le bout d’arête qui relie la Roche Paillon à Emile Pic. Après un court passage en neige où il faut remettre les crampons, on embraye sur la traversée d’Emile Pic. L’ambiance climatique a carrément viré de bord : il tombe un mélange de pluie et de neige avec un petit courant d’air glacial. J’ai du mal à vanter à mes deux compagnons la clémence du climat haut-alpin! La traversée Emile Pic n’est pas très longue et nous en finissons en une petite demi-heure avec les dernières difficultés rocheuses du jour. Une nouvelle fois on chausse les crampons pour accéder au col Emile Pic. Sous le col il reste suffisamment de neige pour s’économiser les genoux et rejoindre presque en douceur le Glacier Blanc.
Pour demain nous envisagions de gravir la Barre des Ecrins avec Gab mais les conditions météo ne sont pas idylliques. A quoi bon gravir la Barre pour finir dans un nuage et brasser de la soupe toute la journée? La décision est vite prise, nous filons avec Pierre et Gab vers la vallée. Nous profiterons de ce contre temps pour faire demain une grande voie!
Les conditions étaient pas des plus faciles et quand l’altitude vous met en plus les jambes en coton, la course prend de la dimension! En tous cas bravo à tous les deux pour avoir bravé les éléments sans sourciller!