4h30 : le chat du refuge vient me réveiller de ses doux ronronnements. Plutôt pas désagréable comme réveil. 4h45 : j’attends mes amis à table pour le petit déj’ mais ça ne semble pas trop bouger. Je vais faire un tour dans le dortoir et découvre une bande de marmottes récalcitrantes. Boules Quiès et fatigue de la veille, personne ne bouge. Une mutinerie? Soyons indulgent, nous ne sommes pas pressés aujourd’hui, nous n’avons qu’à rallier le Pré de Mme Carle. Une rigolade pour nous si habitués à coupler les journées! Nous nous levons si tôt car le gardien ne fait qu’un service de petit dej’ en même temps que les prétendants au Pic Coolidge. On le comprend.

Nous démarrons tranquillement au petit jour la montée vers Temple Ecrins. Les organismes sont rouillés. On y va piano piano. Sous le col quelques névés que nous franchissons sans crampons puis enfin le Col de la Temple, point culminant de notre tour. Fini donc les montées! Nous y sommes accueillis par un franc soleil. On s’accorde une bonne grosse pause pour savourer ces instants merveilleux en se dorant la pilule. D’ici, le bassin du Glacier Noir est magnifique. Détendus, l’ambiance est à la rigolade…

Si les montées sont finies, il n’en est pas de même pour la descente. Pas moins de 1500m jusqu’au Pré de Madame Carle, de quoi satisfaire les guiboles. La descente du Col de la Temple demande un peu d’attention comme au Col du Sélé mais en moins dur. On rejoint le Glacier Noir, pour un peu de tourisme glaciaire. La descente du Glacier à cette période n’est pas de tout repos. Hormis la première partie, le Glacier Noir est un vaste tas de caillou, parfois mouvants (!) où il faut bien surveiller où on laisse trainer ses pieds. Et c’est long! L’ambiance est sacrément austère au milieu de toutes ces faces Nord de plus de 1000m. Mes compagnons me regardent incrédules quand je leur explique que régulièrement des êtres humains trainent dans ces hautes parois. Enfin nous arrivons à la jonction des deux parties du glacier Noir. Une main courante rive gauche permet de franchir un court ressaut dalleux dégagé par le retrait glaciaire. L’occasion pour tous de découvrir les joies de la double moulinette débrayable avec double demi cabestant et noeud de mule. Encore quelques blocs et nous gagnons la magnifique moraine rive gauche du Glacier Noir au niveau des Balmes de François Blanc. Après les champs de blocs parcourus, ce final aérien et facile quelques dizaines de mètres au dessus du Glacier est un vrai moment de suspension…

Enfin c’est l’arrivée des braves au refuge de Cezanne où une opération bière-tarte-glace est organisée illico. L’occasion de faire le bilan sur les journées passées ensembles. Place aux commentaires!

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