Pic E du Combeynot – Couloir sud

Pic E du Combeynot – Couloir sud

Aujourd’hui avec Nico, on décide de mettre un terme à cet élan de flemme qui nous empêche de se lever tôt pour aller skier (vie pas facile faut dire!).

Réveil douloureux donc à 5h30 du matin pour aller goûter la bonne transfo cuvée 2011.

Des Boussardes, on marche 5min avant de trouver la neige et même étonnament un peu de regel (on est à 1600m!).

Après le petit verrou, le mieux est de monter en dessous du lac pour arriver sur une zone plate vers 2700m. Cela permet d’éviter les raides pentes autour du lac et d’avoir une bonne visibilité sur l’itinéraire.

On décide de ne pas monter par le couloir mais de faire une boucle en montant des pentes sur la gauche. Bonne option avec une arrivée très ésthétique sur le sommet…

Descente par le couloir sud bien revenu comme il faut vers 10h30.

Une bien belle sortie qui redonne goût aux départs matinaux!

Pics du Casset – No Fiesta à ski

Pics du Casset – No Fiesta à ski

Après ma virée de la veille aux Agneaux, je me sens encore en forme ! En redescendant j’ai repéré une ligne qui me semble bien skiable et qui s’avère être No Fiesta aux Pic du casset, un itinéraire répertorié dans le topo de S. Constant et apparemment jamais descendu à ski. Vue les conditions du moment, ça me semble oppurtun d’aller faire un petit tour la dedans.

Le tracé de No fiesta au pic du casset
No Fiesta

Je prévoie quand même un corps mort au cas où et un petit bout de corde au cas où. Je laisse crampons et piolet à la maison : si ça doit servir c’est que c’est pas skiable!

Le couloir se redresse progressivement jusqu’à buter sur un ressaut. Du bas je pensais emprunter la rampe suspendue mais arrivé à ce niveau ça me paraît complètement illusoire ! De toute façon ce n’est pas la peine, une bonne écharpe monte en oblique à gauche avec un court passage à 55° et un ou deux cailloux.

Au dessus, le couloir redevient plus large et moins raide (45°) jusqu’à ce qu’il se divise en deux parties. Je prends la branche de droite qui se redresse immédiatement à 50°, voire légèrement plus par endroit. Une étroiture de 1m20 compromet le ski en continu. A moins de 30m sous la brêche je dépose mes skis car la suite ne sera pas skiable et je sort à la brêche prendre le soleil (un pas de mixte et 3m de mauvais rochers faciles).

De la brêche, la descente qu’on du emprunter les ouvreurs de No Fiesta est évidente, par un couloir à 45° plein Sud qui peut faire un excellent échappatoire.

Mais pour moi aujourd’hui c’est le versant Nord !

Je chausse les skis et déclenche les premiers virages impressionnant dans cette partie à 50° au dessus de l’étroiture. Je descends au max jusqu’à ce que mes lattes de 1m84 m’obligent à déchausser sur 3m. Les conditions de neige sont moins bonnes que la veille aux Agneaux. Cette poudre tassée irrégulière est piègeuse, j’assure les virages dans le 50°. Dans la partie moins raide avant l’écharpe, je peux me lacher un peu plus. Je descend l’écharpe en dérapage. Puis le bas du couloir sera la petite friandise du jour, avec une poudre tassée nettement plus régulière qu’en haut, un régal.

Je file ensuite dans le vallon du petit Tabuc, pas trop mécontent de ce petit hold up à deux pas de la maison!

Couloir NW du Pic Sans Nom

Couloir NW du Pic Sans Nom

Couloir NW du Pic Sans Nom : ça c’est de la belle course!

L'itinéraire du couloir Nord Ouest Pic sans Nom

Le couloir NW tracé, à droite le coup de Sabre et le couloir du Col du Glacier Noir

Vendredi soir on bivouaque sur le glacier noir au pied du couloir histoire de bien s’imprégner de l’ambiance de la vallée, une des plus envoutantes des Ecrins.

Une trace semble s’élever dans le couloir, du moins sur la partie que l’on voit, ça nous met en confiance. Les conditions ont l’air bonnes! on se couche donc serein…
… 3h du matin le réveil nous arrache à notre courte somnolence et l’on s’extirpe difficilement de nos plumeux emballages. Une étoile filante salue notre geste. Un bon signe c’est toujours ça de pris! Superstition quand tu nous tiens!

Nous sommes au pied du couloir. Une bonne trace nous mène jusqu’au premiers courts ressauts de glace. On troque raquettes et bâtons contre crampons et piolets. La trace se poursuit dans la pente intermédiaire. Du pain béni pour nous! Au pied du coup sabre, malheureusement nos chemins vont diverger. Pour nous la belle pente vierge à 40° et ses 50 cm de fraîche. On remet les raquettes pour un petit brassage en règle. 150 m avant le début du couloir, il faut se résoudre à nouveau à abandonner les raquettes pour les crampons si l’on ne veut pas s’ exploser définitivement les mollets et surtout s’offrir un retour express au bivouac!
5h30. Nous arrivons au pied du couloir à proprement parler. Une plateforme a visiblement été aménagée par des prédécesseurs (mais hormis cette plateforme aucune trace!).

Le couloir attaque par la longueur la plus difficile: un ressaut de glace d’une trentaine de mètres avec des passages verticaux bien protégeables (4-5 broches bien utiles!). Les brumes matinales qui stagnaient encore dans nos esprits endormis s’évaporent. Ensuite on brasse dans 20 à 30 cm de peuf jusqu’en haut ou bien sur des sections de glace à s’en pétarder les mollets. Les derniers 50 m (en dénivelé) sont encore plus chargé de neige (50 cm) et l’on débouche péniblement à la brèche dans une tempête de beau temps, à 9h du matin. Nous sommes heureux d’être là, un peu éprouvés par la débauche d’énergie laissée dans la neige mais optimiste pour la suite… l’horaire est tenu! La montée au Pic sans Nom nous prendra encore deux bonnes heures. Un petit fourvoyage de ma part nous permettra de s’offrir quelques pas de mixtes plutôt épicés et vertigineux à quelques mètres seulement de confortables pentes de neige… Ben reprend les choses en main.

11h. Nous sortons sur le petit dôme tout pointu du Pic sans Nom! On s’embrasse! Grande joie! Quelques brumes nous cachent la plénitude du paysage mais que l’on se sent bien!

… 12h: non pas qu’on s’y emmerde, mais va falloir penser à redescendre. Surtout qu’elle a pas bonne réputation cette descente, la bougresse. On désescalade comme promis le couloir sud issu du sommet. Le plus bas possible jusqu’à la vire (au fait une grande bande de neige bien inclinée!). Ensuite, la pénible traversée vers la droite (en regardant la face) commence (surement moins pénible que quand c’est tout sec). La neige est soupeuse mais porte encore assez. Attention vu du dessus, on a plusieurs fois l’impression que la pente de neige rejoint le glacier de Sialouze. Trompeuse illusion d’optique: l’ensemble de la face repose sur un contrefort vertical voire surplombant d’environ 50m. Donc traverser au maximum vers la droite jusqu’à une sorte de goulet. Repérer des relais en place. Il est parait il possible de continuer de traverser au delà de ce goulet. On a pas essayé, trop content de pouvoir s’extraire poliment et rapidement (pensait-on) de cette face. Quelques malheureux démêlés avec la corde me rappelèrent des doux instants passés avec Tibo sur la traversée de la Meije à dénouiller amoureusement à chaque rappel le bout de ficelle réfractaire. La corde pas coupée ou comment perdre très connement du temps et de l’énergie nerveuse! Bref, un premier rappel sur un bon piton permet d’accéder à une autre rappel 30m plus bas sur 1 piton plus becquet puis 40m plus bas, avant le gouffre déversant, un autre relais sur une plaquette et un piton. 45 m de fil d’araignée plus bas, on s’affale sur le glacier de Sialouze: il est 14h.

Les difficultés sont derrière nous (qu’on se le dise!) il ne peut plus rien nous arriver d’affreux maintenant!
Or le sort n’en décidera pas ainsi, la descente jusqu’à Ailefroide sera un véritable enfer! Dans les pentes en dessous de la bosse de Sialouze, les raquettes tordent pieds et genoux, on s’enfonce jusqu’à mi cuisse parfois et lorsque l’on remonte le pied, bien souvent la raquette qui va avec n’est plus là! Au diable donc les raquettes et jusqu’à Ailefroide il faudra bien se résigner à cette marche interminable et usante…. 19h: hagard et titubant, frais comme des baleineaux échouées sur la plage, nous parvenons dans un dernier râle à la voiture…dans le brouillard quelques flash.. une pizza à Vallouise…on remonte à l’autre voiture laissée à madame Carle…merci m’dame…et c’est là que nous nous échouons dans une profonde torpeur malgré le manque flagrant de confort vu que les affaires de bivouac sont sagement restées au pied du couloir…

Pic des Aupillous – couloir sans nom – petite terreur!

Pic des Aupillous – couloir sans nom – petite terreur!

Avec Vincent favre nous partons visiter un coin totalement inconnu pour nous au fin fond du Valgaudemar : le vallon de la Condamine barré en son fond par la face ouest des Bans et la face Nord Ouest des Aupillous. C’est dans cette dernière que nous envisageons de gravir le couloir sans nom des Aupillous.

Le tracé du couloir sans nom aux Aupillous

Le couloir sans Nom aux Pic des Aupillous

Sur le papier, ce couloir-goulotte nous est apparue idéale pour une première sortie ensemble : difficultés pas trop soutenues (courts passages en glace à 80°, mixte facile, IV en rocher, pentes à 45-50°), approche rapide, descente pas trop complexe. Bref le prototype de course qui ne ressemble pas du tout à une galère.

Depuis notre départ du bivouac, à côté du chalet du Gioberney, tout s’est déroulé à merveille. Nous empruntons la première partie du couloir nord des Aupillous avant de bifurquer dans le couloir sans nom. De belles petites sections en glace faciles nous mènent dans les pentes et le mixte du haut de la face. Malheureusement au moment où il faut traverser à droite dans le rocher (IV) et s’extraire en quelques minutes de la face, j’ai eu la merveilleuse idée de continuer tout droit dans ce qui me semblait, par manque évident d’expérience, une belle option de sortie plus directe.

Et voilà comment tout faire basculer dans le sordide!

Cette sortie directe est abominable et à proscrire impérativement (même si la ligne paraît évidente). C’est une fissure raide, séche (dry tool), très pourrie (voire pulvérulente) et difficilement protégeable pour couronner le tout. Au programme: coincements de piolets à l’aveuglette sur blocs précaires et raclage de crampons sur dalle lisse comme un cul. Parce qu’en plus c’est entouré de dalles raides. Premier relais moyen. Au dessus la fissure se bouche, aucun espoir de ce côté, à gauche, un océan de dalles sans la moindre réglette et le moindre espoir de protéger, tout droit un éboulis déversant et à droite une traversée technique en plein dans le gaz pour rejoindre l’arète.. c’est cette option qui aura finalement ma faveur (non sans avoir essayé toutes les autres)…

Voilà la petite variant qui m’aura occupé 2h30 heures en tête pour quelques 70m (oui, c’est possible!) et m’aura coûté un piton et deux camalots (tombés pendant que je renfougnais dans cette saloperie).

Bref tout ça pour dire que cette variante c’est l’horreur, un vrai combat de rue…. plus jamais ça!!

Devant une bonne bière au Loup Bar, nous avons baptisée cette variante « la petite terreur » (ED-, 70m, 1 piton de suspension en place, M6) mais n’y allez jamais!!!

Agneaux – Les trois Fils du Métèque

Agneaux – Les trois Fils du Métèque

De Montpellier ou de Marseille, c’est jamais bien facile de juger des conditions en montagne. Alors chaque virée est comme un pari!

Nous partons poser nos petites affaires à la cabane pastorale d’Arsine.

Le premier jour, nous faisons un galop d’essai dans la goulotte Cret qui nous permet de bien repérer la ligne que nous souhaitons ouvrir le lendemain et de se faire une petite idée des conditions.

Nico et Steve dans le goulotte cret au pic de chamoissiere

Imbéciles heureux

Dans la Goulotte cret - pic de chamoissiere

Les trois petits fils du Métèque?

Sortie de la goulotte cret

Sortie lumineuse

Steve à la sortie de la goulotte cret

Steve, un grimpeur élégant en toutes circonstances!

L’ouverture des trois fils du Métèque se déroule sans anicroche. Le crux est un passage rocheux en V sur l’arête. Dans ces pentes à 50°, je n’aurait pas imaginé une seule seconde que 5 ans et demi plus tard je descendrai les Trois Fils du Métèque à ski!

Nous sortons aux agneaux de bonne heure et de bonne humeur!

le tracé des trois fils du métèque

Le tracé

Au départ des trois fil du Métèque, Agneaux

A l'abordage!

Jade et Steve dans les trois fils du métèque aux Agneaux

Deux agneaux

A la sortie des trois Fils du Métèque sur l'arête sommitale

Brebis galeuse

De retour à la cabane d’Arsine, au milieu des petites fleurs on savoure une bouteille de génépi en écoutant de la musique.

Le pire c’est que les gens croient qu’on s’amusent!

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