Petite virée sans but précis à Freissinières avec Sylvano « ma questa cosi faché la regazza »!

Enfin sans but précis, c’est pas tout à fait vrai : on est quand même là pour un peu de cascade! Comme souvent à Freissinières, un lac d’air froid stagne en fond de vallée rendant « piquant » le départ de la voiture.

D’ailleurs Freissinières / froid il doit y avoir un lien. Et bien non! pas du tout! Freissinières étymologiquement c’est un lieu où l’on trouve des frênes. Et les frênes noirs sont en effet nombreux dans la vallée.

Arrivé au pied de la grande face de Gramusat où nous envisagions peut être de faire la directe des ombres, on remarque une petite grappe de cascadeurs en préparation. Comme il n’y a qu’un seul accès à ces hauts rideaux suspendus, ça risque de bouchonner et l’idée se faire envoyer du glaçon sur la poire par des gens avec qui nous n’avons même pas été présenté nous chagrine.

Qu’à cela ne tienne, retournons nous et regardons ce qui nous est généreusement offert de l’autre côté. La cascade Chantriaux, un beau grade 6 de la vallée. Deux cordées sont engagées dedans mais ils ont de l’avance sur nous et vue la configuration de la cascade, ils ne devraient pas nous envoyer le moindre petit glaçon. Par contre faut pas trop trainer à se mettre en route car cette ascension est une course contre le soleil.

La longueur la plus dure est la première, verticale sur 20m sur une glace très sculptée.

La suite est moins difficile avec encore quelques passages verticaux de plusieurs mètres.

Nous rattrapons les cordées devant nous qui s’avèrent être de jeunes aspis italiens en formation. Dans un italien complètement farfelu nous entamons un semblant de conversation avec eux : « ciao, ciao. A perdido la bruccinetta a ghiaccia » »ouné gélato con limone, si, si mama mia, etc., etc. » Au passage on leur rend la broche qu’ils avaient fait tomber plus bas ce qui nous vaut d’être invités à la bière à l’Argentière (invitation honorée)

Tout ce petit monde s’arête avant la dernière longueur qui ne présente rien d’exceptionnel et commence à bien chauffer.

Descente en rappel rapide et sans souci.

Pour l’histoire, il faut savoir que cette cascade a été ouverte par un local, Gérard Chantriaux, en 1981 sous le mandat de Valéry Giscard D’Estaing quelque mois avant ma naissance. Le talentueux bonhomme touche à tout, inventeur du piolet traction et de la monopointe (rien que ça), a gravi ça en solo! Chapeau!

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