Déjà 3 mois que je courre l’alpe crampons aux pieds observant la montagne s’assécher de jour en jour… cet été aura vraiment été chaud et pas généreux en précipitations! Bilan des courses, les courses de neige sont ultrasèches et les glaciers copieusement ouverts. Heureusement, juste avant de retrouver une fine équipe Parisiono-niçoise (ou plutôt Niçosio-parisienne) un furtif mais efficace épisode perturbé nous remet un coup de blanc sur les hauteurs… une chance qui va nous rendre la vie plus moelleuse là haut!

Sylvain, Nico, Walter et Gilles font un passage express dans les Ecrins pour tenter l’ascension du Dôme des Ecrins, notre star locale à plus de 4000m… altitude symbolique qui pousse beaucoup de gens vers ce sommet plutôt que vers d’autres d’altitude plus modeste.

L’idéal pour vivre au mieux cette incursion en altitude est d’étaler l’ascension sur 3 jours ou plus. Faute de temps, nous tenterons l’ascension en 2 jours, sans acclimatation! Certains organismes s’en souviendront!

Le premier jour nous montons au refuge des Ecrins et on en profite au passage pour aller faire quelques pas de danse sur le glacier… ret faire le tour du propriétaire.

Le Dôme joue les timides et reste dans le nuage toute la journée. Les cordées qui redescendent n’ont rien vu et sont frigorifiées, ça promet!! En plus dans la soirée, le vent se met à souffler sérieusement, ambiance! Ca, ajouté à la neige fraîchement tombé, c’est pas forcément gagné pour le Dôme… Qu’importe! Il y a de toute façon toujours à faire dans le secteur… On se laisse pas abattre et l’apéro permet de maintenir le moral des troupes!! J’avoue que le stress et les interrogations sans fin des veilles de courses m’est beaucoup moins familier qu’à mes débuts en alpinisme! Il y a une part de lâcher prise indispensable en haute montagne. On doit accepter de composer avec une foule d’incertitudes et ce serait pure vanité que de prétendre tout contrôler… Bref, mes compagnons se couchent avec un gros point d’interrogation dans le cerveau, quant à moi, je prolonge la soirée avec les collègues autour d’une modeste fiole de génépi. Quand enfin je m’autorise l’horizontalité, il n’y a plus aucune trace d’activité cérébrale dans mon cerveau!

Le vent a soufflé fort cette nuit, fouettant le refuge et faisant douter un peu plus les alpinistes!! Pourtant au réveil à 4h30, il s’est bien calmé et a complètement nettoyé le ciel! Ca s’annonce pas mal. Bizarrement, personne ne se presse au petit déjeuner ce matin. Peut-être un rapport avec la trace à re-faire?

Dès le départ, je veille à trouver le bon rythme qui nous permettra de compenser un peu le manque d’acclimatation. Tout s’enchaîne bien. La neige récente nous permet d’évoluer plus confortablement que sur la glace. Nos prédécesseurs nous font une trace au top. Les moins fatigués d’entre nous profite à fond de l’ambiance fantastique de ce matin avec la poudreuse, les lumières quasi-automnales, les séracs impressionnants et les crevasses béantes dont une se franchit sur une échelle! Sans parler de la vue, parfaite ce jour là.

Premiers rayons de soleil…

Dôme des Ecrins - Premiers rayons

Gentils les séracs, pas bouger!

Dôme des Ecrins - Sous l'oeil des séracséracs

Sur fond de Roche Faurio…

Dôme des Ecrins - Devant la Roche Faurio

Guide posant, un vrai savoir faire.

Dôme des Ecrins - La pose s'impose

A la fin del rédillone de la muerte!

Dôme des Ecrins - La fin du raidillon de la muerte

Allez les gars, c’est tout plat là

Dôme des Ecrins - Allez, c'est tout plat

Scénario météo idéal aujourd’hui : au fur et à mesure que nous montons, le vent tombe! Un petit passage technique pour franchir la rimaye et nous voilà au sommet!

Dôme des Ecrins - La bande au sommet

Dôme des Ecrins - Panoramic view

Dôme des Ecrins - Descente de la rimaye

Une fenêtre météo grande ouverte et une bonne humeur déconnante, what else? La prochaine ski aux pieds?

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