Mitchka – Grand Pic de la Meije

Mitchka – Grand Pic de la Meije

Mitchka deuxième!

Après les déboires de la tentative précédente une 15aine de jours avant, je retourne avec Seb pour essayer de terminer Mitchka et au passage récupérer ce malheureux chausson que j’ai égaré sur le Fauteuil.

Cette fois ci, nous dormons au refuge du Promontoire où nous sommes seuls avec les gardiens le premier soir.

L’ascension se déroule sans accroc. Forcément vue la fraicheur de ma dernière visite dans le secteur l’itinéraire en bas, je le connais par coeur! Par contre pas la moindre trace de mon chausson sur le Fauteuil malgré 1/2h de recherches. Tant pis, ça aurait été trop beau!

La seconde partie de la voie au dessus de la vire du glacier Carré est vraiment magnifique. Rien à dire! Seul un pas nous échapperas à vue dans le dernier 7a. Sortie au sommet du Grand Pic pour la deuxième fois en 15 jours et encore le même bonheur!

Paroi rouge et Pluie en août – Archiane

Paroi rouge et Pluie en août – Archiane

Petit pélerinage avec Sylvain à Archiane pour parcourir une des grandes classiques du Vercors, la Paroi rouge, ouverte dans les années 1960 par Leprince Ringuet auteur aussi d’une très belle autre classique au Glandasse, le pilier Leprince Ringuet. Cet itinéraire est pour le moins « couillu » puisqu’il se faufile dans une paroi déversante, un peu comme la voie des Parisiens aux trois Becs.

Pour accéder au départ de la voie il y a plusieurs options : soit monter par la grande vire qui traverse toute la falaise d’Archiane, soit gravir la première partie par une des voies qui existe.

Nous optons pour la deuxième solution par Pluie en août une voie « moderne ». Celle ci ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Une première longueur sympathique en dièdre et une troisième très jolie sur du beau rocher gris. Le reste très moyen, sans intérêt… M’enfin bon ça nous dépose sur la vire, c’était ça le but!

Suite des aventures dans la Paroi rouge. Nous traversons trop à gauche et démarrons dans ce qui semble être une voie sans trop de conviction. Je monte quinze mètres. Il me manque 5-6 mètres pour me rétablir sur la vire mais sans pitons c’est vraiment trop banzaï et pas facile du tout! Il s’avère que c’est le départ des copains d’abord une voie d’artif. Longueur donnée en 6c. Retour au point de départ et en se concentrant un peu on trouve la longueur de jonction avec la vire qui mène au départ de la paroi rouge.

L’escalade est sympathique bien que moins jolie à mon goût que le Pilier Livanos mais l’ambiance est hallucinante!

Notre ascension se déroule sans accrocs. L’évènement du jour sera la rencontre avec un vautour et son oisillon qui ont élu domicile à R2. Sylvain sera contraint de négocier ferme avec la maman pour qu’elle le laisse manoeuvrer et me faire monter. Pour déranger le moins possible tout ce beau monde, nous décalons notre relais le plus qu’on peut et tâchons de ne pas trop trainer. Pendant que je grimpe la longueur suivante, l’oisillon regarde Sylvain terrorisé pendant que la mère qui à pris les airs d’un coup de thermique nous surveille de prêt! Ambiance…

Calanques, futurs croulants, dents de la mer et toits branlants

Calanques, futurs croulants, dents de la mer et toits branlants

Petite session Calanques avec Tibo sur deux jours avec pour objectifs deux terrains d’aventure comme les Calanques en ont le secret. Le critère de sélection des voies gravies était que le nom fasse peur!

C’est donc tout naturellement que nous nous dirigerons le premier jour vers la voie des toits branlants à Castelvieil et le deuxième jour vers la voie des futurs croulants à la falaise du Belvédère. En bonus, après les toits branlants, nous gravissons les dents de la mer une superbe voie moderne. Je me demande bien comment Tibo m’a fait confiance pour me suivre dans ces voies aux patronymes si effrayant!

FutursCroulants

La classique photo des Croulants

y a t'il quelqu'un au bout de la corde

Y a t'il quelqu'un au bout de la corde?

Magie des Calanques

Magie des Calanques

Les toits branlants, c’est une très belle voie non équipée (2 pitons et quelques lunules en place) globalement bien protégeable au niveau des difficultés.
Et dans quel cadre!!!

On s’est fourvoyé dans la troisième longueur. On a posé R3 dans le champignon (à l’ombre). Du coup en L4 on est parti dans une large cheminée qui vient buter sous un toit pour retraverser ensuite sur la gauche dans une zone un peu sale, peu prisue et délicate à protéger (6a+, variante sans intérêt).

Ensuite malgré notre état de déshyratation avancé nous n’avons su résister à la tentation d’une petite visite dans les Dents de la mer si proches. Deuxième sortie sur le plateau avé le soleil qui se couche. Et bé sas qué s’était beau putaing!!!

Meije Grand Pic – Voie Allain-Leininger

Meije Grand Pic – Voie Allain-Leininger

La Face Sud Directe du Grand Pic de la Meije dite aussi la Pierre Allain est un monument historique de l’alpinisme dans les Ecrins. La voie a été ouverte en deux fois en septembre 1934 jusqu’à la vire du glacier Carré et l’été 1935 jusqu’au sommet. En 1934, arrivés aux vires du glacier Carré, Raymond Leininger et Jean Vernet jugent que la voie est terminée et souhaitent contourner le bastion sommital par la gauche pour rejoindre la voie normale. Pierre Allain lui veut ouvrir une directe mais devra bien pour cette fois se rallier à la majorité. C’est l’année suivante qu’il convaincra Raymond Leininger d’aller achever cette directe qui deviendra par la suite une des plus grandes classique des Ecrins. Il atteindront le sommet à 14h30, horaire qui en dit long sur leurs bonnes qualités de grimpeurs!

Cette directe se déroule sur un rocher excellent de haut en bas et se faufile astucieusement, toujours au plus facile dans cette face.

Pierre Allain qui a donné son nom à cette voie fut un des plus grands alpinistes et grimpeurs français. On lui doit de nombreuses premières dans le massif du Mont Blanc (face Nord des Drus, traversée des Aiguilles de chamonix, 3ème de la Walker, etc…) et des Ecrins (Directe à la Meije, Arête Sud Ouest Pic Sans Nom) ainsi que des expéditions lointaines. Ce Bleausard est par ailleurs le père de quelques inventions : le chausson d’escalade, le mousqueton en alliage léger, le descendeur, le sac de couchage en duvet, excusez du peu! Il a aussi inventé le décrocheur, une sorte de rappel éjectable qui n’a jamais vraiment conquis les foules, bien qu’apparemment très fonctionnel. Bref, une figure incontournable de l’alpinisme.

Tous les amoureux du massif (et pas que) rêvent de parcourir un jour ce monument qui n’a pas pris une ride en 70 ans. L’escalade jamais extrême reste sérieuse avec un bon sac sur le dos. Au fil des répétitions, de nombreuses variantes ont vu le jour mais toutes plus difficiles que l’itinéraire original. Le jeu est donc d’avoir le flair pour passer au plus facile. Le caillou est excellent tant dans les granites jusqu’aux vires du Glacier carré que dans les gneiss au dessus. Tout ça sur le sommet emblématique du massif : une voie parfaite quoi!

C’est avec Ben que je pars gravir cette voie dont nous rêvons tous les deux et que nous avions évoqué lors de notre précédente ascension du Pilier Desmaison au pic de Bure. Nous remontons le long vallon des Etançons, sur lequel regne la reine Meije, pour aller dormir au refuge du Promontoire.

La Meije au fond du vallon des Etançons

La Reine règne sur son domaine

A notre grand étonnement, le refuge est blindé! C’est la soirée de cloture du refuge et de nombreux amis des gardiens sont montés en plus des alpinistes. Ambiance conviviale donc et une nuit dans les combles dans un concert de ronflement et une chaleur torride. Les grands moments de la vie en refuge!

Après cette courte nuit, nous attaquons l’approche par les rappels du Crapaud. En une petite heure nous sommes à l’attaque. Trop gourmand, nous partons à corde tendue à 50m, ce qui n’est absolument pas conseillé quand l’itinéraire tortille. Le tirage finit par avoir raison de notre progression et nous perdons une bonne demi-heure à retrouver une configuration plus adaptée. Nous parcourons l’itinéraire tranquillement et sans souci et débouchons en 7h au sommet, légèrement fourbus par le poids des sacs.

 

Passage en V+ dans la Pierre allain

Passage en V+

Rassemblement au relais avant la cheminée verte

Meeting point

Alpinistes au niveau de la dent Zsigmondy

Alpinistes au niveau de la dent Zsigmondy

Dans le bastion sommital de la Pierre allain

Dans le bastion sommital

Grand moment de bonheur au sommet, à se dorer la pilule et pour la première fois contempler les arètes que nous avons déjà tous les deux traversées mais dans le brouillard!

 

Vue sur la traversée de la Meije

Les arêtes les plus connues du massif?

C’est vraiment le pied de pouvoir savourer l’ivresse d’un sommet et ne pas s’enfuir à peine arrivés!

 

Nico avec la vierge du grand Pic

Marie mon amour

Cette douce béatitude a malheureusement une fin et nous entamons la descente de la voie normale que je connais déjà pour y avoir pris un but avec Jade et Arno. Les rappels s’enchainent jusqu’au Glacier carré.

 

Les rappels au dessus du Glacier carré

Rappels au dessus du Glacier Carré

La désescalade du glacier, en glace sur le haut nous demanderons encore toute notre attention.

 

Désescalade du Glacier Carré

Rester concentré!

Puis nous reprenons les rappels à partir du Pas du chat. En bas nous bifurquons dans les rappels de l’Horreur du Bide, une voie « moderne » que j’avais parcouru peu de temps avant.

En 3h45 nous mettons pied sur le Glacier des Etançons en même temps que les premiers coups de tonnerre et quelques gouttes d’eau!

Nous serons finalement épargnés par l’orage jusqu’à la Bérarde où nous jouissons autour d’une bonne bière de la satisfaction du rêve accompli!

 

 

Pic de Bure – Pilier Desmaison

Pic de Bure – Pilier Desmaison

Avec l’ouverture du Pilier Est du Pic de Bure, le fameux pilier Desmaison, René (notre maitre à tous!) signe là un des chefs d’oeuvre de l’époque. Cette ascension restera pendant plusieurs décennies une entreprise très difficiles, probablement la plus dure des massifs calcaires des Alpes françaises. Aujourd’hui évidemment des itinéraires bien plus difficiles ont été ouverts dans les Alpes, évidemment le matériel rend l’escalade moins délicate et exposée mais ce pilier n’en reste pas moins une ascension sérieuse et incontournable pour les afficionados !

C’est avec Benoit que je pars tenter cette ascension. Nous optons pour un bivouac dans les prairies sous le pas du Follet. Au pied de la face Est du Pic de Bure!

La descente du pas du Follet au petit matin en baskets réveille bien. Ce passage vraiment délicat est à prendre avec beaucoup de précaution : c’est le passage le plus délicat de la journée!

A 7 heures du matin nous sommes à l’attaque: il y a beaucoup de vent, ça meule sévère, on grelotte! La journée va être longue! Effectivement la goutte au nez ne nous quittera pas de la journée et nous frissonerons à tous les relais, toute la journée! Gla gla!

L1 et L2: avalés en une longueur, c’est conseillable d’ailleurs. Le relais sous le toit est confort. Sinon c’est relais pendu avant d’attaquer l’artif. Et une petite onglée au relais! Toujours à l’ombre. 45m

Première longueur du Pic de bure

Première longueur

Dans la première longueur de la Voi Desmaison

Fin de la première longueur (6c ou A1)

L3: ça courre, on se réchauffe, soleil timide – 40m

L4: longueur très (trop?) équipée. D’ailleurs, trois pitons tout neufs et inutiles à récupérer pour les amateurs (nous on avait malheureusement pas de marteau) – 30m

 

Dans L4 du pilier Desmaison

L4, un beau 6a+

Dans L4

Un calcaire assaini au fil des passages

L5: longueur en traversée – 35m

Nico à R4

Relais avant la traversée, ça pèle!

La traversée de L5

Le gaz se creuse dans la traversée de L5

L6: magnifique rampe! 45m

Quelque part dans la Voie desmaison

Quelque part entre le pied et le sommet du Pic de Bure!

La rampe de L6
La rampe de L6

L7: faire attention où on met les pieds, Ben a failli s’envoler 10 m au dessus d’un camalot et s’est rattrapé inextrémis. ouah! ça fait froid dans le dos! En fait il a loupé un piton en montant d’où l’engagement!. Un peu calmé, il a préféré passé dans le dièdre à droite que l’on quitte tout de suite à gauche par un pas en traversée pour rejoindre les gradins. Ca passe également tout droit dans les blocs comme le dit le topo (piton) – 35m

L8 et L9: gravit en une longueur moyennant environ 10m en corde tendue. III+ pas équipé du tout. L’écaille décollée est de toute beauté, un vrai régal! (garder à l’esprit qu’un jour elle partira sans préavis) – 60m

L10 et L11: en une longueur de 40m à condition de bien gérer le tirage…

L12: le passage le moins bon niveau qualité du rocher. y a quand même bien pire!

L14: après le relais facultatif monter droit voir légèrement à droite pour récupérer la zone la plus faible. Rejoindre le fil de l’arète le plus haut possible. Relais sur le fil (blocs + 2 pitons).

L15-L16-L17: corde tendue. 70m

L18-L19: une longueur de 50m en gérant le tirage.

L20: remonter la fissure sur 5-6 m puis traverser franchement à gauche. Franchir un petit mur (V) et ateindre facilement un relais. 40m.

L21: pas de L21! Puis corde tendue jusqu’au sommet, c’est de la marche.

Le plateau du Pic de Bure est un paysage insolite, complètement lunaire!

Sur le Plateau du Pic de Bure

Retour par la Lune

Descente en 1h30 sans problème par la combe de Bure (le rappel se trouve facilement: il n’est pas au bord du vide mais en retrait sur une dalle). Nous récupérons sans trop de détour les affaires de bivouac.

 

L’ascension nous a demandé 7h d’effort avec le froid du jour.

L’approche : 1h jusqu’au bivouac et 30 minutes jusqu’au pied de la voie.

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