par admin | 18 Mai 2010 | Ecrins, Ski, Ski de randonnée, Ski pente raide

Devant le Shisha Pangma
Par ces temps de moussons printanières, la neige colle et les couloirs se remplissent bien. C’est donc le bon moment pour aller skier quelques itinéraires hauts perchés.
Aujourd’hui notre dévolu sera jeté sur le couloir nord de roche Faurio, un couloir jamais extrême mais soutenu sur environ 1000m! Par bonnes conditions, la largeur du couloir et sa faible exposition permet de bien lâcher les watts….
Nous optons pour une attaque « à vue » via le prè de Mme Carle afin d’éviter la fastidieuse remontée des 1000m du couloir. Bonne option qui nous permettra de devancer un beau wagon de Grenoblois à qui nous sifflons de peu la virginité du couloir!!
Poudreuse de rêve sur les 2/3 du couloir : les conditions sont au rendez vous! Sur le 1/3 inférieur c’est déjà un peu plus sport, dans une neige irrégulière à la fois croutée, tendre, moquettée partiellement boulettée sur un fond dur sans consistance… On se comprend quoi!
Petit arrêt cullinaire au plan de Valfourche avant de remonter au col d’Arsine et redescente sur le Casset.
Les acteurs du jour sont Lucas, Cécile (alias Galinette), Sylvain (alias Pascal) et moi (alias Pascal).
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Devant le Shisha Pangma
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Plaquounette sous le col de la Roche Faurio
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Crétin des alpes dans son élément
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Lucas dans la partie la plus raide du couloir
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Galinette devant le couloir fraichement déchenillé
par admin | 9 Mar 2010 | Alpinisme, Cascades de glace, Ecrins
Pour clôturer la saison de glace, nous retournons à Freissinières avec Seb pour gravir Blow job, cascade au nom hautement poétique (une rapide recherche sur google vous permettra d’en comprendre le sens, moins de 18 ans s’abstenir).
Seb est un peu moins en forme que lors de notre dernière ascension de Gramusat direct légèrement diminué qu’il est par une blessure musculaire à la cuisse… J’ai donc la responsabilité des passages difficiles.
C’est quand même moins soutenu que Gramusat direct bien que pimenté par un teigneux pas de mixte, avec un réta un peu engagé!
Attention dans ce passage : un des pitons n’est pas bon du tout.
La dernière longueur est magnifique : un bon grade 5 plein ciel!
Descente facile et efficace en quelques rappels sur les relais de montée.
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Ca mixtouille!
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Ca gazouille!
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Happy
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Blow job vue du parking
par admin | 26 Jan 2010 | Alpinisme, Cascades de glace, Ecrins
Quelques photos de l’ascension de Gramusat direct avec Seb ibanez, bien en forme ce jour là.
L’ambiance est vraiment très belle dans ces draperies (oui c’est moi) et ces cigares suspendus! Le nom laisserait penser que la ligne est directe : que nenni! L’itinéraire se faufile astucieusement dans la face à la recherche des passages les plus faciles. Enfin les moins difficiles plutôt!
Car ça grimpe fort la dedans avec trois longueurs de 5+/6 et un court passage de mixte (ou artif) teigneux dans L2 (mais protégé par trois spits).
En haut, nous avons traversé très franchement (200m) pour trouver une ligne de rappel.
A noter ce jour : la tragique perte d’une broche à glace!
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L’itinéraire
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L3 : longueur magique!
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Dans L5
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Toujours dans L5
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A la sortie de L6, y a du gaz!
par admin | 18 Jan 2010 | Alpinisme, Cascades de glace, Ecrins
Petite virée sans but précis à Freissinières avec Sylvano « ma questa cosi faché la regazza »!
Enfin sans but précis, c’est pas tout à fait vrai : on est quand même là pour un peu de cascade! Comme souvent à Freissinières, un lac d’air froid stagne en fond de vallée rendant « piquant » le départ de la voiture.
D’ailleurs Freissinières / froid il doit y avoir un lien. Et bien non! pas du tout! Freissinières étymologiquement c’est un lieu où l’on trouve des frênes. Et les frênes noirs sont en effet nombreux dans la vallée.
Arrivé au pied de la grande face de Gramusat où nous envisagions peut être de faire la directe des ombres, on remarque une petite grappe de cascadeurs en préparation. Comme il n’y a qu’un seul accès à ces hauts rideaux suspendus, ça risque de bouchonner et l’idée se faire envoyer du glaçon sur la poire par des gens avec qui nous n’avons même pas été présenté nous chagrine.
Qu’à cela ne tienne, retournons nous et regardons ce qui nous est généreusement offert de l’autre côté. La cascade Chantriaux, un beau grade 6 de la vallée. Deux cordées sont engagées dedans mais ils ont de l’avance sur nous et vue la configuration de la cascade, ils ne devraient pas nous envoyer le moindre petit glaçon. Par contre faut pas trop trainer à se mettre en route car cette ascension est une course contre le soleil.
La longueur la plus dure est la première, verticale sur 20m sur une glace très sculptée.
La suite est moins difficile avec encore quelques passages verticaux de plusieurs mètres.
Nous rattrapons les cordées devant nous qui s’avèrent être de jeunes aspis italiens en formation. Dans un italien complètement farfelu nous entamons un semblant de conversation avec eux : « ciao, ciao. A perdido la bruccinetta a ghiaccia » »ouné gélato con limone, si, si mama mia, etc., etc. » Au passage on leur rend la broche qu’ils avaient fait tomber plus bas ce qui nous vaut d’être invités à la bière à l’Argentière (invitation honorée)
Tout ce petit monde s’arête avant la dernière longueur qui ne présente rien d’exceptionnel et commence à bien chauffer.
Descente en rappel rapide et sans souci.
Pour l’histoire, il faut savoir que cette cascade a été ouverte par un local, Gérard Chantriaux, en 1981 sous le mandat de Valéry Giscard D’Estaing quelque mois avant ma naissance. Le talentueux bonhomme touche à tout, inventeur du piolet traction et de la monopointe (rien que ça), a gravi ça en solo! Chapeau!
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La cascade Chantriaux
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Sylvano dans la longueur clé
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L3, un beau grade 5
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Dans L4
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Ma cosi faché?
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Gramusat, le parad’ice sur terre
par admin | 17 Juin 2007 | Alpinisme, Ecrins, Face Nord
Depuis Marseille et Montpellier, nous hésitons longtemps avec JEan avant de venir dans les Alpes. La météo annoncée le vendredi n’est pas idéale pour se lancer dans une grande face Nord comme la voie Fourastier à l’Ailefroide. Nous sommes prêts à renoncer.
Samedi matin, rebondissement : la prévision météo s’améliore et semble nous ouvrir un court créneau pour Dimanche avec retour du mauvais dans l’après midi. Concertation, hésitation : et pis zou, allez, allons-y!
On arrive en fin d’aprèm à Ailefroide où l’on s’envoie au passage premier de Corvée, une grande voie Cambon pas trop vilaine. Quand j’y pense restrospectivement, nous étions bien affamés de montagne!
On monte « dormir » au pré de Madame Carle. Plutôt que dormir je dirais passer quelques heures en position horizontale à essayer de calculer l’incalculable, de prévoir l’imprévisible, de faire 20 fois son sac dans la nuit tout en se disant qu’on ferait bien mieux de dormir.

La face Nord de la Pointe Fourastier
1h du matin, départ du Pré de madame Carle afin de monter tranquillement au pied de la face. Et effectivement, il est de bon ton de conserver quelques forces pour cette belle envolée!
A notre grande surprise la nuit est parfaitement étoilée et l’air piquant. Bon regel, c’est de bonne augure pour la suite!
La voie débute par des pentes de neige polystirène à 70°, improtégeable ça va de soi mais quel bonheur à grimper. Ce ne devrait pas rester très longtemps en condition. Sur les bords, l’eau n’est pas loin!
Pas de glace dans les goulottes de la branche droite du Y. Ca passe en plusieurs endroits toujours dans la neige polystyrène.
Après c’est plus la même, la pente est chargée de neige récente humide et pas encore bien transformée. Du coup on s’enfonce jusqu’à mi mollet. C’est pas le goulag mais à la longue ça use.
L’ambiance près du sérac est vraiment sympatique. Rien à craindre dans la Fourastier on est jamais exposé à ce monstre.
Dans le haut de la pente, les conditions se dégradent sournoisement. La pente se redresse ljusqu’à 50° et la neige ne porte plus du tout. On vient buter sous le dernier ressaut.
La fameuse rampe de mixte se dessine environ 50m à notre gauche. La neige est toujours aussi mauvaise et avant de partir dans le mixte on s’aperçoit non sans un brin d’émotion que la neige sur laquelle nous tenons est directement plaquée sur le rocher à 50°. Gloups!
La première longueur de mixte (20m) est laborieuse et c’est peu que de le dire. Dans la plus pure tradition du mixte foireux! La même mauvaise neige, des pas très délicats sur les pointes avant des crampons, les piolets gratonnant à l’aveuglette d’hypothétiques prises. Le tout, sinon ça serait pas drôle, 10 mètres au dessus du dernier point, un camalot foireux coincé entre deux plaques soudées par le pseudogel, ce camalot protégeant le relais constitué par les deux jambes du compère qui commence à sérieusement se demander ce qu’il fout là! Quelques vulgaires insanités plus tard, j’arrive à faire un relais correct.
La deuxième longueur (25m) est moins exigeante mais présente aussi son lot d’émotion avec quelques blocs en pélerinage pour le glacier noir.
La troisième longueur c’est la longueur typique où on a l’impression d’en bas que ça s’arrange, que « ça a l’air protégeable et pas trop dur » alors que c’est la pire. Jean y passera je pense une des plus mauvaises heure de sa vie. Deux passages se révèlent déversant mais le plus dur n’est pas de s’y engager mais de se rétablir avec rien de mieux que cette fichue neige molle sans aucune tenue, les pointes avant des crampons gratonnant des réglettes déversantes. Expo cette affaire! « Chapeau bas, fallait le faire » « Non, non, fallait bien le faire » « ouais, il aurait peut être mieux fallu ne pas le faire » « Bon, et maintenant tu crois que ça va le faire? ». Quelques petites réflexions après ces 25 mètres pas près d’être oubliés.
Sans trop de difficultés, les derniers 30m jusqu’à la brêche sont avalés. Dans la bagarre du mixte, le décor a changer sans que nous nous en apercevions. Le ciel est bouché, il tombe quelques flocons et le plafond nuageux descend. Deux options: finir tant bien que mal ce que l’on a commencé en sortant à la Pointe Fourastier pour aller chercher la descente normale. Ou alors s’engager dans la descente du couloir issu de la brêche dont on a vaguement le souvenir d’avoir lu ou entendu quelque part que ça se faisait.
Il fait froid, le mixte a déposé sur l’arète deux alpinistes entamés et la météo n’est pas très prometteuse. Va pour la descente de la brêche.
Aucun problème dans la descente, ça fait plaisir. On y laissera quelques sangles pour reéquiper des relais . Pas toujours évident à trouver ces relais avec la neige. Attention quand même, pour installer le deuxième relais de rappel, on est descendu quasiment en bout de corde (60m) et on a pas vu de relais avant (peut être sous la neige), donc mefi si votre corde est un peu courte!
La remontée pour récupérer la voie normale de l’Ailefroide Orientale fut l’occasion de visiter une belle crevasse, cachée sous un vieux paquet de neige humide. Brassage en règle pour rejoindre les vires. Et la pluie vient rajouter sa touche personnelle à cette aventure en train de se transformer en calvaire.
Ce fut long jusqu’à Ailefroide, trempés jusqu’à l’os.
Et à l’arrivée rien d’autre nous attend vu que la voiture se trouve au Pré de Madame Carle. Il est 20h, un dimanche soir sous la flotte. Le stop c’est pas gagné. Jean le vaillant s’enfile donc en digestif les 5 km jusqu’au Prè.
Longue journée, où la surdose de fatigue, de moment scabreux et le retour humide finissent quand même par contrebalancer le plaisir d’être en montagne!!
Sans parler des 5 heures de route pour rejoindre nos matelas respectifs avant de partir bosser quelques petites heures après!
Bref, l’alpinisme au WE a ses limites.