Chaud Biz – Ailefroide

Chaud Biz – Ailefroide

Après les 3 splendides journées passées en montagne, journée délayage avec Michel, Antoine et Mathieu sur le mythique granit d’Ailefroide. L’objectif du jour est un minimum d’effort pour un maximum de plaisir! on se tourne vers Chaud Biz, une grande voie de 180m… 10 minutes d’approche et une descente à pied, c’est exactement ce qu’il nous faut!

Antoine et Michel font cordée ensemble tandis que je grimpe avec Mathieu. Les dalles d’Ailefroide sont toujours surprenantes mais une fois qu’on y croit, la friction s’avère bien efficace. Promenade de santé pour mes 3 compagnons du jour. Rien de tel qu’un petit footing vertical pour se décrasser! Dans le haut, un dernier passage déversant mais avec de bonnes prises, ouvre la voie du sommet!

Devant une petite collation et quelques frites les projets fusent pour l’année prochaine! Au plaisir de vous revoir!

Traversée des Ailefroides et descente du Glacier long

Traversée des Ailefroides et descente du Glacier long

Il est minuit… Pus que 7heures et le soleil nous inondera à nouveau de sa délectable chaleur! 7 heures! C’est rien! On se recroqueville sur nous mêmes avec la couverture de survie qui nous offre une chaleur plus psychologique que réelle. Etat très étrange où l’on se sent à la fois endormis et conscient, en train de rêver mais aussi de penser à ce caillou qui fait mal ou ce courant d’air froid insupportable. Nous tiendrons 2h à ce petit jeu.

2h du mat’ : « faut qu’on se bouge, c’est l’horreur là! ». « Tiens regardes, il reste un petit morceau de chocolat ». « Pfoudi! ». « Bon allez, on avance, on se pellera moins et ça nous occupera le cerveau ».

Et nous voilà partis pour la traversée de la Centrale à l’Occidentale dans une ambiance complètement insolite avec les lumières de la vallée comme soutien! On avance piano, piano… De temps en temps on s’affale pour gratter quelques minutes de sommeil! On dose l’effort au maximum… on cherche une fois ou deux l’itinéraire… On fait les choses calmement puisque de toute façon rien ne presse… On s’assure au maximum… Et encore une petite sieste… je m’endors, en assurant Ju, pourtant mes mains continuent de lui faire venir la corde… Etat paradoxal mais presque!

Et puis très timidement d’abord, on distingue, une vague lueur orangée à l’est… Il est 5h30… Puis la tendance se confirme, la lumière revient peu à peu… puis enfin, à 7h c’est l’apothéose, on est au sommet de l’Occidentale, le soleil est là qui réchauffe un peu… je m’abandonne à une délectable sieste d’1/4h… C’est trop bon! Et bien voilà ce ne fut pas si terrible cette nuit (qu’on se surprend à penser)!  5h pour une traversée qui en prend 2 de jour…

De là, on n’a que de vagues indications sur la descente mais on s’en sort bien. Par un système de pentes de neige et de couloirs à 45° max, on arrive au pied de la brêche des frères Chamois, en plein soleil matinal, le froid n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. 100m de remontée jusqu’à la brêche où nous parvenons avec le reste de gaz restant désormais réchauffé à faire fondre 30cl d’eau, les premières gorgés depuis minuit, il est 9h…

La suite : une grande traversée sous la Tour tatra pour rejoindre le Glacier Long. Un passage expo nous oblige à un petit rappel. Nous désescaladons d’abord le couloir puis ensuite en rappel sur lunules… ce sera l’occasion de sympathiques parties de n’importe quoi : mon porte broche casse : un piolet, une broche et un ropeman prenne la voie du bas! Piolet et broche retrouvés. ouf! Ensuite c’est mon bonnet rouge, mon fidèle bonnet rouge qui se fait la malle! Je t’aimais mon cher. Adieu! Pour continuer je fais tomber le crochet abalakov (heureusement qu’on l’a en double!). Ultime nimperie : en tirant l’avant dernier rappel, la corde ne vient pas! Pas possible ça! En glace, un rappel qui coince? On le bourrine : rien! Ju le moufle avec la poulie bloc jusqu’au max : rien! On crie à l’injustice! C’est pas vrai, merde! Plus le choix, il faut couper la corde pour débrayer la poulie bloc, sinon on va aussi laisser la poulie et la broche sur laquelle elle est installée. Et là, en coupant la corde tendue comme une arbalète, comme par miracle, elle se décoince la coquine et chois devant nous sans que nous puissions l’attraper. Elle part en glissade dans le couloir, la conne, nous laissant avec notre pauvre bout de cordelette de 6mm que nous risquons de devoir fixer là pour finir la descente! La loose totale! Heureusement, la corde s’arrête quasiment au pied des 60m de ficelou. Je descends sur ce filin de 6mm, et fixe la corde coupée au ficelou. Ju peut alors la remonter et installer un rappel « normal » … Fin des nimperies. Le reste du couloir se descend tranquillement à pied et par une traversée, nous rejoignons enfin les skis…

Encore quelques efforts et une ou deux gamelles dans la neige lourde à la descente et c’est l’arrivée à la Bérarde. Ca y est on peut tout relâcher, devant les sacs de bouffe en rab qu’on avait laissé 2 jours avant. Ultime difficulté : trouver quelqu’un pour nous ramener à la Grave, vu qu’il est trop tard pour rentrer par les 2 alpes. Après une petite heure de temporisation, 1 sympathique Guillestrois nous propose la bière et le transport! Dément! Je m’endors à l’arrière du véhicule comme un bébé, pendant que Ju essaye de maintenir la conversation devant… C’est bon quand ça avance tout seul!

Après deux nuits quasiment blanches et une orgie de pizza et de bières, on s’abandonne à un profond coma réparateur… Trop bon!

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Tour des Ailefroides – Col de la Temple

Tour des Ailefroides – Col de la Temple

4h30 : le chat du refuge vient me réveiller de ses doux ronronnements. Plutôt pas désagréable comme réveil. 4h45 : j’attends mes amis à table pour le petit déj’ mais ça ne semble pas trop bouger. Je vais faire un tour dans le dortoir et découvre une bande de marmottes récalcitrantes. Boules Quiès et fatigue de la veille, personne ne bouge. Une mutinerie? Soyons indulgent, nous ne sommes pas pressés aujourd’hui, nous n’avons qu’à rallier le Pré de Mme Carle. Une rigolade pour nous si habitués à coupler les journées! Nous nous levons si tôt car le gardien ne fait qu’un service de petit dej’ en même temps que les prétendants au Pic Coolidge. On le comprend.

Nous démarrons tranquillement au petit jour la montée vers Temple Ecrins. Les organismes sont rouillés. On y va piano piano. Sous le col quelques névés que nous franchissons sans crampons puis enfin le Col de la Temple, point culminant de notre tour. Fini donc les montées! Nous y sommes accueillis par un franc soleil. On s’accorde une bonne grosse pause pour savourer ces instants merveilleux en se dorant la pilule. D’ici, le bassin du Glacier Noir est magnifique. Détendus, l’ambiance est à la rigolade…

Si les montées sont finies, il n’en est pas de même pour la descente. Pas moins de 1500m jusqu’au Pré de Madame Carle, de quoi satisfaire les guiboles. La descente du Col de la Temple demande un peu d’attention comme au Col du Sélé mais en moins dur. On rejoint le Glacier Noir, pour un peu de tourisme glaciaire. La descente du Glacier à cette période n’est pas de tout repos. Hormis la première partie, le Glacier Noir est un vaste tas de caillou, parfois mouvants (!) où il faut bien surveiller où on laisse trainer ses pieds. Et c’est long! L’ambiance est sacrément austère au milieu de toutes ces faces Nord de plus de 1000m. Mes compagnons me regardent incrédules quand je leur explique que régulièrement des êtres humains trainent dans ces hautes parois. Enfin nous arrivons à la jonction des deux parties du glacier Noir. Une main courante rive gauche permet de franchir un court ressaut dalleux dégagé par le retrait glaciaire. L’occasion pour tous de découvrir les joies de la double moulinette débrayable avec double demi cabestant et noeud de mule. Encore quelques blocs et nous gagnons la magnifique moraine rive gauche du Glacier Noir au niveau des Balmes de François Blanc. Après les champs de blocs parcourus, ce final aérien et facile quelques dizaines de mètres au dessus du Glacier est un vrai moment de suspension…

Enfin c’est l’arrivée des braves au refuge de Cezanne où une opération bière-tarte-glace est organisée illico. L’occasion de faire le bilan sur les journées passées ensembles. Place aux commentaires!

Tour des Ailefroides – Col du Sélé

Tour des Ailefroides – Col du Sélé

C’est en bande organisée que nous partons pour le magnifique Tour des Ailefroides! Un tour des Ailefroides express puisque nous comptons le parcourir en 2j et demi au lieu des 3 et demi usuels. Un tour des Ailefroides minéral aussi puisqu’en fin de saison, nombre de section habituellement en neige sont sêches.

La fine équipe constituée par Mathieu, Jeff, Clémence, Valérie, Fred et votre serviteur s’est lentement mise en mouvement hier pour la montée au Sélé. Retrouver tout le monde, louer le matériel manquant, défaire et refaire les sacs (allégés de précieux grammes!), poser une voiture au Pré de Madame Carle… Nous partons légèrement en retard sur l’horaire prévu mais rien de bien grave. Nos 3 jours s’annoncent sous de bons hospices. Les cieux sont avec nous, il fait beau et chaud! Nous négocions la montée au Sélé à un rythme soutenu afin de ne pas louper le repas et s’attirer les foudres de Raoûl, notre hôte, gardien du Sélé! Ouf, nous arrivons 1/4 h avant le repas, le temps pour mes compagnons de sêcher un peu et pour moi de me faire connaissance avec Raoûl et son pastis. Acceuil excellent tout comme cette petite gélinotte qui ravira nos papilles à table. Nous pouvons faire connaissance tranquillement, car dans la montée, on a pas trop discuté!

Aujourd’hui le réveil est matinal 4h30, ça met directement dans le bain! Petite marche nocturne donc pour se réveiller doucement sur un vague chemin balisée par quelques kairns. Aux premières lueurs du jour on atteind la grotte de glace du Glacier du Sélé où sortent toutes les eaux collectées par le glacier. Grâce aux pierres posées sur le glacier, on évolue sans crampons jusqu’à rejoindre le plateau glaciaire. Petite pose sur le glacier. On en profite pour mettre les crampons et s’encorder. La vue sur les Ailefroides éclairées par les premièrs rayons de soleil est bien sympathique. Comme pour bien démontrer l’intérêt de l’encordement sur glacier, nous visiterons à tour de rôle une petite crevasse… Quelques pentes de neige plus tard, nous gagnons le Col du Sélé, premier objectif du jour… Bonne pause bien méritée entre Hautes-Alpes et Isère. Il faut prendre des forces car la route est longue jusqu’à Temple Ecrins!

La descente du Col du Sélé versant Pilatte demande de la concentration. Des rochers faciles sans difficulté technique mais demandant d’être attentif et sûr sur ces pieds. Sur la fin des rochers, le retrait du névé à dégagé un passage plus raide. Cette première difficulté technique est franchie avec brio par tout le monde! On remet les crampons pour franchir un névé malheureusement trop court… Ce qui nous attends ensuite est malheureusement typique des fins de saison et symptômatique du retrait glaciaire : des champs de caillou parsemées de dalles moutonnées… Là encore pas de difficultés mais la progression est bien plus exigeante que sur un beau névé.

Enfin nous atteignons la branche basse du Glacier de la Pilatte où l’on ressort corde et crampons pour un cheminement insolite au milieu des crevasses. Après le tas de caillou que nous venons de traverser, cette balade prend des airs de promenade digestive… Le refuge de la Pilatte est en vue mais il faut d’abord vaincre les câbles qui permette de gravir le ressaut qui sépare le glacier du refuge. Là encore le retrait glaciaire fait des siennes. Il faut faire un court mais poussiéreux pas d’escalade pour rejoindre la corde fixe et les câbles. L’occasion pour chacun de dévoiler son style et son élégance en varappe!

Nous atteignons enfin notre première escale, le refuge de la Pilatte où nous nous accordons une bonne grosse pause. La gardienne doit soudain faire face à une très forte demande de boissons et d’omelettes. Les organismes ont déjà un bien souffert et la journée n’est pas finie! Car aussi fou que cela puisse paraître, plutôt que de passer la nuit dans ce havre qui nous tend les bras après avoir passer l’après-midi à glandouiller sur cette terrasse bien ensoleillée, notre projet est de joindre le refuge de temple Ecrins. C’est beau sur une carte mais vue de la Pilatte quel désanchantement! Redescendre pour remonter…

Sans broncher, on se lance dans la longue descente de la Pilatte. Heureusement que l’équipe est vaillante, le mental solide et l’humour à tout épreuve! Dans ces moments là tout compte. Au pied de l’intersection vers le refuge de Temple Ecrins, l’heure est solonnelle. On fait le point sur le dénivellé restant : 400m de montée. J’ai pour mission de crier tous les 100m de dénivellée.

Au dessus de nous, les nuages commencent à se ramasser sérieusement. Je presse le pas. Derrière, tout le monde regarde ses pieds… Fred légèrement inquiet me demande mon avis sur l’orage qui s’annonce déjà vers la Bérarde.  « Oh t’inquiètes pas en général ça pète juste quand on arrive au refuge » dis-je en rigolant mais craignant tout autant que lui une saucée quasi certaine. Et bien finalement la prophétie sera autoréalisatrice! Jeff en queue de cordée ferme la porte du refuge en même temps que claquent les premiers éclairs suivis quelques secondes après par un véritable déluge d’eau puis de grêle qui nous aurait mis dans un bien pitoyable état…

La remontée a été bien longue et nous arrivons un peu en retard pour le repas. Guillaume, un peu débordé ce jour, ne nous en voudra pas longtemps. Quelques instants plus tard nous sommes attablés devant un petit apéritif maison et un repas 3***. Malgré la fatigue générale les discussions vont bon train. Jeff s’interroge sur le système de cotation des courses en alpinisme. « Rassures moi  Nico c’est pas une course Facile ça hein? » »Non, c’est pas une mais deux courses faciles empilées! On peut classer ça dans la catégorie des petites bavantes ». « Petite gavante ouaih » surenchérit Fred. Grosse journée donc pour tout le monde. Pas de java jusqu’à 21h, ce soir tout le monde au lit à 20h30!

Remonte pente direct – ailefroide

Remonte pente direct – ailefroide

Quelques photos de Remonte pente direct, une jolie grande voie dans le secteur d’Ailefroide. C’est la première grande voie pour Juliette accompagnée de son père qui découvre après une semaine de grimpe en calcaire les joies des adhérences sur le granit d’Ailefroide! C’est autre chose! Nous parcourons sans heurt les 6 longueurs de cette grande voie qui se termine en beauté par une longueur en 5c bien verticale… Nous sommes accueillis au sommet par les premières gouttes de pluie. Timing impeccable! La descente se fait sans difficulté par le chemin de la Draye où les framboises et les fraises des bois récompensent grimpeurs et randonneurs. Merci à tous les deux, au plaisir de regrimper ensemble!

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