Escalade Jordanie – Wadi Rum

Escalade Jordanie – Wadi Rum

Après notre session escalade en Corse l’an dernier avec Frank, nous nous laissons à nouveau guider cette année par des envies de caillou chaud! Et pas n’importe où : peut-être un des uniques lieux au monde où l’on peut concilier l’expérience du désert à celle de la grimpe et de l’alpinisme. Wadi-Rum!

C’est mon 5ème voyage dans ces terres bédouines et à chaque fois l’excitation est la même de retrouver le frisson du désert, d’aller errer dans ces dédales de Siq et de Jebel et de se laisser accueillir par nos bienveillants et malicieux amis bédouins!

Nos chemins se croisent avec Frank à l’aéroport d’Istanbul. C’est toujours curieux de se retrouver en de tels lieux intemporels nous qui sommes plutôt coutumier des bivouacs spartiates et des nuits dans les vallées paumées de l’Oisans, du Vercors ou de la Corse! Mais il faut bien en passer par là, l’alternative pédestre n’étant pas compatible avec nos agendas!!

Le séjour en Jordanie démarre par la partie la plus engagée : le trajet en taxi by night. A l’aller comme au retour, on n’arrive même plus à compter le nombre de points perdu par Mohammed notre chauffeur s’il conduisait en France : un permis tous les 20km en moyenne et encore on a pas tout vu! Arrivée au milieu de la nuit chez Atayek au village de Rum, on se glisse dans nos duvets pour grappiller quelques miettes de sommeil avant notre première journée de grimpe.

Jour 1 : East Face aux Vulcanics Towers

Le voyage de la veille laisse quelques marques! La courte nuit bercée par les coqs insomniaques et l’appel à la prière laisse place à une radieuse journée. Il fait 25°C à l’ombre, ça devrait bien se passer! On lézarde tranquillement en attendant que la face est passe à l’ombre. Pour nous aujourd’hui ça sera les Vulcanics towers, un secteur où je n’ai jamais grimpé, bien plus calme que la célèbre face est du Jebel Rum. Nous choisissons la voie la plus facile du secteur, une belle ligne typée montagne qui remonte une succession de cheminées et de fissures, jamais très dures mais parfois expo pour le leader, comme souvent dans l’escalade à wadi Rum. Malgré les séquelles du voyage, la dynamique se remet en route et nous prenons du plaisir à grimper à nouveau ensemble avec Frank! La journée se termine par une initiation tranquille aux Bédouineries qui font le charme de wadi Rum. Retour by night chez Atayek pour un bon festin en bon compagnie franco-espagnole.

Jour 2 : The Edge of Zernouk El Daber, massif du Um Ejil

Aujourd’hui je propose à Frank d’aller explorer le versant nord du Um Ejil (le sommet où se trouve l’ultraworld-classique : the Beauty). D’abord on contourne tout le massif par le canyon de Rakabat, l’occasion de rencontrer de vieilles connaissances avec qui j’ai déjà déambulé dans les Jebels! Pour rejoindre le canyon de Zernouk, nous passons par le désert où les camps poussent comme des champignons dans un pré à vache Ardéchois… Wadi-Rum vit un regain touristique certain depuis 2 ans mais on ne peut s’empêcher de se demander ce que deviendront ces constructions au prochain ralentissement. La logique d’aménagement touristique à tout va et des nuisances qui vont avec laisse un peu rêveur… un peu à l’image de nos stations de ski qui une fois passées la saison faste se transforment en villages fantômes. Et en même temps nous sommes conscients qu’ici nous sommes le touriste, et que d’une certaine façon, le nuisible, c’est nous! C’est toute l’ambivalence du voyageur en quête d’une nature vierge : vouloir jouir de lieux intacts mais dénaturant le lieu par notre unique présence…

Malgré la proximité à vol d’oiseau du village, du fond du canyon de Zernouk El Daber on se sent déjà assez loin de tout. Comme hier l’itinéraire que nous parcourons est une voie typée montagne où les longueurs les plus exigeantes ne sont pas forcément les plus dures sur le papier!! Finalement un V+ dans une bonne fissure verticale ça randonne bien plus qu’un IV+ local dans un champ de taffonis sans point au dessus d’une vire!

Un peu d’émotion au départ de la voie où nous essuyons deux volées de pierres envoyée par la cordée qui nous précède… heureusement le gré à la base c’est du sable, et ça reprend facilement son état initial!!

Du sommet de la voie, et après une sieste syndicale gracieusement accordée par mon compagnon de cordée, nous gravissons quelques dômes pour rejoindre le sommet du Um Ejil où nous sommes récompensés par une vue de toute beauté.

Notre voie de descente du jour emprunte les rappels de the Beauty… ça bouchonne. Nous patientons tranquillement dans les lueurs du couchant. Retour au village à la nuit, ça va devenir une habitude!

Jour 3 : Al Thalamiyah, Jebel Rum – Descente par la voie Hamad

Venir dans le Wadi – Rum sans faire une voie bédouine est à mon avis un grand sacrilège! On pourrait même ne faire que ça et ça serait très bien! Mais c’est quoi ces voies bédouines? Pour toutes sortes de raisons, depuis probablement des milliers d’années, les plus aventureux habitants de ces lieux ont exploré les massifs, se frayant dans ces dédales de canyons et de dômes des chemins astucieux plus ou moins osés vus le peu de moyens à leur disposition, rarement débonnaires. des itinéraires qui aujourd’hui de par leur engagement et leur exposition sont plus à classer dans la case alpinisme que trekking ou escalade! Le pied et le flair montagnard sont de mise pour ne pas goûter aux joies du bivouac improvisé dans les Jebels!

J’ai déjà eu la chance de parcourir quelques une des voies bédouines du Jebel Rum (Voie Hamad, Rijm Assaf, traversée Sud Nord, Oeil d’Allah) et je propose à Frank d’aller explorer une que je ne connais pas et qui n’est pas réputée la plus facile : Al Thalamiyah. Elle remonte un profond Siq (=canyon) à droite de la Black Tower. D’entrée de jeu ça grimpe. Les chaussons ne sont pas obligatoires mais quelques pas de 5 ponctuent l’itinéraire. Contrairement à ce que certains topos peuvent laisser penser, la corde ne me semble pas vraiment optionnelle pour le commun des mortels!! Et 2 ou 3 camalots feronts la joie du mental du leader!

Une fois sortis du Siq, la difficulté pure se calme, l’exposition des passages prend le relais mais heureusement pas tout le temps!! L’émerveillement n’est jamais très loin quand du sommet d’un dôme on découvre de l’autre côté la même chose à perte de vue, quand on voit le beauté des formes incroyables que prend le gré sous les assauts du vent et du soleil, quand soudain sous nos pieds s’ouvre un profond canyon qu’on ne soupçonnait pas…

Après quelques heures de ce régime, nous rejoignons la Hamad’s route. Comme nous avons le temps, nous tirons jusqu’au sommet du Jebel rum où nous jouissons des lieux dans une totale solitude et un silence interrompu de temps à autre par le croisement métallique des corbeaux du coin. Plénitude.

Négliger la descente ici serait une très vilaine erreur et nous reprenons le chemin de la vallée en se gardant un peu de marge. La Hamad’s route est relativement parcourue et pas très difficile à suivre en étant attentifs. Pour nous la descente déroule pas mal jusqu’au dernier rappel qui décide de se coincer… l’occasion de mettre les chaussons restés au fond du sac toute la journée!

Retour de nuit comme il se doit. On mange chez Atayek avant d’aller se faire déposer au beau milieu de nulle part à Barrah canyon

Jour 4 : Barrah Canyon – Storm et rumeurs de la pluie

Dormir en plein désert fait basculer notre voyage dans une autre dimension. Loin de l’agitation du village et des autres grimpeurs, on peut enfin s’aligner sur la fréquence du lieu, prendre conscience de la beauté indicible qui nous entoure, goûter la caresse du sable sur la plante des pieds, respirer le silence… et faire chauffer le thé avec une poignée de brindilles!

Changement radical dans le style de grimpe, on passe en mode fissure. Storm sera notre « échauffement » du jour avec 3 belles longueurs verticales suivies d’une traversée horizontale en IV+. Connaissant la descente et pour éviter les déboires d’il y a deux ans on évite cette fois le dernier rappel en bifurquant à droite juste avant. Un peu de désescalade et un rappel ramène au désert.

Comme il nous reste du temps on va finir la journée dans Rumeurs de la pluie, un dièdre parfait que nous gravissons en 2 magnifiques longueurs.

On rejoint ensuite tranquillement notre bivouac après avoir taper la causette aux grimpeurs qui bivouaquent au pied de Merlin’s wand. Les journées passent vite dans ce désert!

Jour 5 : Barrah Canyon – Merlin’s wand et Hidden Crack

Après une nuit qui aurait été parfaitement paisible sans les quelques gouttes de pluie, on se dirige vers nos ascensions du jour. Merlin’s wand nous fait de l’oeil. L’esthétique et l’évidence parfaite de cette ligne en font une incontournable de Barrah canyon. Comme dans les quelques world classique du coin il peut y avoir un peu de monde dans ces voies. Mais aujourd’hui, nous la partageons juste avec une seule cordée, sans se gêner!

Là encore on peut s’attendre du bas à sortir toutes les bidouilles du grimpeur de fissure mais que nenni! La fissure n’est presque là que pour poser les camalots, l’essentiel de l’escalade se déroulant grâce aux prises sur les côtés. Trois surplombs viennent corser un peu l’affaire quand même!

Pas tout à fait rassasier après cette grimpette de toute beauté, on part explorer une fissure voisine, la Hidden crack, invisible du bas comme son nom l’indique. Cotations modestes sur le papier mais finalement une escalade assez exigeante et soutenue, avec un peu plus de technique fissure et quelques courts passages où le rocher est moins nettoyé que dans Merlin.

Évidement, Merlin happe la majorité des grimpeurs du coin et la publicité de cette voie n’est plus à faire… mais les voisines méritent plus que largement le détour!

Du sommet on redescend en mode bédouin – rappel avant de rejoindre les rappels de Merlin’s. Nous retrouvons au bivouac le père d’Atayek qui nous attends sourire aux lèvres depuis quelques heures en ramassant du bois. Ce soir on dort au pied du Khazali dans le camp d’Ali et Atayek.

Un bon festin partagé avec d’autres grimpeurs et on file au dodo. La nuit tombe tôt en ce moment, on fait pas vieux os!

Jour 6 : Mazyed

No speed ce matin, on se réveille tranquillement dans un camp presque désert. Notre varappe du jour est juste sous nos yeux. Mazyed se faufile sur la partie droite du Khazali à 10 minutes de marche du camp.

Changement radical de style, l’escalade se déroule principalement dans des champs de taffonis rouge ponctués de passages plus dalleux. L’itinéraire est à deviner, les variantes possibles nombreuses! En gérant un peu le tirage, je tire devant des longueurs assez… longues!

Le topo indique une mystérieuse « dernière longueur expo avec sûrement la possibilité de protéger le relais dans un trou avec un camalot 4 ». Ca tombe bien un collègue m’a prêté le camalot 4 que j’avais oublié au village. Avec ça nous ne craignons rien!

Petite déception au moment de glisser ce bel outil dans le dit trou : les bords s’effrite et la résistance de l’affaire est juste suffisante pour soutenir la dégaine!! En avant donc pour une bonne section expo de 6-7m avant de mettre un premier camalot dans une fissure douteuse… et finalement quelque chose de bien mieux 2 mètres au dessus. Le passage ne laisse pas complètement indifférent, plutôt efficace pour concentrer l’attention des cerveaux dissipés dans mon genre!

Jour 7 : Atayek au Khazali

Comme on est bien au camp, on explore les possibilités depuis ce lieu. Aujourd’hui on file sur le flanc ouest à 20 minutes de marche pour aller découvrir une voie dont les échos sont bons.

Du bas, la voie nous apparaît comme un immense champ de taffonis rouge, suivant au début une vague ligne de faiblesse. Dès les premiers mètres m’escalade est magnifique et se protège plutôt bien, même s’il n’est pas rare d’avancer 6-7 mètres entre les protections. La voie a été un peu parcourue les jours précédents. Je suis les discrètes tâches de magnésie qui me montre la voie. La encore j’essaye en gérant le tirage de tirer le maximum de longueur de corde entre chaque relais. Faut dire que la beauté de l’escalade ne donne pas trop envie de s’arrêter!

La descente en rappel dans la voie du Couchant ne détend pas complètement et on est heureux à chaque fois de voir arriver la corde!

Jour 8 : Voie d’Ali au Khazali

Déjà notre dernier jour… gasp. Le retour en milieu d’après midi vers Amman et les doigts un peu broutés nous invitent à choisir un projet modeste pour ce dernier jour. Cette voie bédouine offre un trajet assez direct vers le sommet nord du Khazali. Comme d’habitude, la recherche d’itinéraire et les passages expos sont là!

A l’instant où Frank se faisait la réflexion du peu de faune dans les Jebels, comme par un étrange écho deux Ibex détalent devant nous. On les observe cavaler aisément sur ce terrain où nous nous sentons parfois si maladroit. La leçon!

Une dernière fois au sommet on profiute des paysages exceptionnels qui nous entourent…

Rentrés de bonne heure au camp, on va rendre visite à Tareq avec qui nous avions sympathisé la veille. Cet homme avait un rêve fou : jouer du piano à queue dans le désert de Rum, cher à son coeur! Et son rêve il le réalise et le partage généreusement avec nous. Nous avons même le droit à une petite improvisation d’Atayek qui se surnomme modestement le Débussy du désert! Beau moment de grâce qui finit de la plus belle façon ce séjour… on y retourne quand?

Chicken Rice Road

Chicken Rice Road

Difficile de choisir un projet pour notre dernier jour… pas mal d’options s’offrent à nous. Même si notre taxi pour l’aéroport ne passe qu’à 19h30 ce soir, un objectif trop ambitieux pourrait se payer assez cher!

Nous optons pour une voie des frères remy au nom de circonstance : le mot de la fin. Je ne sais pour quelle raison nous nous étions imaginé une ligne extérieure. Il n’en est rien. La voie emprunte une cheminée dièdre de 200m. La ligne est attirante mais les camalots en notre possession touts petits! Et notre envie de ramoner pas énorme!

Du coup on se déniche un plan B dans le même secteur, juste à côté d’Hiker’s Road : Chicken Rice Road, une voie Ravier-Guillaume dont j’ai téléchargé un peu par hasard le topo sur mon téléphone hier. Yallah!

Nous ne regretterons pas ce choix de voie. Le grand mur de taffonis de plus en plus beau, surplombé par des gargouilles improbables est un vrai régal!! Escalade néanmoins sérieuse avec quelques pas engagés

La journée se termine devant une montagne de riz que nous partageons avec le groupe de français accompagnes de mes 2 collegues Corses. Fin du repas, nous nous glissons dans le taxi de Mohammed. Ainsi se termine ce séjour à Wadi-Rum, un excellent millésime!

Chicken Rice Road - Longueur démente

Six hundred und eins

Six hundred und eins

Après la sublime envolée de la veille dans No way for Ibex on sait qu’on a atteint un summum qu’il sera dur de reproduire… mais comme on est pas là pour acheter du terrain, on se dégotte une voie à 2 pas de la maison : Six Hundreds und eins (la 601ème de Precht). 200m sur le papier, la bougresse en fera finalement 450m!! Et 5h30 de grimpe! Pas vraiment du repos! Une très belle surprise que cette voie precht sur laquelle nous n’avions pas d’infos. Des longueurs magnifiques. La descente sera plus fourbe que ne le laisse supposer le laconique topo et nous finirons par poser un rappel de 60m dans un secteur où existe un passage à pied… les voies bedouines ne se laisse pas facilement découvrir par le haut!!

Six Hundreds und eins - Vue délirante

Six Hundreds und eins - Avec Rum derrière

Six Hundreds und eins - Longueur plus belle qu'il n'y parait

Six Hundreds und eins - Nichoir à camalot

Six Hundreds und eins - De l'art

Six Hundreds und eins - La dernière

Six Hundreds und eins - Ptit pano

Six Hundreds und eins - Délire de formes

Six Hundreds und eins - Gaudi s'est-il formé à Wadi Rum?

Six Hundreds und eins - Wadi Rum

No way for Ibex

No way for Ibex

Réveil à la fraîche dans le désert. On lance un petit feu pour faire chauffer notre litron de thé… No way for ibex sera notre grimpette du jour. Après la journée modérément off de la veille et une belle nuit dans le désert on est ultra-motivés par cette ligne impressionnante!! La lecture du topo éveillait quand même dans les tréfonds de mon inconscient quelques vagues appréhensions vite diluées dans un bon sommeil…

La première longueur met en effet dans l’ambiance avec un peu de 6a expo dalleux pour te cueillir à froid! Et guère que 2 protections valable en 30m. Heureusement c’est la seule comme ça. Tout le reste se protège bien. Des la 2eme longueur on retrouve de la fissure et du caillou fantastique. Chaque longueur nous étonne. Absolument rien à jeter. Un total enchantement. La plus belle voie de wadi rum qu’il nous ait été donné de parcourir dans ce désert… avec une sortie quasi sommitale sur le jebel Judaiha.

La descente est certifiée ISO-WADIRUM et nous occupe encore 2h. Nous arrivons peu de temps avant le frère d’Ali qui organise un véritable ramassage de grimpeurs. Nous finissons à 7 ds le 4×4 avec les collègues Corses. Notre chauffeur réussi a percuter un arbre, dans le désert faut le faire! Ce soir nous retrouvons notre résidence privée à wadi Rum

No Way for Ibex

No Way for Ibex - Pur dièdre

No Way for Ibex - C'est encore loin!

No Way for Ibex - CheminéeNo Way for Ibex - Sortie de la cheminée No Way for Ibex - Pureté de la ligne No Way for Ibex - Ambiance No Way for Ibex - Sur fond de Jebel No Way for Ibex - Descente peu kairnée No Way for Ibex - C'est bon ça!

Mira Khouri

Mira Khouri

Aujourd’hui journée  »de repos »… pas de réveil ce matin, on se laisse un peu vivre… on en profite pour faire 3 courses dans le bled et consulter quelques topos à la Rest house. L’après midi nous grimpons Mira Khouri, une jolie voie à côté de Black Magic que nous avions parcouru lors d’un précédent voyage… nous sommes un peu fatigués et ça déroule moins que ce qu’on aimerait!! Mais heureusement c’est pas trop long…

Mira Khouri - Variante dans la première longueur
Mira Khouri - Variante dans la première longueurMira Khouri - Bien classe

Mira Khouri - Belle
Mira Khouri - Un génie veille sur wadi Rum

Mira Khouri - SupermarchéMira Khouri - Ambiance wadi rum

Ce soir nous partons bivouaquer à Barrah canyon en vue du projet du lendemain, No way for Ibex… Ali nous dépose avec tout le nécessaire… qu’il est bon de quitter un peu le monde des hommes et de plonger les yeux dans le ciel pur du désert avant de dormir!!!

Rock fascination

Rock fascination

Après quelques jours dans ce désert on commence gentiment à perdre le fil du temps…

Aujourd’hui un beau voyage nous attend sur le Jebel um ishrin… quelques doutes à l’attaque où une traduction approximative du topo nous fait errer un peu dans le canyon. L’occasion d’apprendre le sens d’un mot!! On finit par trouver le départ de Rock Fascination, une voie du très fameux Precht qui a beaucoup sévit dans le secteur. Precht est connu pour son éthique implacable avec des voies sans spits, uniquement sur sangles et coinceurs dans un niveau allant jusqu’à 6c avec parfois des pas bien engagés, tout un programme! Partir pour une voie Precht, c’est une aventure à coup sûr… Quelques errances dans les fissures d’attaque : celle de droite, celle de gauche? Les deux semblent bien passer pour rejoindre la vaste terrasse 150m au dessus de l’attaque. De là débute un festival de superbes longueurs très variés : taffonis, fissures, dalle à lunulette, dièdre, cheminée…. un pur régal!! Le pas le plus dur de la voie, 6b+ est obligatoire et la chute ne doit pas y faire du bien!!

La descente est finalement moins difficile que nous le pensions. Avec le topo que nous avons et les kairns, on trouve sans trop de peine le bon cheminement… Un peu de recherche, quelques bédouineries, des rappels pas trop coquins… on s’en sort en 2h30. Une belle journée qui a tenu ses promesses, et qui se termine comme il se doit devant un bon festin chez Ali et Alia!

Rock fascination - Brr, ça fait peur!Rock fascination - Dans la dalleRock fascination - Dans la dalle à très ptite lunulesRock fascination - Début du dièdreRock fascination - Sortie du dièdreRock fascination - Vsup MerlinesqueRock fascination - Avant dernière longueur

Jebel Um Ejil – Soumises

Jebel Um Ejil – Soumises

Réveil de bonne heure pour cette deuxième journée. Le chant des coqs et l’appel du muezzin nous y aident! Petit déjeuner à base de pain, huile d’olive et herbes. Sans oublier l’incontournable litre de thé. Tous les matins nous réveillons Walid le fils aîné d’Ali qui dort dans le salon. Alia le secoue quelques fois pour l’envoyer à l’école. Ici on partage aussi la vie d’une famille bédouine.

Comme tout le reste de la semaine notre quête est celle de l’ombre! La journée les températures grimpent à 25-28 degrés, des températures extrêmes pour nous autres montagnards! La nuit il fait frais 15 degrés. A l’ombre les conditions d’escalade sont juste parfaites! Grimpe en tee-shirt, pieds au frais dans les chaussons et rien dans le sac si ce n’est de l’eau, un briquet et quelques mètres de cordelette.

Aujourd’hui on se laisse tenter par une voie Thivel sur le Jebel Um Ejil, Soumises. Une petite perle avec une première partie sur un caillou marron exceptionnel et une 2eme partie mixant taffonis et passages en dalle sérieux. Dès qu’on sort des classiques l’escalade peut s’avérer sérieuse à Wadi-Rum notamment pour le leader qui doit s’attendre à des sections d’escalade exposées. Bref c’est pas du terrain école! L’escalade est très variée avec de la fissure, de la dalle à réglette, de la dalle à lunulette (oui oui!), des taffonis… et une incroyable variété de protections envisageables…

Fred est heureux d’en finir avec cette voie dans laquelle il avait buté lors de son dernier voyage suite à un malheureux concours de circonstances. Pour ne rien gâcher à l affaire nous débouchons au sommet avec la vue sur ce grand désert dont nous ne savons presque rien… Rum est un lieu infini pour le grimpeur. nous en prenons conscience!! Quelques bédouineries et rappels plus tard nous voilà à la maison pour une petite cure de thé bienvenue!

Jebel Um Ejil - Soumises - WaaahJebel Um Ejil - Soumises - Première longueur
Jebel Um Ejil - Soumises - Dalle à lunuletteJebel Um Ejil - Soumises - Belle ambiance dans la grande traversée centrale

Jebel Um Ejil - Soumises - PanoJebel Um Ejil - Soumises - GaudiJebel Um Ejil - Soumises - Au sommet

Jebel Um Ejil - Soumises - Vue sur wadi rum

Jebel Um Ejil - Soumises - Vue vers le sud

Jebel Um Ejil - Soumises - Des lunules de luxeJebel Um Ejil - Soumises - Notre résidence privée

Barrah canyon – Rain in the Desert et Rumeurs de la pluie

Barrah canyon – Rain in the Desert et Rumeurs de la pluie

Et nous voilà de retour en Jordanie ensemble avec Fred, 5 ans après!! Pour ma part cela fait 4 ans et demi que je ne suis pas venu à Wadi Rum mais Fred et revenu 2 fois depuis… Le Moyen Orient peut nous apparaître à nous autre Occidentaux comme le dernier endroit où aller traîner en ce moment, tellement la situation semble tendue… n’oublions pas que les voisins de la Jordanie sont la Syrie, l’Irak, l’Arabie Saoudite, Israël, le Sinaï Egyptien… pas que des lieux rêvés de villégiature en ce moment. Pourtant la Jordanie c’est l’œil du cyclone. Le pays est incroyablement calme au regard des voisins. Nos hôtes nous dirons même en ne rigolant qu’à moitié que la France est sûrement plus dangereuse que la Jordanie en ce moment!! En tous cas les Jordaniens et leurs alliés (Etats-unis, France, etc…) tiennent à la paix qui règne sur leur pays et à la stabilité de leur économie…

Fred en est à son 6ème voyage à Wadi Rum, pour ma part c’est le 4ème. Loin d’avoir fait le tour de la question, nous savons où nous mettons les pieds!! La logistique est rodée. Mohammed nous récupère à l’aéroport et nous amène directement chez Ali et Alia… Nous retrouvons avec plaisir la joyeuse ambiance de wadi rum. Depuis ma dernière visite il y a 4 ans je constate quelques changements : des lampadaires ont fait leur apparition dans les rues (mais toujours éteints!), Ali a prospéré et nous accueille dans sa nouvelle maison, un écran plat trône dans le salon, la vieille bécane sur laquelle nous allions consulter quelques topos est remplacée par la wifi et 2 enfants de plus au compteur pour nos hôtes! En revanche pour le reste, rien ne change, ni l’accueil chaleureux et bienveillant, ni les litres de thé et les plats copieux d’Alia, ni le joyeux bazar de la basse cour et des chiens la nuit!

Pour ce séjour, nous allons progressivement nous éloigner des « world classics » pour explorer des voies moins connues, ou des voies sur lesquelles nous avons peu ou pas d’informations! Nous sommes au début de la saison grimpable, il fait encore trop chaud pour grimper au soleil… aucun souci, ce ne sont pas les voies à l’ombre qui manquent!

Pour ouvrir les festivités en beauté nous partons directement à Barrah canyon, un endroit unique au monde. Le frère d’Ali nous abandonne au pied de Pluie dans le désert notre premier objectif… quelle étrange sensation de se retrouver de nouveau là, si vite!! On reprend contact avec le grès Jordanien, ses formes et ses couleurs uniques. l’escalade n’est pas très dure dans cette jolie voie, parfaite pour remettre Fred d’aplomb après une longue période sans grimpe. 3 longueurs et une grande traversée plus tard nous voilà au pied de notre première bédouinerie du séjour… avec l’expérience nous savons qu’à Wadi Rum la descente fait partie de la course et qu’il ne faut pas se relâcher avant d’être en bas! Itinéraire rusé, rappels, désescalade exposée, obstacle de dernières minutes… elles réservent toujours leur lot de surprise! Là ou ça parait impossible se dessine parfois un chemin improbable…là où ça paraît évident apparaît à la dernière seconde un siq infranchissable… déroutant au début et pas facile à lire!!

Visiblement je n’ai pas encore bien repris mes repères! Je laisse le premier siq (=canyon) à droite qui me paraît trop dur et lui préfère un rappel dans le second. Le rappel se coincera en beauté avec à la clé une heure de bidouillage pour le décoincer… Finalement le premier siq etait le bon!!

Barrah canyon - Rain in the desert - La ligneBarrah canyon - Rain in the desert - Bonne mise en jambeBarrah canyon - Dans la traversée en IV+

Il nous reste du temps… nous en profitons pour aller parcourir les deux fantastiques longueurs de Rumeurs dans la pluie, un dièdre parfait à gauche de Merlin’s wand. Le calme de Barrah est parfois interrompu par le passage d’un 4×4 chargés de touristes criant, ricanant et nous sifflant comme des animaux dans un zoo! Puis le silence revient comme il était parti…

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - La ligne

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Et derrière on a ça

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Dans la deuxième longueur

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Dans la première longueur

Il nous reste encore une petite heure avant notre taxi du soir. Fred m’assure dans une fissure bien pêchue où je peux réviser toutes les gammes de la grimpe en fissure : dülfer, verrou divers, opposition, pose de protection au taquet… Rude!

Retour au bercail avec le frere d’ali… une plâtrée monumentale nous attends. Shoukran bezef Alia! Nous partageons ça avec Manu un collègue guide Corse et ses 2 clients. Le tout bien sûr accompagné de quelques litres de thé!

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Taxi Bédouin

Barrah canyon - Rumeurs de la pluie - Notre fidèle copine!

Cette nuit malgré tout leurs efforts ni la basse cour locale ni le muezzin n’auront raison de mon sommeil!

Déambulation sur le Jebel Ramm

Déambulation sur le Jebel Ramm

Dernière escapades du séjour. On est complètement Jébélisés! On a l’impression que ça fait 6 mois qu’on rode dans les montagnes du coin, qu’on cavale dans les siqs, qu’on use nos baskets sur ce grès incroyable.

Je propose à Quentin et Nico de joindre le Jebel Ramm par Rijm assaf (les marches d’Assaf) une voie qui grimpe le long d’un éperon soutenu avec plusieurs courts pas difficiles… On aurait pu simplement faire la traversée classique ouest – est, bien plus facile, mais l’appel de l’aventure et de la découverte a une fois de plus été le plus fort! Après 10 jours à crapahuter, nous sommes rodés et confiants!

Bonne idée car la voie s’avère splendide!  Les marches d’Assaf ne sont pas faciles, l’escalade est soutenue dans le 3 le long de l’éperon avec des longueurs magnifiques dans ce niveau de difficulté. On rejoint dans le haut une arête de dôme (spécialité locale) de toute beauté… Une fois de plus on est bluffé par la beauté de ces itinéraires bédouins, d’une logique imparable mais en même temps sans concession (ça ne passe qu’à un endroit!). Un saut de crevasse émouvant avant d’arriver au niveau du cirque sommital… Au lieu de rejoindre Hammad’s route, nous prenons une variante plus directe (kairnée) qui termine par 10 mètres de grimpe un peu poussiéreuse non loin de ce Jebel. La joie éclate là haut! Une fois de plus on est comblé… Le rêve continue. As-t-on déjà vécu dans un autre univers que celui-ci?

Nous gagnons les déserts à bivouac avant la nuit (pour une fois!!) où nous nous installons pour la nuit. La température est bien descendue dans la journée. En fait elle redevient normale pour la saison alors que depuis le début de notre séjour, nous jouissons d’une douceur insolente! Bref avec le petit vent qui se lève, on est pas loin de la limite de nos duvets 0°C avec Nico. Quentin lui s’endort paisiblement dans son -15°C…

Les premières lueurs du jour me réveillent et pour motiver les troupes et faire le thé, je prépare un feu. Ca picotte ce matin! Comme d’habitude on part sur un programme ambitieux : plutôt que seulement redescendre la Hammad’s route jusqu’au bled, je propose à Nico et Quentin d’aller jeter un oeil à l’oeil d’Allah avec au programme quelques bédouineries coutumières (traversée de Siq, pas de 4 en baskets, rappels, dômes, etc.).

En 2h, nous gagnons l’oeil d’Allah par lequel nous embrassons une vue insolite sur le désert. Moment de plénitude et un bon fou rire suite à quelques disgressions salaces qui resterons entre nous afin de ne pas créer d’incident diplomatique!!

Nous revenons au bivouac ensuite avant de descendre par la Hammad’s route où on ne peut qu’être impressionné par l’agilité et l’audace de Hammad, l’ouvreur de la voie, en solo bien sur dans les passages de 5!

C’est l’heure du retour. Mohammad nous ramène vers Amman. Plus on s’éloigne de Ramm, plus on se rend compte à quel point on était déconnecté de tout au milieu de ces Jebels. Le plus dur pour le rêveur est le retour à la réalité!

Pilier de la Sagesse

Pilier de la Sagesse

Ali nous redépose ce matin chez lui à Ramm.

Après la journée trépidante d’hier, ce sera un jour off pour Quentin. Il faut recharger ses batteries pour les 2 derniers jours. Du coup il reste avec ses copains du village.

Pendant ce temps, nous partons avec Nico grimper les classiques Pilier de la Sagesse. Une bien belle escalade de 300m en particulier dans les dernières longueurs qui mène dans les Dômes du Jebel Rum (encore loin quand même). Nous bouclons rapidement et sans anicroche ce petit voyage, presque déçus (enfin n’exagérons pas quand même!) au regard des découvertes et des aventures des jours précédents… Descente rapide par la Hamad’s route.

Ca nous laisse un peu de temps pour préparer au mieux nos sacs pour la dernière expé du voyage, 2 jours sur le Jebel Rum.

Jebel Khush Khashah et descente du canyon de Khazali

Jebel Khush Khashah et descente du canyon de Khazali

Ce matin Ali nous récupère à Barrah canyon et nous dépose au pied de la Sabbah’s route au Jebel Khush Khashah. A priori, une voie moins dure que les précédentes. Mais nous avons en projet de la pimenter par la descente du canyon de Khazali sur laquelle nous avons peu d’infos…

Effectivement, la montée au Jebel Khush Khashah ne nous pose pas trop de problèmes. Nous profitons de la vie, perdus dans les Jebels Jordanien. On flâne, on prend le temps. On a presque le sentiment d’avoir passé toute notre vie à courir ces montagnes.

Après un bon lézardage au sommet, nous nous souvenons qu’une longue descente nous attend et quelle descente!

On savait pas vraiment à quoi s’attendre et bien on a pas été déçus une fois de plus! Tout démarre par un canyon bien large ou rapidement on tire un rappel qui exclue toute possibilité de demi-tour. L’engagement made in wadi Rum. L’issue est vers le bas, inch’allah! Petit à petit, le canyon se rétréçit, quelques passages de désescalade et d’autres rappels nous enfoncent encore plus profondément au coeur du Jebel. Puis arrive un court rappel atterrissant directement dans … une vasque pleine d’eau! Nous y avions songé en plein lézardage au sommet et nous étions dit goguenard qu’au pire ça serait pas bien dramatique un petit bain! Mais là devant la piscine, on fait moins les marioles! Nous sommes même plutôt assez motivé pour rester sec aussi longtemps que possible… La piscine ne se contourne pas, il faut affronter l’obstacle! Je me lance donc dans une escalade sur le bord de la piscine sur un rocher poli (trop poli pour être honnête)  et sans prises avec en cas de zipette, aucun mal si ce n’est une trempette intégrale… Ca passe! Je parviens ensuite à guider Quentin et Nico sans souci vers le sec…

La descente sera ponctuée de petits ateliers comme celui-ci et il faudra chercher plusieurs fois une astuce et des plans B pour pas se tremper!

A la nuit tombante nous nous engageons dans un verrou du canyon ou celui-ci rétréçit encore pour ne faire plus que la largeur des épaules! Là un premier rappel finit directement dans une petite marmite qu’il va être difficile de finter. Si près du but, le bain semble inévitable… J’enlève les chaussures et remonte le pantalon et me laisse descendre dans l’eau la queue entre les jambes. Mon pied rencontre le sol avant que mon entrejambe rencontre l’eau, ouf!

Cette partie du canyon est vraiment très étroite et magnifiquement sculptée par l’eau. Nous sommes en plein rêve!

Au moment où la nuit tombe (comme d’hab’) la corde décide de se coincer dans un rappel in-remontable! On sacrifie donc au lieu un bout de ce précieux nylon. Une dernière vasque nous oppose une courte résistance puis d’un coup tout s’accélère, on entend Ali qui nous appelle! Il est venu à notre rencontre pour être sur que ça allait bien… Au fait nous sommes à 50m de la sortie du canyon… Le rocher est parsemé de gravures nabatéennes qu’Ali nous montre. Nous nous engouffrons dans le 4*4 et 1minute après nous sommes au camp d’Ali situé à 300m de la sortie du canyon devant une repas orgiaque comme toujours!

Une journée très contrastée entre le farniente jusqu’au sommet et la montée en puissance progressive dans la descente. Tout ça dans la bonne humeur, on a la banana!

Quentin s’endort dans son assiette pendant que nous buvons quelques thés avec nos hôtes… tout baigne

But à Ocean’s slab et Iglakhat canyon

But à Ocean’s slab et Iglakhat canyon

L’idée du jour est de gravir le Jebel Barrah par Ocean’s slab la seule voie abordable pour ce sommet.

Malheureusement pour nous ce sera un but! La traversée expo en 4+ est vraiment expo pour tout le monde, impossible à assurer! Trop de risques que nous ne souhaitons pas prendre… Un petit moment de déception quand même à quelques encablures du sommet. Mais bon le moral revient vite car le cadre est fantastique et la descente bien ludique!

Et pis comme on rentre plus tôt que prévu, on a du temps pour aller explorer le canyon Iglakhat… Finalement le lot de consolation s’avère plus que pas mal! Encore un canyon hallucinant qui nous amène dans un autre wadi regorgeant lui aussi de siq et autres wadirumeries en tout genre. Faute d’avoir gravit notre sommet, on en fait le tour et évidemment comme chaque jour, la nuit nous rattrape. Notre expédétion se transforme en balade nocturne dans le désert à la recherche d’une arche que nous croyons voir partout. Finalement lorsque nous ne la cherchons plus, elle nous apparaît dans toute sa splendeur…

Encore une journée bien remplie!

Inferno

Inferno

Après la bonne journée d’hier, aujourd’hui c’est relâche! Quentin reste chez Ali et Alia et se fait des potes… La barrière de la langue n’est pas un gros obstacle à cet âge là! Le jeu prend vite le dessus!

Avec Nico on va s’offrir quelques longueurs d’anthologies pas loin du village, à savoir les 3 premières longueurs d’Inferno… Une belle petite gourmandise que Nico déguste. Pour ma part c’est la 3ème fois que je fais cette voie et le plaisir est intact!

Après cette « détente », on se fait déposer par Ali à Barrah canyon avec tout ce qu’il faut pour 2 bivouacs confortables. Ici beaucoup plus qu’à wadi Rum on se sent loin de tout d’autant plus que personne d’autre ne bivouaque aux alentours! Ambiance bout du monde…

Ils sont fous ces ibex!

Ils sont fous ces ibex!

Pour commencer notre séjour chez les Bédouins, on part sur une petite expédition de 2 jours dans le wadi Um Ishrin.

Acclimatation en douceur au crapahutage Bédouin (Bédouin pas babouin Quentin!) dans le canyon Rakabat qui nous permet de raccorder le wadi Rum au wadi Um Ishrin… Sur le chemin, on tente la voie normale du wadi Um Ejil mais une cheminée un peu austère et poussiéreuse calme nos ardeurs. Pourtant on dirait que ça passe par là! Du coup on se rabat avec Nico sur une voie d’escalade juste à côté : Essence of Rum, une petite grimpette rapide et sympathique avec juste une longueur vraiment grimpante.

Ensuite, nous contournons par le désert tout le wadi Um Ejil pour aller poser notre bivouac au pied du cerbère de Kharazeh, le petit sommet qui se trouve à main gauche à la sortie du canyon du même nom. Premier bivouac à la belle pour Quentin! Et quel bivouac! On rêve en regardant les étoiles et on en profite pour défaire le monde avec Nico. Quentin écoute curieux…

Pour ce deuxième jour, l’idée est de gravir le Jebel Um Ishrin (1m de moins que le nettement plus célèbre Jebel Rum) par sa voie la plus facile : Bedan Majnoun. C’est un itinéraire qui a été (re?)-découvert récemment par Gilles Rappeneau, Robert Mandin et leur guide et ami bédouin Talal Awad. En franchissant une dalle (appelée maintenant dalle aux ibex) et en voyant les traces des ibex sur cette dalle bien raide, Talal lâche « Bedan Majnoun » qui veut dire « ils sont fous ces ibex! ». Et c’est vrai qu’on ne peut qu’être ébahi par l’agilité de ces quadrupèdes quand on voit la dalle!!

On s’est régalé sur cet itinéraire! D’abord on s’enfonce dans le canyon Assaoud, bien encaissé! On prend le premier canyon comme nous l’indique le topo que nous avons mais c’est une erreur, c’est le deuxième canyon qu’il faut prendre… Très vite on se retrouve dans le vif des voies Bédouines : passages exposés, oppositions au dessus de crevasses et saut alternant avec des sections faciles. Bientôt nous sommes au pied de la dalle aux ibex. Dur de les imaginer la dedans ces bougres! Pour nous la corde est indispensable et les pitons en place bienvenus! un court passage de bloc avec une prise taillé vient clôturer les difficultés… Le reste du trajet est somptueux. Une ballade hallucinante dans les dômes, envoûtante et ludique. Quelques courts pas de grimpe ponctue le trajet… Au plus on monte au plus la vue sur le désert se dégage… Finalement le sommet s’offre à nous et nous embrassons un 360° surréaliste! C’est le bonheur!

Pour la descente, c’est pas compliqué, on rembobine le film. On récupère notre bivouac et on se lance à la nuit tombante (18h30) dans le canyon de Zarnouk Al Daber (ou Kharazeh canyon). Encore un peu de crapahutage avant 2 rappels incroyables à la frontale qui nous envoient dans les entrailles du Wadi-Rum! Retour magique de nuit jusqu’à Rum où nous attend un copieux repas que nous honorons jusqu’au bout… Quentin avale d’incroyables plâtrées avant de piquer du nez dans son dessert. Beau baptême du feu petit ibex!

3 jours à Petra, la bariolée!

3 jours à Petra, la bariolée!

Avec Nico et Quentin, nous partageons pour une grosse dizaine de jours une aventure incroyable entre Pétra et le Wadi-Ramm.

Au programme, beaucoup de belles découvertes et de longues journées loin des sentiers battus à user nos mains et nos baskets sur le somptueux grès Jordanien, sur les traces d’itinéraires Bédouins et Nabatéens. Beaucoup de bivouacs aussi sous les magnifiques ciels étoilés du désert. Des litres de thé accompagnés de kilos de sucre! Et des Bédouins toujours aussi sympathiques et leur humour raffiné… Une plongée dans un univers où le temps s’écoule pas comme chez nous. Un seul regret : être obligé de rentrer!

Le voyage démarre par un petit tour de 2 jours et demi dans la fabuleuse cité antique de Petra, une des 7 nouvelles merveilles du monde…

Après un atterrissage à Amman et une petite grasse matinée (on est pas des bêtes!) nous filons à Wadi-Musa, porte d’entrée de Petra. Il nous reste quelques heures pour un premier contact avec ce lieu magique… L’heure tardive de notre arrivée nous permet d’être complètement en décalage avec les tours opérators et le gros des touristes. Dès les premiers mètres, c’est le choc! La beauté des lieux nous hypnotise… On ne sait vraiment plus où donner des yeux! Quentin n’est plus le seul enfant, nous sommes tous comme des gosses devant toutes ces merveilles! Au bout du Siq, cet étroit canyon, le Kazneh, un des temples les plus célèbres de Petra (Indiana Jones, Tintin) nous apparaît… On est scotchés! On flâne jusqu’à une heure tardive au milieu des temples aux milles couleurs… Retour par le Siq de nuit : seuls en un des lieux les plus touristiques du monde! Voilà pour le Petra « in » qui finira devant un buffet gargantuesque dans un resto de Wadi-musa.

Pour ce 2ème jour à Petra, on démarre tôt. On découvre le Siq avec une lumière nouvelle. Ensuite on prend la direction d’un High point au dessus du théâtre. Ce point haut s’atteint par de splendides escaliers taillés dans le gré par les Nabatéens. C’était pas des fainéants les bonshommes! Nous profitons du magnifique panorama dans une presque solitude. A la descente, milles surprises nous attendent encore… Des temples hallucinants, des roches colorées et bariolées comme Petra en a le secret, des sculptures dans la roche… Presque partout où se pose l’oeil, une surprise! A partir de là nous quittons le Petra « in » et nous laissons guider par nos envies… Visite d’un wadi plein de citronniers que nous nous promettons d’explorer complètement une autre fois… Finalement, nous prenons la direction d’Ed Deir… Nous laissons le chemin classique aux quelques touristes présents ce jour pour remonter un canyon apparemment pas souvent fréquenté… Pas de véritables difficultés à l’exception d’un court pas de désescalade. Nous rejoignons Ed Deir, ce somptueux temple, à une heure où même les bédouins ont déserté le lieu. Instants magiques. Nous flânons en chemin et passons encore pas mal de temps à explorer Qasr-El-bint… Retour de nuit par le Siq, pas un pelé!

Dernière virée à Petra avant de filer à Wadi-Ramm. On commence à prendre conscience de la dimension du massif dans lequel nous pourrions encore passer de longues journées! On explore de plus près les tombeaux et temples dans le secteur du tombeau de l’Urne. On découvre pleins d’escaliers cachés désertés par les touristes. Un vrai paradis pour les 3 enfants que nous sommes! On finit par trouver un vieux chemin qui monte sur le sommet au dessus du Siq et de là au Jebel-Al-Khutba où on sort la corde pour quelques escaliers bédouins… On est aux anges! Sur ce plateau perché, on croise Ali, un berger qui nous offre le thé et nous raconte le chemin qui l’a mené de l’alcool à la liberté de courir les montagnes avec ses chèvres… Il nous parle aussi de quelques chemins très peu connus, ça fait rêver… Nous l’abandonnons à sa vie libre et courons vers nos dures obligations : trouver et remonter le Wadi-al-Mudhlim, un canyon réputé étroit! Nous n’avions pu obtenir de renseignement objectifs, les gestionnaires du site nous ayant même refusé l’accès au canyon par son accès le plus facile sous prétexte de risques élevés liés aux crues soudaines et de piscines d’eau infranchissables. Rien de tout ça finalement! Un canyon hallucinant (et complètement sec) parfois large d’un mètre où effectivement il ne vaut mieux pas se prendre l’orage. On arrive juste dans le bon timing avec Mohammad notre fidèle taxi qui nous amène à bon train vers wadi-Rum où nous sommes attendus par Ali et Alia nos hôtes bédouins.

Hiker’s road

Hiker’s road

Pour finir en beauté notre séjour, nous choisissons de gravir le Jebel Nassrani par la célèbre voie Precht, Hiker’s road. La façon la plus facile d’accéder à ce sommet!

Il y a quelques très belles longueurs dans cette voie mais ce n’est pas la raison principale pour laquelle on y va. Ici on se rapproche plus de la course en montagne. Ce qui marquera c’est l’intelligence de l’itinéraire qui résoud habilement le problème de cette face sans dépasser le 6a. La sortie sur les dômes sommitaux est juste splendide avec un 360° sur le massif de Wadi Rum. Et la descente est une course dans la course où l’on s’enfonce dans un wadi sans fond et large comme les épaules…

Les grimpeurs purs n’aimeront probablement pas mais nous on a adoré et puis depuis le début nous n’avions encore pas gravi jusqu’en haut un seul sommet donc c’était la conclusion idéale!

Barrah tribord toute

Barrah tribord toute

Finalement comme compter les grains de sable ne nous motivait pas trop, nous sommes aller rendre une petite visite à une voie récemment ouverte (2007) pas très loin de Star of Abu Judaiah : Barrah Tribord toute, dont nous avions glané le topo dans le livre d’or de la Rest House.

Et bien nous n’avons vraiment pas été déçus! La voie se déroule dans la dalle à droite de la fissure de Dégage cancer et parcourt un incroyable océan de réglettes à tendance flake (écaille)!! De superbes longueurs dans un style radicalement différent de tout ce qu’on a fait à Rum depuis le début… Ca vaut carrément le détour!!

Pour les cotations ça donne :
L1 : soit on attaque par la cheminée de Dégage Cancer, soit on fait tranquilement le tour à pied pour attaquer 10m plus haut. 6c, 35m.
L2 : un grand 6b avec 2 surplombs plus durs en 6c/7a (1 pas à chaque fois). 45m
L3 : un surplomb rude au départ (7b, 1 pas) puis 6a+. 30m
L4 : en shuntant un relais on fait une grande longueur de 50m en 6b. Sinon relais intermédiaire à 25m.

Hormis dans les passages clés bien équipé, l’équipement est aéré (5-6m entre les points) et il vaut mieux être à l’aise dans le 6b.

La voie est entièrement équipée et peut être parcourue avec une douzaine de dégaines et 3 sangles longues pour rajouter quelques lunules. Le topo indique de prendre 3 camalots mais je n’ai vu aucun endroit pour en mettre!

Attention quand même : certaines cordelettes de lunules en place commence à fatiguer et il faudra envisager de les remplacer. Donc prévoir un peu de cordelette assez fine pour rentrer dans ces lunules percées au perfo (7 mm) et un couteau.

Pour la descente 2 options, soit vous sortez par Dégage Cancer (mais alors il faut prendre de la quincaillerie) et vous descendez par la même descente que Sundown soit vous descendez en rappel dans la voie. On a fait ça en 4 rappels en shuntant celui qu’on avait sauté à la montée. Il vaut mieux alors clipper quelques points pour y arriver. Ensuite on est descendu sur les relais de montée. Attention aux cordes, le rocher est bien abrasif, vaut mieux éviter les gros pendules!! Il y a aussi un relais décalé au dessus à gauche du 7b (environ 5m au dessus et 10m à gauche). Sangle sur lunule avec maillon.

Star of Abu Judaiah

Star of Abu Judaiah

Venir à Rum sans aller à Barrah canyon pour un grimpeur c’est comme aller à Paris sans visiter la Tour Eiffel pour un touriste japonais!! C’est  à peine imaginable!

Comme nous avons déjà tous les deux fait la world classic Merlin’s wand, nous jetons notre dévolu sur la deuxième vedette du secteur la bien nommée Star of Abu Judaiah.

Ali nous dépose au pied de la voie. Bien rapidement, le calme parfait du lieu nous envahit. Il est loin le bruit de fond quasi permanent que l’on capte quand on grimpe aux alentours de Rum. En dehors d’une paire de 4X4 et d’une poignée de randonneurs, pas âme qui vive ce jour dans le canyon.

La voie débute par 3 longueurs faciles avec juste un petit coup de fesse à donner en 2ème longueur pour franchir un court pas de bloc en 6c, bien protégé par 2 pitons.

Ensuite c’est le festival!

D’abord une longueur en fissure pimentée de quelques petits pas où il ne faut hésiter à s’écarter un peu de la fissure…
Au dessus, une longueur dalleuse avec tout ce qu’il faut…
Puis de nouveau de la fissure sur 2 longueurs où la renfougne n’est pas forcément la meilleure option.

Bref une ligne magique, d’une grande pureté! Un must que nous gravissons en bon style (du moins personne n’était là pour dire le contraire!!)

4h après être partis nous voilà de nouveau au sac…
Cela nous laisse quelques heures pour compter les grains de sable avant l’arrivée de notre taxi…

Black Magic

Black Magic

Aujourd’hui c’est relâche : pas de réveil! (De toute façon les coqs s’en chargent!)

Pour s’occuper un bout de journée, on va faire un tour dans Black Magic. Très belle surprise. Plus on monte, plus la voie est belle! Ca déroule nettement plus que dans nos escapades précédentes, on se fait vraiment plaiz’.

Le topo d’Howard est faux. De R6 au niveau de l’arbre, il faut traverser 25m à gauche pour emprunter une belle fissure sur une écaille décollée. Relais (le R8 du topo) 25m au dessus dans l’axe de la fissure. Ensuite c’est OK. pour la descente on a fait les rappels suivants : R11, R10, R9 jusqu’à la terrasse. Traversée à pied jusqu’à l’arbre puis rappel de 45m sur l’arbre. Ensuite descente bédouine par Al Thalamiyah, en suivant les kairns.

Une voie à ne pas louper.

Inshallah factor

Inshallah factor

Le grimpeur qui traîne ses chaussons dans les rues animées de Rum aura inmanquablement les yeux attirés par la face Est du Jebel. Plusieurs itinéraires parcourent la face d’en haut jusqu’en bas mais seulement 2 en escalade libre à savoir Raid mit the camel et Inshallah factor.

Inshallah factor c’est vraiment la ligne qui crève les yeux, d’une évidence parfaite. Jusqu’à la cinquième longueur, on redescend facilement dedans, après le salut est vers le haut, avec une petite descente à la mode bédouine alternant crapahute et rappels…

Voilà notre petit chantier du jour!

Et on est tout de suite dans le bain avec un passage dans la première longueur qui secoue un peu avec un difficile verrou de main dans une fissure désespérement lisse avant de se rétablir dans une cheminée renfougnesque! Au dessus, deux longueurs un peu moins rudes dépose au pied du crux. Une fissure qui se rétrécit de plus en plus! En fait le passage n’est pas extrême mais tout va dépendre de la qualité des protections que vous mettrez. Si vous êtes un grimpeur prévoyant, ayant collecté de l’information de qualité, comme celle que je vous donne (!!), vous avez à votre baudrier 2-3 petits coinceurs (vraiment les plus petits!) et des C3 (micro-camalots) ou équivalent. C’est tout ce qu’il sera envisageable de mettre dans le passage clé… (ou alors des pitons mais c’est un peu exagéré). Nous avions lu la veille dans le livre d’or de la rest house un commentaire en anglais qui disait « take some pegs or be a bold climbers ». Bon les pegs c’est les pitons, on en a pas, c’est réglé! Mais bold climber qu’est ce que cela pouvait-il bien vouloir dire? Nous apprendrons plus tard que ça veut dire grimpeur couillu!

Bref nous on a pris l’option couillue!

La suite se calme rapidemment. Ca grimpe encore mais c’est nettement moins soutenu. L’ambiance est terrible. Pour les deux dernières longueurs, on s’engouffre dans une cheminée dont on se demande un peu comment on va en sortir!

Retour à la lumière à 50m de l’oeil d’Allah avant d’engager les rappels. En s’y prenant tranquillement, les rappels sont pas si foireux…

Par quelques bédouinades, on rejoint ensuite la fin d’Hamad’s route…

Retour à Rum avant la nuit comme nous l’avions espéré!

Aquarius

Aquarius

Après Cat Fish Corner le matin, on poursuit notre quête de l’ombre en face est du Jebel Rum par les 4 premières longueurs d’Aquarius. Un peu surprenant ici, la voie débute au milieu d’un des rares secteurs de couennes du massif.

La ligne débute juste à droite d’un toit et va ensuite chercher une fissure noire. La voie est splendide, avec une mention spéciale pour la deuxième longueur. Quelques passages obligatoires en traversée pimentent l’ascension. Nous descendons en 3 rappels équipés par Mano Negra qui a l’air bien classe aussi. Aquarius continue au dessus mais nous n’avons pas le temps aujourd’hui et nous voulons en garder un peu sous le coude car demain, un petit projet nous attend!

Repas gargantuesque à la Rest House, seul endroit où les afficionados de la bière et du vin rouge pourront se rassasier.

Cat Fish Corner

Cat Fish Corner

Aujourd’hui on va butiner! Objectif rester à l’ombre! Au soleil, la chaleur n’est pas excessive mais les pieds entre vite en liquéfaction dans les chaussons! On attaque le matin par Cat Fish Corner, un dièdre d’anthologie perdu vers Rahkabat canyon (vers the Beauty). Accès : 30min à 1h30 d’accès selon votre connaissance des lieux!

La première longueur qui n’est pas la plus dure sur le papier est la plus surprenante car on ne sait jamais trop quelle technique employer et quelle partie du corps coincer! Au pied de la fissure, je commence à très sérieusement me demander pourquoi je n’ai pas un camalot 6 accroché aux fesses tant les premiers mètres ont l’air large! Mais là encore des surprises viennent à la rescousse. Des fissures secondaires permettent de bien se protéger. Comme pour l’ensemble du séjour, nous avons fait l’impasse sur les camalots 4 et 5. Peut être pour cette première longueur ce n’est pas une hérésie totale d’embarquer un numéro 4.

La deuxième longueur est un beau petit morceau d’anthologie! Une délicieuse et régulière fissure-dièdre de 30m…  Là, on oublie le camalot 4 et autre artillerie lourde! Camalots petits et moyens et cablés sont les armes idéales.

Le final, un cran en dessous en beauté et difficulté vaut quand même largement le détour!

Voilà une petite matinée bien occupée, cette après midi on file sur la face est du Jebel Rum pour rester à l’ombre.

Lionheart

Lionheart

Après avoir renoué avec le charme des nuits Rumiennes, bercées par une succession de divers chants tous plus matinaux les uns que les autres, après avoir retrouvé la fine saveur du déjeuner au kiri miel, nous voilà en marche pour Abu aina à une petite demi – heure de Rum pour aller gravir Lionheart, une voie très réputée (à juste titre)!

Ici comme à la face est du Jebel Rum, l’accès est facile. Pas de grosse traversée expo, pas de saut de Siq ou autre désescalade de dôme… Juste un peu de crapahut pour se retrouver au pied de cette ligne qui crêve les yeux. C’est simple, une fois la fissure trouvée, vous n’avez plus qu’à la suivre en mettant à intervalle régulier un petit morceau de métal pour vous assurer!

Comme durant toute la suite du séjour, nous sommes seuls dans le secteur et seule nous parvient de temps à autre la rumeur d’un 4X4 qui file dans le désert…

Dès la deuxième longueur, l’escalade devient sérieuse avec un 6b en fingercrack (fissure à doigt) comme on dit pour faire croire qu’on est un professionnel de la fistrouille. Tout se protège bien, pas de souci. Dans la troisième, je pars la queue entre les jambes dans un off width (une fissure trop large) où je vois bien que l’espoir de placer mes camalots est maigre. Mais comme souvent à Rum, le rocher est plein de surprise et le passage tant redouté se transforme en une balade dominicale… Au dessus ça continue dans une fissure dièdre sans fin qui se redresse progressivement. Ce n’est qu’à la fin qu’on la quitte pour une dernière envolée dans un 6a bien aérien. Quelques gouttes de pluie saluent notre arrivée au sommet de la voie. A quelques kilomètres sur le Jebel Khazali c’est le festival son et lumière… On laisse tomber le sommet qui se trouve un petit quart d’heure de bédouineries et on enchaîne les rappels.

Démarrage en beauté donc avec cette incontournable du massif.

Mumkin et Inferno

Mumkin et Inferno

Drôle de maladie que cette Wadi Rumite. Elle se contracte au cours du premier voyage à Wadi rum. En rentrant chez vous, vous croyez d’abord être épargné. Mais le virus est en vous, il incube sournoisement… Lentement, il se fraye un chemin dans votre cortex cérébral. De neurones en neurones il se faufile de partout et engorge la moindre de vos synapses… Petit à petit vous perdez le contrôle jusqu’à ce qu’un soir, dans un accès de fièvre, vous cliquiez d’une main fébrile sur la case « valider » du site d’une compagnie aérienne. Vous venez d’acheter un billet d’avion pour la Jordanie.

Voilà comment Fred et moi nous retrouvons de façon quasi improvisée dans ce lieu magique que nous connaissons déjà tous les deux.

Nous retrouvons à l’aéroport d’Amman Mohammed notre taxi fétiche un peu plus morose que la dernière fois. Les politiques d’austérité font aussi rage en Jordanie et l’augmentation brutale de 20% des taxes sur les produits pétroliers passent mal. Sans compter le climat ambiant dans la région entre l’afflux de réfugiés Syriens et le conflit à Gaza qui a tendance à faire fuir un peu le touriste même si la situation en Jordanie est plutôt stable.

Nous arrivons à Rum vers 12h. Dépose du barda chez Ali et Alia, un petit thé et zou, nous filons faire un premier tour de chauffe sur la face est du Jebel Rum et ses itinéraires courts.

On pensait attaquer par Inferno, mais un couple de grimpeur est déjà engagé dans la première longueur et le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne déroule pas pour eux! Monsieur mettra environ 3/4 d’heure pour venir à bout de la première longueur qui est la plus facile de la voie… Et madame mettra à peu près le même temps pour parcourir cette même longueur en second…

Bref, on modifie nos plans et nous attaquons un peu plus à gauche par les trois premières longueurs de IBM baptisées dans le topo d’Howard : Mumkin. Bien sympathique pour renouer le contact avec le grès Jordanien. Pendant ce temps là, notre couple en dérive a sagement décidé d’abandonner la bataille dans Inferno nous laissant la voie libre!

3 longueurs de rêve, à ne manquer sous aucun prétexte! La première est déjà très belle mais c’est de plus en plus beau au fur et à mesure qu’on monte… Les camalots glissent tous seuls dans des fissures idéalement taillées pour. La grimpe est jouissive, intuitive. Voilà de quoi bien nous mettre en appétit pour la suite du séjour.

Wadi Rum – The Beauty

Wadi Rum – The Beauty

Pour ce dernier jour du trip à wadi Rum, on s’est réservé le meilleur : un petit tour vers le Jebel um Ejil où se trouve the Beauty. Après les bédouineries des jours précédents, l’accès est pour nous une véritable promenade de grand mère! Comme nous sommes très gourmands, nous attaquons la journée par la voie d’à côté, Alan and his perverse frog. Un bon petit fourvoyage de ma part nous fera explorer une partie de la face. Tout rentre assez rapidement dans l’ordre… La voie est magnifique, du 3 étoiles sans problème avec mention spéciale pour la longueur en trav’. Du sommet, on récupère facilement les 3 rappels de the Beauty.

En bas, on s’expédie un peu de houmous et c’est reparti pour 150m d’extase! On n’emprunte plus la cheminée sableuse dans le haut mais une variante droit dans la dalle protégée par 2 pitons. Je m’illustrerai là par mon style très… français.

L’apothéose c’est la dernière longueur où l’on ne regrette pas d’avoir emporté ce camalot 5 si lourd qui a bien failli rester à la maison! Quelle classe!

Retour dare dare car à Rum nous attend notre taxi pour Amman. Les sacs sont faits à l’arrache avant de s’entasser dans le taxi pour un long voyage vers Madaba où nous allons passer la nuit. Sur le chemin, au milieu de nulle part, Mohamed notre taximan s’arrête et nous peinons à comprendre ce qu’il essaye de nous dire. Au fait il nous montre qu’un incroyable effet d’optique nous donne l’impression que la route est plate alors qu’elle monte. Preuve à l’appui : la voiture recule! Bien vu!

Bonne petite soirée à Madaba dans un restaurant où nous rhabituons nos palais à certaines saveurs oubliées…

Fin du trip pour moi qui reprend l’avion à 7h du mat’ le lendemain alors que Ju et Jean s’octroie une petite journée de plus à la Mer Morte… A bientôt les gars!

Wadi Rum – Flight of Fancy

Wadi Rum – Flight of Fancy

Relâche totale ce matin : un peu de glande ça fait du bien! On pense faire une petite grimpette sur la face est mais comme de toute façon la chaleur est revenue, il faut attendre que le secteur passe à l’ombre. Y a pas l’feu!

Direction donc Flight of Fancy cet après-midi dont la beauté de la ligne vu de puis Inferno nous avait bien mis en appétit en début de séjour. Jean est chaud bouillant car les 2 jours de crapahute dans le massif lui ont permis de reconstituer son orteil. Ju fait un break et nous regarde grimper.

Une cordée d’allemands très inefficaces mais néanmoins sympathiques nous obligerons à de longues pauses au relais malgré un départ décalé de quasiment 45 minutes!

Curieux ces allemands dont le projet est de gravir tous les deux la longueur clé en tête! Nous parvenons à nous intercaler entre leurs deux essais mais suite à un malentendu, ils laissent la longueur intégralement (sur)équipée avec un point béton quasiment tous les mètres quand c’est pas plus! Dommage mais bon ça nous permet de filer. Malgré ça on s’éclate bien dans cette voie magnifique. Le défaut de l’escalade à Rum, c’est que grimper des longueurs d’anthologie est tellement courant que l’on finit par trouver ça normal! Attention au retour à la réalité!

Traversée du Jebel Rum – Jour 2

Traversée du Jebel Rum – Jour 2

Suite de l’épopée Jebel Rum… La brave journée d’hier a laissé quelques traces dans les organismes… Le réveil est un peu douloureux pour certains ce matin mais la bonne humeur est là! Dans un élan d’enthousiasme, on se surprend à penser que l’itinéraire sera plus facile à trouver qu’hier et que l’on se rapprochera plus des horaires bédouins en solo… L’espoir fait vivre.

Il est 9h30 quand nous décollons et pour se mettre en jambe, nous traversons le Grand Siq. Chacun son truc. D’emblée on est replongés dans les mêmes acrobaties qu’hier. Dalles expos, désescalade, pas de IV+. En tous cas ce passage est bien sympathique et permet de gagner facilement les déserts d’Al Thalamiyah. Atelier inédit aujourd’hui : la grimpe sur arbre pour éviter un passage trop dur. Il faut monter sur les plus hautes branches qui ploient un peu sous la masse des envahisseurs! Juste après un très court pas de bloc verrait bien des larmes si les bédouins n’y avait pas taillé une salvatrice réglette (et poser un escalier bédouin)!

Chose incroyable qui ne nous est pas arrivé hier : nous venons de passer plus d’une heure sans se demander si on était sur la voie! Mais ça ne pouvait pas durer. Passée la fenêtre, c’est l’erreur! On se laisse hypnotiser par quelques kairns qui nous descendent dans un wadi vers l’W. Plusieurs voies se croisent à ce niveau, il faut être vigilant. Si hier les kairns étaient rares, aujourd’hui ils sont fourbes! Tout finit par rentrer dans l’ordre… pour quelques instants seulement! Difficile de se relâcher dans ces voies bédouines, il faut sans arrêt fouiner pour trouver le cheminement. Nous élaborons aujourd’hui la tactique dite du chien : je flaire devant et Ju et Jean ne me rejoigne que si c’est bon!

Ainsi je chercherait pendant une demi-heure le passage du grand Siq après la fenêtre. Ce canyon large de 50m et profond de 100 ne présente que peu de faiblesse. On commence par le longer vers l’E par des dômes. Mais ça commence à descendre pas mal et aussi loin qu’on voit, pas d’issue! On hésite à continuer : en effet notre petite expérience de ces bédouineries nous a appris que ce que tu descends tu dois le remonter en cas de but! On passe finalement au niveau du point haut du Siq par un passage impressionnant mais bien moins dur qu’il ne pouvait paraître de loin (comme c’est souvent le cas dans le secteur). Une fois de l’autre côté, nous longeons le Siq vers l’E et descendons des dômes jusqu’à un plateau. De là, on s’aperçoit qu’il était éventuellement possible de traverser le Siq à ce niveau. Pour  piger, jetez un oeil au topo.

Petite hâlte au plateau, à l’ombre s’il vous plaît car aujourd’hui ça tape pas mal. Quelques kairns tentent de nous perdre mais nous ne laissons avoir que partiellement et trouvons la vire qui permet de gagner le haut du couloir d’Al Thalamiyah.

Mais pour nous ça ne s’arrête pas là. Après un court conseil de guerre et un bilan des provisions, la décision est unanime : on continue! On a plus trop d’eau mais c’est pas grave, on fermera la bouche! On rempile donc pour quelques heures de crapahute en direction du sommet N du Jebel Rum. Là le topo que nous avons devient vraiment limite, voire faux. La tactique du chien vit son heure de gloire! Passé le Jebel Nord, peu de difficultés (à l’exception d’un mur de 7-8 mètres à désescalader, avec des prises taillées) mais un itinéraire pas toujours fluide.

Nous hésitons pas mal de temps avant d’être certain de trouver le wadi Abu doud par lequel nous pensons nous échapper vers Rum. Une fois dedans nous n’avons plus de doute mais il aura fallu quelques explorations, une fine lecture de photo aérienne et un coup de boussole pour lever le doute. Une fois qu’on le sait évidemment, ça ne fait pas l’ombre d’un doute! Nous laissons donc tomber la dernière partie de la traversée : jusque là on s’amuse encore mais avec quasiment plus d’eau et la fatigue qui commence à s’installer, continuer pourrait transformer cette journée en une brave galère…

La descente par Abu doud nécessite encore pas mal d’attention dans les rampes mais l’itinéraire est facile à trouver et bien kairné. Enfin on gagne le wadi Bach et les signes de civilisation. Encore plus qu’après le trip Burdah, on a l’impression d’arriver dans une grande ville en débarquant à Rum, après 2 jours sans croiser âme qui vive. On s’échoue directement à la Rest House pour un bon petit gueuleton arrosé d’une bonne petite binouze, un met de luxe par ici!

Ce trip de 2 jours dans le Jebel Rum nous a vraiment marqué, autant (sinon plus!), que toutes les merveilles que l’on peut faire en escalade. Venir à Rum sans faire l’expérience d’une voie bédouine est un vrai sacrilège!

Traversée S-N du Jebel Rum – Jour 1

Traversée S-N du Jebel Rum – Jour 1

En ce premier avril, c’est pas de la blague, on part pour une belle aventure de 2 jours! Comme on voulait pas faire simple, plutôt que de partir sur la classique traversée W-E du Jebel Rum, on double le tarif avec la traversée S-N : plus longue et surtout bien moins fréquentée….

Le topo que nous avons donne l’intégrale en 9h30 avec toutefois une précision inquiétante : « J’ai parcouru cet itinéraire avec un bédouin qui connaissait intégralement l’itinéraire. Nous avons mis 9h30 sans sortir la corde et sans erreur d’itinéraire ». Comme on est pas bédouins, qu’on veut pas faire du solo intégral tout le temps et que de toute façon on porte le bivouac, nous pensons honorablement doubler le timing en étalant ça sur 2 jours.

Et bien on sera pas déçu pas cette première journée qui nous emploiera de 10h du matin jusqu’à 19h! Au programme visite de moultes wadi, enjambement de crevasses, descente dans les Siq, escalade de dômes, et j’en passe…. rien d’extrême en termes purement technique mais une recherche d’itinéraire corsée avec un topo succinct qui nous vaudra quelques errances passagères! Dès lors qu’on se plante pas mal et que l’on cherche à s’assurer un tant soit peu dans les passages expos, le timing explose…. Mais qu’importe, on est équipé en conséquence.

Après cette bonne journée de crapahutage, l’arrivée au sommet est jouissive dans les lueurs du couchant…

On profite des dernières lumières pour gagner les excellents bivouacs du désert de la Hamad’s route. Il fera quand même un peu frais en fin de nuit mais ça nous permettra de profiter de la splendeur du ciel étoilé

Barrah canyon – Les Rumeurs de la Pluie

Barrah canyon – Les Rumeurs de la Pluie

Après un dramatique accident dont les circonstances ne seront pas dévoilées ici, Jean n’est plus en mesure provisoirement de mettre des chaussons! On en profite pour s’entraîner à poser du camalot en basquets dans une fissure bien sympathique.

Mais comme on est bien affamé, avec Ju on part l’aprem faire Rumeurs de la Pluie, un dièdre bien appétissant et effectivement très classe victime d’une abusive simple étoile dans le topo de Howards. Bien sur c’est moins classe que la voisine Merlin’s wand mais ça vaut très très largement le détour. Prévoir un peu de marge quand même, le départ de la 2ème longueur est expo avec impossibilité de mettre une protection sur une petite 10 aine de mètres dans du 5c.

Arrivés à la moitié de la voie, on voit débouler notre taxi de retour : ce qu’on savait pas c’est que les Jordaniens changeaient d’heure ce jour là! On finit donc dare dare… mais pas de souci, notre bédouin n’avait pas l’air au pièce!

Retour donc à wadi, après 2 journées complètement hors du temps. En arrivant au village, on a presque l’impression de regagner une mégalopole!

Le soir devant la poélée de falafels le constat est simple : on a les doigts broutés et Jean l’orteil pas encore opérationnel. C’est le moment idéal pour partir sur une voie bédouine, une spécialité locale à ne manquer sous aucun prétexte! En plus, il fait de plus en plus chaud, c’est de bon augure pour notre bivouac. Comme on est joueur, au lieu de la classique traversée W-E du Jebel Rum, on opte pour la plus sauvage et plus longue traversée S-N. A suivre…

Wadi rum – Merlin’s wand

Wadi rum – Merlin’s wand

En route pour Barrah canyon! Le 4*4 flambant neuf d’Ali nous amène à vive allure vers ce massif à une 20 aine de km de Rum. Des Jebels à perte de vue, ça donne le tournis! Ali nous dépose au pied de Merlin’s wand avec tout l’attirail de bivouac. Après une petite heure à errer dans le désert aux alentours du bivouacs, complètement scotchés par la magie des lieux, on se prépare pour notre objectif du jour : Merlin’s wand. Une voie à la réputation mondiale! Approche réduite à néant : on peut mettre les chaussons sur les matelas du bivouac : c’est bon ça!

Ensuite pour l’itinéraire c’est pas compliqué : dans la fissure sur 180m. L’escalade est vraiment magique : les bords de la fissure sont étonnement sculptés ce qui rend l’escalade moins difficile que ce qu’elle en a l’air. Une vraie merveille! Nos doigts un peu broutés par les escalades des jours précédents commencent à déguster quand même!

Pas un chat dans le canyon ce jour. on se sent loin, très loin, énormément loin de tout! Repas de bivouac à base de produits « locaux » : houmous, purée d’aubergines, maïs… tout ça chauffé, pas mauvais! Un petit dessert et un petit coup de chartreuse pour pousser tout ça… on est pas mal là!

Wadi Rum – Inferno

Wadi Rum – Inferno

Après la bonne virée d’hier, on opte aujourd’hui pour une voie plus péchue mais moins loin sur la magnifique face qui domine le village de Rum. Ce secteur recèle de petites pépites de 3 ou 4 longueurs. Nous visons aujourd’hui Inferno. Fourvoyage dès le départ! Je me laisse hypnotiser par quelques malheureux bolts (spits) qui s’avèrent être 50m plus à droite qu’Inferno. Quel ignare! Ici on grimpe sur camalot que je sâche! Quelle idée aussi de venir jouer du perfo ici. Bref on fait deux longueurs pas vilaines du tout dans cette voie qui ne figure pas sur le topo… Mais on est tétus, on veut faire Inferno! Nous voilà donc embarqués sur une bien sympathique traversée de 35m, jolie et protégeable qui nous permet de rejoindre Inferno. Une première probablement!

Nous regagnons Inferno pour les 2 dernières longueurs qui sont, comment dire… anthologiesques! Mythiquissimes! En particulier le dièdre de 50 mètres de la dernière longueur. Du plaisir à l’état brut!

Une descente efficace en 3 rappels bien commodes et nous voilà de retour, à des heures un peu plus honorable que la veille!

Le soir on se tâte un peu sur la suite du programme. La traversée du Jebel est un de nos objectifs mais ça caille encore bien et la nuit risque d’être rude là haut avec des duvets light. Finalement on décide de rester « en vallée » et de partir sur la mini-expé à Barrah canyon. L’affaire est rapidement conclue avec notre hôte qui nous conduira là bas avec tout le nécessaire pour passer un bon bivouac..

Wadi Rum – Doodle Rum

Wadi Rum – Doodle Rum

Premier jour du trip Wadi Rum… Après les trips hivernaux dans les Ecrins changement complet de décor! M’enfin ça caille quand même pas mal par rapport à ce qu’on s’imaginait avec Ju et Jean… Grimpe en doudoune, même au soleil pour ce début de séjour!

Pour faire connaissance avec le caillou, on s’oriente vers Doodle Rum dans le wadi Shelali. On le prend cool sur l’approche avec une petite visite des sources de Lawrence… Puis avant de commencer la voie elle même, on goûte aux joies des approches locales où il faut avoir le pied et l’oeil bédouin!

La voie est bien sympathique et variée, idéale pour se mettre en douceur aux joies du grès.Ca déroule pour tout le monde là dedans. La voie finit un peu nulle part, alors on décide de pousser jusqu’au sommet. Là ça change complètement de caractère : rien d’extrême mais du Bédouin’style comme Rum en a le secret. Dalles, vires expos, recherche d’itinéraire… une bonne mise en jambe qui nous mène aux dômes sommitaux. Là on s’offre un bon casse dalle en embrassant pour la première fois des yeux ces paysages époustouflants dont on ne se lassera pas! Désescalade de la bédouinade puis descente en quelques rappels et retour à la casbah… de nuit! Pour bien commencer!

Tout ça finit par une bonne ventrée de falafels dans le boui-boui local avant de regagner nos pénates chez nos hôtes Ali et Alia.

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