Grand Peygu

Grand Peygu

Le Grand Peygu est une magnifique pyramide qui attire inmanquablement l’oeil quand on remonte vers le col de l’Izoard. On espère ce jour avec Rémy y trouver une neige transformée. La fraîcheur dans la montée permet à la neige de ne pas transformer trop vite, idéal pour nous qui sommes un peu tard! Au sommet le vent ne nous incite pas trop à lézarder et on se jette rapidement dans la descente. La neige est agréablement transformée et de petites coulées sans conséquences se déclenchent à chaque virage. Du bon ski même s’il y a mieux!

Vallon du Fontenil

Vallon du Fontenil

Pas d’objectif bien précis ce matin. Une rando vers le Laus avait été évoquée mais au vu de l’épais stratus dans lequel baigne le Briançonnais ce matin, ça ne semble plus très judicieux! Le nuage semble moins épais vers le Lautaret. Avec un peu de chance, c’est même une belle mer de nuage. Bingo! En se dirigeant vers le Lautaret, ça se déchire! Mais c’est pas non plus le grand bleu, des nuages accrochent le relief. C’est finalement vers le Vallon du Fontenil que la météo est provisoirement la meilleure. On peut chausser au niveau des Boussardes grâce à la petite chute de la nuit qui aura déjà fondu à notre retour. En montant dans le début du vallon, on se laisse appeler par les belles pentes en rive droite. Nous visons une sorte de large couloir. Vers le haut de la pente, les conditions nivologiques sur ce versant froid nous inquiètent un peu : le manteau est très irrégulier avec de belles accus et un millefeuille pas très appétissant. Un mini-woom à l’entrée du large couloir suffit à nous faire renoncer.

Quelques minutes d’extase dans une neige parfaite! Qu’il est bon ce printemps!

Pic W du Combeynot

Pic W du Combeynot

La neige semble enfin vouloir arriver dans nos massifs! Le mauvais temps s’est emparé de ce mois d’avril et ne semble plus vouloir le lâcher! Quasiment chaque journée apporte sa livraison d’or blanc. Aujourd’hui, on se motive avec Nico pour aller tâter d’un peu plus prêt les nouvelles moussons. Départ dans un nuage au propre comme au figuré, avec un réveil un peu difficile! Puis c’est l’illumination : le nuage se déchire, l’esprit s’éclaircit et le corps se réveille… Nous stoppons la montée 150m sous le sommet car les cumuls de neige deviennent un peu trop important. Pas de regret de toute façon vu ce qui nous attend!

Liaison Promontoire – Temple Ecrins

Liaison Promontoire – Temple Ecrins

100% matière grasse cette matinée! On émerge à tour de rôle sur le coup des 9 heures… Vraiment trop bon ce refuge du Promontoire déjà plein soleil à cette heure là. Bon dorage de pilule, engloutissage massif de denrées alimentaires et contemplation! on est hors du temps, tout cotonneux… Tout ce qui va bien pour une bonne récup après la voie d’hier

Petit contrôle technique des deux carcasses. C’est pas pire! Un peu fatigués mais sans plus… les doigts de Ju sont toujours steackés mais mon cul me fait bien moins mal! En tous cas on est très motivés tous les deux pour continuer, la décision est vite prise! On réajuste un peu le contenu des sacs en calculant ce qu’on pourrait laisser à la Bérarde (quasiment 3kg de bouffe / gaz, on a vraiment fait les sacs à l’arrache!).

Sur le coup des 12h on quitte le petit radeau du Promontoire pour s’élancer dans une mer de neige transfo excellente à skier. Le vallon des Etançons est à nous, quel pied! Dans le bas, après la jonction avec le vallon de Bonnepierre, la sécheresse de l’hiver et les chaleurs actuelles mettent à nu certains passages mais on s’en sort quand même avec très peu de déchaussage.

Arrivée à la Bérarde on croise les premiers touristes qui nous informent que la route vient juste d’ouvrir, et ça c’est une très bonne nouvelle pour le retour vu que ça nous évitera 10 km de marche! On croise aussi Martine la gardienne du Chatelleret venue faire sa petite inspection avant l’ouverture. Rencontre bien sympathique! Après une bonne halte hydrato-restaurative, on recharge le barda direction le vallon de la Pilatte. Le vallon est encore suffisament enneigé pour être skié intégralement. Après une petite heure de marche, la face NO de l’Ailefroide nous pète à la figure, quelle classe! Nos Jorasses locales!

La montée à Temple Ecrins est assez ignoble. On emprunte d’abord le couloir qui s’avère vite impraticable (au bout de 150m de déniv’), du coup on se rabat sur le chemin d’été partiellement déneigé. Nombreux déchaussages ou escamotages de peau selon les préférences de chacun, comportement directement corrélé à l’âge des skis…

On arrive à Temple Ecrins sur le coup des 17h ce qui nous permet de profiter encore d’une petite heure de soleil.

Temple Ecrins en hiver c’est pas la joie! Une espèce de grotte humide et froide, enfouie dans la neige. Rien à voir avec le Promontoire. Pour résister aux avalanches, ce refuge n’a pas eu d’autre choix que de se terrer. Heureusement, une fois de plus, le genep’ viendra à notre rescousse!

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Refuge du Promontoire – Brêche du Rateau

Refuge du Promontoire – Brêche du Rateau

Après une petite vaguelette de froid (de vent surtout) voilà que notre saint oracle nous promet l’anticyclone parfait (en échange du très raisonnable  sacrifice de 1€30 par appel + 34 cents/min). Pas un souffle d’air, un iso oscillant entre 3000m et 3500m  (au demeurant plutôt inquiétant).

Il n’en faut pas plus pour qu’à nouveau les alpinistes tourmentés par leur rêves de faces nord laisse libre cours à tous leurs fantasmes ascensionnels… 2 coups de fils plus tard et nous v’là au téléphérique de la Meije avec Ju en train de charger nos gros sacs d’un maximum d’objets que nous supposons utiles pour les 5 jours qui viennent. Le programme est simple, limpide : enchaîner la face Nord de la Meije et la face NO de l’Ailefroide par 2 voies peu parcourues, probablement jamais en hiver :  Salsa pour 3 étoiles (ouverte par Alain Rougier et Pascal Tanguy en 1985) et le Pilier des Temps Maudits ouvert en 2 temps par Arnaud Guillaume et Pascal Dauger (juin et octobre 97) .

Le trip démarre par une très difficile montée en téléphérique, moyen de locomotion très rare dans nos contrées. La vue sur la Meije est parfaite, on essaye de comprendre par où ça passe mais c’est pas évident, on verra sur place!

On monte jusqu’au Dôme de la Lauze d’où on bascule sur le Vallon de la Selle. Ce magnifique hors piste, souffre un peu sur le haut de la chaleur et du vent… En traversant le plus tôt possible vers la Brêche du Râteau, on réduit au max le déniv’. Nous partons pour 5 jours et déjà, dès les premiers mètres de déniv’,  les jambes sont lourdes… Que se passe-il?

La montée à la Brêche est en neige sauf un court passage en rocher. De l’autre côté ça descend ski au pied. On prend le raccourci qui coupe à flanc en direction du Promontoire, 400m d’économisés. Pas très difficile mais bien exposé… Après cette longue trav’ à flanc on repaute pour 200m jusqu’au refuge… On monte comme des tortues, croulant sous le poids de nos carapaces, en plein cagnard. Même l’escalier du refuge sera gravit en 2 temps! Ca commence bien!

Personne au refuge qui n’a pas été visiblement fréquenté depuis un petit moment. C’est le pied ce Promontoire qui se dore au soleil jusque tard dans la soirée… On est bien! Quelques godets de génep’ nous font presque oublier ce qu’on fout là! On se couche tôt car le réveil va être torride demain à 2h30! Brrr.

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