Mumkin et Inferno
Drôle de maladie que cette Wadi Rumite. Elle se contracte au cours du premier voyage à Wadi rum. En rentrant chez vous, vous croyez d’abord être épargné. Mais le virus est en vous, il incube sournoisement… Lentement, il se fraye un chemin dans votre cortex cérébral. De neurones en neurones il se faufile de partout et engorge la moindre de vos synapses… Petit à petit vous perdez le contrôle jusqu’à ce qu’un soir, dans un accès de fièvre, vous cliquiez d’une main fébrile sur la case « valider » du site d’une compagnie aérienne. Vous venez d’acheter un billet d’avion pour la Jordanie.
Voilà comment Fred et moi nous retrouvons de façon quasi improvisée dans ce lieu magique que nous connaissons déjà tous les deux.
Nous retrouvons à l’aéroport d’Amman Mohammed notre taxi fétiche un peu plus morose que la dernière fois. Les politiques d’austérité font aussi rage en Jordanie et l’augmentation brutale de 20% des taxes sur les produits pétroliers passent mal. Sans compter le climat ambiant dans la région entre l’afflux de réfugiés Syriens et le conflit à Gaza qui a tendance à faire fuir un peu le touriste même si la situation en Jordanie est plutôt stable.
Nous arrivons à Rum vers 12h. Dépose du barda chez Ali et Alia, un petit thé et zou, nous filons faire un premier tour de chauffe sur la face est du Jebel Rum et ses itinéraires courts.
On pensait attaquer par Inferno, mais un couple de grimpeur est déjà engagé dans la première longueur et le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne déroule pas pour eux! Monsieur mettra environ 3/4 d’heure pour venir à bout de la première longueur qui est la plus facile de la voie… Et madame mettra à peu près le même temps pour parcourir cette même longueur en second…
Bref, on modifie nos plans et nous attaquons un peu plus à gauche par les trois premières longueurs de IBM baptisées dans le topo d’Howard : Mumkin. Bien sympathique pour renouer le contact avec le grès Jordanien. Pendant ce temps là, notre couple en dérive a sagement décidé d’abandonner la bataille dans Inferno nous laissant la voie libre!
3 longueurs de rêve, à ne manquer sous aucun prétexte! La première est déjà très belle mais c’est de plus en plus beau au fur et à mesure qu’on monte… Les camalots glissent tous seuls dans des fissures idéalement taillées pour. La grimpe est jouissive, intuitive. Voilà de quoi bien nous mettre en appétit pour la suite du séjour.