Je retrouve Oisin et Vincent accompagné cette fois de Thomas, motivés comme jamais pour un petit raid à ski printanier
En ce début de fin de saison, il faut gagner les hautes vallées ou bien porter… Nous choisissons évidement l’option 2. Cap sur la Haute-Maurienne!
Jour 1 : trouver des skis un jour férié au mois de mai.
Malgré une logistique de départ un peu houleuse (des skis pour un raid à ski c’est quand même pas mal) nous décollons tardivement de l’Ecot pour rejoindre le refuge des Evettes où nous passons la première nuit. Malgré notre arrivée un peu tardive, nous sommes royalement accueillis par les gardiens. Nos réserves d’alcool pour les 3 jours fondent déjà dangereusement le premier soir… On sera plus léger!
Jour 2 : Petite Ciamarella et traversée sur Gastaldi
Pas mal de monde au départ ce jour mais quasiment tout le monde bifurque vers l’Albaron… Nous sommes une petite poignée à partir en direction du Col de la Petite Ciamarella pas encore tracé depuis la dernière chute de neige. 7 personnes devant nous, tous entassés dans la seule pente qui mérite un peu de méfiance. Nous attendons et grimpons à notre tour avec de bonnes distance de sécurité : on est jamais trop prudents! Du col, nous gagnons par une petite escalade facile et aérienne le sommet de la Petite Ciamarella, rien que pour nous! Comme souvent dans le secteur, la nébia italienne se joint à la partie et crée une ambiance changeante entre rayons de soleil et volutes brouillardeuses. On compose avec! On bascule côté italien par un court couloir puis une belle descente nous mène non loin du refuge Gastaldi… une courte remontée et la séance pasta-bière est ouverte!
Jour 3 : col de la Bessanèse et Albaron
Nos partons seuls ce matin en direction du Col de la Bessanèse. Vincent et Oisin font une cordée autonome pour gravir le couloir et je m’encorde avec Thomas. Un court passage en glace en bas puis une pente de neige raide… Skis sur le sac bien entendu! Sortie au col où la danse des nuages nous laisse encore quelques raisons d’espérer… la visibilité sera de courte durée. Rapidement nous sommes pris dans le jour blanc total. Ca devient intéressant surtout sans GPS! Dans ces conditions là, sur un terrain au relief bosselé il est difficile d’anticiper les mouvements du terrain et l’on se retrouve parfois à gravir de ridicules bosses raides que l’on aurait probablement contourné par meilleure visibilité. Le doute s’installe. Les conditions de neige ne sont pas excellentes, ça va être sport avec cette visibilité quasi nulle… Pause restauration. On réfléchit mieux avec du saucisson dans le sang! Du grand blanc s’échappent les paroles de skieurs descendant de l’Albaron, plus ou moins égarés, qui nous passent à moins de 10m sans qu’on les voit! La visibilité ne s’arrange pas pendant la pause mais la motivation est bien là. Nous ne sommes pas sur de pouvoir faire quelque chose demain. Nous continuons! En sortant sur le replat sous l’Albaron, la visibilité s’améliore progressivement et nous commençons à croire au hold up météo alors que tout le monde est redescendu! En fait ce ne sera pas vraiment un hold up mais des conditions carrément correctes avec même un peu de vue au sommet! Et le plaisir d’être là haut après les incertitudes! La visibilité revenu nous arrange bien pour la descente, sur une neige plus agréable que prévue. Très ludique dans le chaos de gros blocs de Rocafort. 100m au dessus du parking d’Avérole, il n’y a plus que de l’herbe. Il faut déchausser … ou pas!