Après avoir renoué avec le charme des nuits Rumiennes, bercées par une succession de divers chants tous plus matinaux les uns que les autres, après avoir retrouvé la fine saveur du déjeuner au kiri miel, nous voilà en marche pour Abu aina à une petite demi – heure de Rum pour aller gravir Lionheart, une voie très réputée (à juste titre)!
Ici comme à la face est du Jebel Rum, l’accès est facile. Pas de grosse traversée expo, pas de saut de Siq ou autre désescalade de dôme… Juste un peu de crapahut pour se retrouver au pied de cette ligne qui crêve les yeux. C’est simple, une fois la fissure trouvée, vous n’avez plus qu’à la suivre en mettant à intervalle régulier un petit morceau de métal pour vous assurer!
Comme durant toute la suite du séjour, nous sommes seuls dans le secteur et seule nous parvient de temps à autre la rumeur d’un 4X4 qui file dans le désert…
Dès la deuxième longueur, l’escalade devient sérieuse avec un 6b en fingercrack (fissure à doigt) comme on dit pour faire croire qu’on est un professionnel de la fistrouille. Tout se protège bien, pas de souci. Dans la troisième, je pars la queue entre les jambes dans un off width (une fissure trop large) où je vois bien que l’espoir de placer mes camalots est maigre. Mais comme souvent à Rum, le rocher est plein de surprise et le passage tant redouté se transforme en une balade dominicale… Au dessus ça continue dans une fissure dièdre sans fin qui se redresse progressivement. Ce n’est qu’à la fin qu’on la quitte pour une dernière envolée dans un 6a bien aérien. Quelques gouttes de pluie saluent notre arrivée au sommet de la voie. A quelques kilomètres sur le Jebel Khazali c’est le festival son et lumière… On laisse tomber le sommet qui se trouve un petit quart d’heure de bédouineries et on enchaîne les rappels.
Démarrage en beauté donc avec cette incontournable du massif.