Une météo plus que joueuse pour ces 3 jours avec Jelle, Pim et Alexis… Dès le départ, l’ambiance est au plan B!! Vu les orages annoncés cet aprem et demain, au lieu de se retrouver au refuge du Glacier Blanc, je propose à mes compagnons de rester dans la vallée sur un site d’escalade pour une petite session manip à l’abri de la pluie… et qui sait peut-être même un peu d’escalade!
Nous nous retrouvons donc sur le parking de Chanteloube où une bonne averse nous accueille comme il se doit! Le secteur présente quelques avantages non négligeables au vu de la météo capricieuse du jour : approche minimale et grand surplomb qui protège le pied de falaise et permet de faire des manips de cordes. Et juste à côté, un secteur école où l’on peut grimper du III au 6b avec des voies bien intéressantes en grosses chaussures. Nous débutons par quelques exercices d’encordement… et soudain, la pluie s’arrête! Ni une ni deux, on se jette sur le créneau pour faire quelques longueurs d’escalade. Pim et Jelle sont totalement novices et découvrent leurs premières sensations de grimpe en grosse sur du rocher un peu humide! De bons gaillards! Alexis est un peu plus expérimenté mais n’a pas vraiment d’expérience d’escalade en chaussures de montagne… quelques instants plus tard le voilà en moulinette dans du 5b!
Nous finissons l’après midi par quelques ateliers et manips de corde : pose de coinceurs, confection de relais et remontée sur corde… une après midi intense finalement!
Jour 2 : on lâche rien! La météo annonce le retour de la pluie et du risque orageux à partir de 11h. Le réveil sonne donc tôt ce matin pour aller à l’éperon Bouchier. Au réveil, le temps est splendide!! Vive les Hautes Alpes!
On s’endort quand même pas sur nos lauriers. D’avoir vu tout le monde grimper la veille m’a permis d’imaginer des objectifs adaptés à chacun aujourd’hui! Pim et Jelle auront pour « simple » objectif de grimper leur première grande voie en second, quant à Alexis, il mènera une cordée, posera quelques coinceurs et construira ses relais…
L’éperon Bouchier se prête très bien à ce jeu avec de nombreuses possibilités d’assurage naturel, des relais confortables et aussi des points en place pour tranquiliser le mental! Les 5 premières longueurs se passent à merveille, même si évidement à 4, tout ça nous prend un peu plus de temps… A la sortie de la 6ème longueur, j’aperçois soudain le ciel versant Vallouise d’une noirceur inquiétante. Quelques instants après claquent les premiers éclairs et les premières gouttes d’eau… un vent frais se met instantanément à souffler… pas de doute un orage arrive sur nous!!
Tout le monde me rejoint au relais et nous passons en mode cordée unique. Il nous reste juste une courte section raide avec les longueurs plus faciles du haut! On sort tout ça au trot avec un beau festival son et lumière autour de nous… je prends garde dans la débâcle de bien assurer tout le monde jusqu’au bout… les dalles faciles de la sortie sont de redoutables patinoires maintenant!
Malgré quelques éclairs très proches de nous, nous échappons à la grosse drache qui commencera juste à notre arrivée à la voiture! Bon timing!
Cette première bulle orageuse étant passée, Pim, Jelle et Alexis profite d’un créneau pour monter au sec jusqu’au refuge du Glacier Blanc où je les rejoindrais en fin d’aprem.
Jour 3 : au réveil à 4h ce matin, le ciel est parfaitement étoilé. Nous partons en direction du Pic d’Arsine. Les nuages nous rattrapent progressivement et 120m sous le sommet nous ne voyons absolument plus rien que du blanc! Nous attaquons la pente sommitale mais le manteau neigeux pourri et la couche de neige fraîche en surface, en plus d’être pénible à tracer ne m’inspirent guère confiance… ajouté à cela la promesse d’une absence totale de vue, je préfère prendre la décision de renoncer.
Nous descendons rapidement sur le glacier où la visibilité est bien meilleure. Comme on a encore un peu de temps devant nous avant le mauvais temps annoncé, nous partons pour une petite visite du glacier où l’encordement et la corde tendue prennent tout leur sens quand on visite une crevasse! On suit le glacier vers le bas jusqu’au niveau de l’école de glace où un rappel nous permet de descendre un ressaut plus raide. On explore une dernière crevasse avant de retourner au refuge du Glacier Blanc pour le traditionnel gueuleton du montagnard!