Rock trip en Oisans
Arnaud me contacte à la dernière minute pour un trip de quelques jours dans les Ecrins. Je ne connais pas encore l’animal mais nos premiers échanges au téléphone laisse transparaître un bon degré de motivation! Direction l’Oisans pour 4 jours de voies rocheuses avalées à bon train!!
Pilier chèze – Tête du Replat
Premiers pas de notre cordée sur le pilier Chèze, une belle voie haut perché au dessus du refuge du Chatelleret. Finalement le plus long aujourd’hui sera l’approche!! L’escalade se déroule sur un magnifique rocher rouge bien franc… malgré le soleil annoncé, la journée démarre sous un ciel chargé et une ambiance fraîche à la limite de l’onglée. Il en faut plus pour déstabiliser Arnaud qui avale les difficultés sans sourciller! La météo ne semble pas décidée à suivre les prévisions et le grésil s’invite à la sortie des difficultés… Arrivée au sommet, c’est carrément les abeilles qui nous bourdonnent autour!! Cassos! La descente du Replat est expédiée rapidement. Nous voilà sous la pluie. Une petite pluie sournoisement rabattue par le vent qui finit par tout mouiller, y compris le caleçon!! Pendant ce temps, quelques éclairs claquent sur les sommets voisins… Débarquement au refuge de la Selle. Sieste, BD, séchage de fringue, musique, bière… pas le temps de s’ennuyer!
Pointe d’Amont – Arête Nord
Après notre humide rodage de la veille, notre cordée va pouvoir développer tout son potentiel aujourd’hui, malgré quelques traces persistantes du trempage de la veille!! Notre idée est de traverser vers le refuge du Soreiller en passant par cette très belle classique… Ayant observé Arnaud à l’œuvre la veille, je me doutais bien que ce beau morceau risquait de ne pas suffire à satisfaire son appétit de varappe!! Dans un coin de ma tête, je commence déjà à imaginer d’éventuels plans pour compléter la journée…
Effectivement, tout déroule au mieux, la confiance s’installe dans la cordée et la progression est efficace à coup de grandes tirées de corde tendue. Arnaud prend la tête sur une section. Au dessus, les deux longueurs clés sont magnifiques avec une vraie ambiance verticale et du rocher franc qui permet de se lâcher, même en grosses!
A la fin des difficultés, un des passages caractéristiques de la voie : le grand gendarme! Plutôt que de le contourner par le bas, nous optons pour une traversée au soleil… et Arnaud fait le zouave!
Encore un peu d’arête et nous sommes au sommet de la pointe centrale du Soreiller. Descente en désescalade puis on file au refuge. Martine nous accueille, un peu hallucinée de nous voir à cette heure matinale… il est 11h!
Nous nous accordons une pause d’une heure et demi pour manger et siester avant de repartir pour la voie des Savoyards… La voie a été ouverte en grosses. Tant pis pour eux! Nous on préfère les chaussons, plus efficace dans ces fissures un peu fuyantes!! Le style est assez exigeant pour le leader avec un assurage un poil engagé sur pitons mais le rocher est parfait. Longueur démente en traversée sous le surplomb qui laisse imaginer la motivation des ouvreurs… encore 3 longueurs plus faciles et nous arrêtons pour aujourd’hui. 4 rappels dans visite obligatoire nous déposent quasiment aux chaussures! On a même le temps de farnienter un peu avant l’apéro.
Ethique de la joie
Que faire pour cette dernière journée? Nous balayons multiples options aux saveurs variées… finalement c’est une voie moderne qui aura nos faveurs.
Pendant qu’un essaim de grimpeur s’agglutine sur les premiers relais de la belle Visite Obligatoire, victime de son succès, nous nous décalons vers la face Est au prix d’une fastidieuse approche d’au moins 5 minutes!
Notre punition du jour : L’Ethique de la joie. La petite sœur de Visite Obligatoire, avec peut-être un peu moins d’ambiance mais beaucoup plus de tranquillité, des longueurs démentes et un soleil plus matinal. Jusqu’au bout nous ne regretterons pas le choix!
Une belle entrée en matière qui laisse présager de futurs projets fatiguant pour le guide!!