Gran Paradisio et Monte Rosa
Il y a 3 ans, avec Yann et sa sœur, nous foulions ensemble la plus grande bosse blanche européenne
Cette année, Yann revient accompagné de quelques collègues de travail : une joyeuse équipe franco-helvétique qui respire bon la convivialité!
Notre projet sur le papier se découpe en 2 temps : un galop d’essai au Grand Paradis suivi si tout va bien le we suivant de l’ascension du Mont-Blanc… La montagne et les guides en décideront un peu autrement!
Un Grand Paradis en bande organisée : le hold-up!
Pour ce premier acte, je suis accompagné par Sylvain pour tenter de dompter la fougue de cet équipe affûtée! Dès le départ le ton est donné : les présentations ne sont même pas faites que j’ai déjà dans la main une bouteille de gentiane, prometteur!! La montée à Vittore Emmanuel est expédiée à bon train au rythme des papotages…
Les grands oracles météo n’étant pas très optimistes pour le lendemain, le refuge n’est qu’à moitié plein, on s’en plaint pas! Et qui sait avec un peu de chance on aura peut-être une belle fenêtre de tir!!
Réveil de bonne heure et terrible constat : le beau temps est en train de s’installer… Pas le choix, nous devrons donc y aller! Avec Sylvain, nos craintes sur la vitesse du groupe s’avère juste : tout le monde monte vite, nous allons devoir batailler!
Plus on monte, plus il fait beau. Notre foi dans les oracles est totalement atteinte. Heureusement le groupe sait faire face à cette terrible épreuve et reste soudé.
Ce qui devait arriver, arriva : à force de monter, nous nous rapprochons du sommet. Cette tempête de beau temps imprévue nous déstabilise au plus haut point.
En plus, ce qu’il y a de terrible avec ces journées à la météo aléatoire, c’est qu’on se retrouve avec une ambiance nuageuse totalement exceptionnelle. Pas facile à gérer tout ça!
Sur l’arête, l’ambiance change radicalement. On passe d’une tranquille marche glaciaire au parcours d’un balcon quelque peu aérien!! A peine le temps d’avoir quelques hésitations que nous sommes tous là haut, ensembles et pas mécontents de notre petit hold-up!
Une petite pause thé-vin blanc syndicale à la descente… puis nous filons vers la vallée où nous attends un bon petit resto.
Acte 2 : notre mont sera finalement Rose!
La semaine après le Grand Paradis, je guette la météo quotidiennement. Notre projet initial est de gravir le Mont-Blanc par la voie normale en 2 jours. Le timing de cette ascension en 2 jours ne permet pas de franchir le couloir du Goûter de bonne heure. Après un petit coup de froid, les températures remontent en flèche cette semaine avec un pic de chaleur le jour projeté de notre ascension… Petit conseil de guerre entre guides : nous décidons de nous enlever cette grosse épée de Damoclès et d’aller du côté du Mont-Rose. Notre groupe ne connaîtra donc pas le plaisir du sprint sous la mitraille du Goûter avec un guide hurlant les yeux exorbitées par le stress! Nous devrons à la place nous contenter des antipastis de Citta di Mantova et des formes ondoyantes des grands sommets neigeux du Mont-Rose…
Pour cette virée, quelques changements dans l’équipe, Denis n’est pas là mais Romain le remplace! Et chez les guides, deux nouvelles recrues made in Hautes Alpes, Charles et Mathieu.
La montée à Citta di Mantova permet d’attaquer la journée sans trop stresser par 1500m de dénivelé en téléphérique… Petite originalité de la bande pour ces 2 jours : avec Yann et Christophe nous serons à skis, quasiment les seuls à utiliser ce moyen de locomotion en ce moment!
Le confort et l’accueil des refuges italiens sont appréciés par tous, nous guides les premiers. Il nous faut jongler entre l’apéro avec notre groupe et celui avec les gardiens du refuge. Un métier exigeant à tout instant où le moindre relâchement peut avoir des conséquences dramatiques…
Départ en fanfare ce matin. La météo ne nous fera pas de farces comme la semaine dernière!! Il fait seulement beau comme prévu! Du côté de l’équipe, rien n’a changé : un train d’enfer à peine impacté par le manque d’oxygène!
Yann, Christophe et moi sommes sur nos planches que l’on croyait rangées jusqu’à l’hiver prochain!
La vue sur tous les grands sommets du Valais est démente… Ils paraissent presque minuscules vus d’ici.
Nous nous retrouvons dans un timing parfait tous ensemble (et seuls!) au sommet de la pointe Zumstein, miraculeusement épargnée par le vent… Encore un bon moment de bonheur pour la team PIASIO!
Ambiance à la descente de la Zumstein…
Nous passons par la cabane Margherita pour s’abriter quelques minutes puis nous nous séparons… Avec Yann et Christophe nous filons à skis vers la Pyramide Vincent. Avec le vent et le froid la neige n’a pas décaillé en haut mais comme elle est parfaitement lisse, elle se skie facilement. Quelle joie de se laisser glisser dans ce cadre hors norme!!
Nous remontons rapidement vers la Pyramide Vincent d’où nous attaquons une belle descente jusqu’au téléphérique…
Glisse tranquille…
La moquette est de la partie!!
Mais que regardent ces deux là?
Ahhhh! Un sérac!
Avant de plonger dans le couloir qui nous ramène skis au pied jusqu’au téléphérique, on raye un champ de moquette XXL.
Les collègues à pied descendent bon train aussi et nous voilà à midi tous de retour à Staffal pour profiter une dernière fois ensemble de la gastronomie italienne.
Patrice, Yann, Christophe, Jordi, Denis, Romain, Jérémy : merci à tous pour votre confiance et pour ces bons moments de convivialité!! On remet ça quand vous voulez!