Eperon Renaud aux Tenailles de Montbrison
Après la Traversée des Aiguilles de Sialouze d’avant hier et la belle escalade d’hier au Pilier rouge hebdo, j’enchaine avec Tibo toujours dans le massif de Montbrison mais de l’autre côté, aux Tenailles de Montbrison. Les Tenailles de Montbrison c’est ce joli bout de caillou qui domine Briançon et qui est, en quelque sorte l’envers, de la Tête d’aval de Montbrison…
Les voies font 300m, le caillou est excellent et le style exigeant!
Nous choississons la voie la plus facile pour faire connaissance avec ce lieu : l’éperon Renaud. Cette voie historique a été ouverte en 1965 par Raymond Renaud, guide local qui sera le plus jeune prof de l’Ensa (l’école des Guides). Avec cette ascension, Raymond Renaud souhaitait faire vivre à ses compagnons de cordée une vraie première (et aussi éviter que la cordée Desmaison-Kelle qui sévissait au même moment à la tête d’Aval ne leur « vole » cette ascension). La compétition existe parfois en montagne.
La voie prend le soleil dès le levé… Dans la deuxième longueur et à L2 : des édelweiss!
Les premières longueurs sont faciles et l’on rejoint la zone du « totem ». Jeux d’ombres.
De là on peut contempler la Diagonale, cette belle fissure oblique que Raymond Renaux à l’époque à gravi en libre avec trois pitons! Aujourd’hui, l’équipement est nettement plus moderne et rapproché ce qui permet de grimper sereinement dans ce 6a bien athlétique. Respect l’ancien!
Au dessus encore une très belle longueur dans le dièdre (antépénultième longueur) avec un passage pas évident non protégeable à l’ouverture (fissure large) avec un beau spit maintenant! Respect encore aux anciens!
Cette voie permet de comprendre l’explosion vers le haut du niveau en escalade. Les anciens n’étaient ni plus manches, ni moins physiques qu’aujourd’hui mais les techniques d’assurage et le matériel utilisé bridaient en quelque sorte les possibilités. Aujourd’hui le 6a, autrefois limite des possibilités en escalade, est un niveau démocratisé grâce aux chaussons d’escalade et aux spits.
L’éperon Renaud n’en demeure pas moins une vraie petite merveille!