Mont Rose

Mont Rose

Le mauvais temps persiste sur le massif du Mont Blanc. Les vents violents associés aux chutes de neige importantes compromettent pendant plusieurs jours l’itinéraire des 3 Monts que nous avions envisagé de parcourir avec Brigitte et Sylvain… Quand je les retrouve dimanche à la terrasse d’un café Chamoniard, accompagné de toute la petite famille, il y a déjà longtemps qu’ils ont tiré un trait sur l’objectif initial…

La mauvaise nouvelle c’est que nous ne ferons pas le Mont Blanc, la bonne c’est que cela nous ouvre une infinité de possibilités pour la suite! D’autant que la météo vire au grand beau dès la fin du lundi…

Sylvain et Brigitte ont pris à coeur leur préparation pour un voyage en altitude. Les 10 jours précédents, ils ont passé plusieurs nuits d’acclimatation dans différents refuges (Robert Blanc, Trient, Téodulo, …) et avalé les dénivelés! C’est donc des compagnons motivés, entraînés et acclimatés que je vais accompagner… Après quelques coups de fil et hésitations sur la suite du programme, je réserve 3 places à Citta di Mantova, un des refuges servant de départ à l’ascension du Mont Rose… Il semblerait même que l’on puisse profiter  d’un court créneau matinal pour monter au refuge avant la drache prévue l’après-midi. Rendez-vous est donc donné le lendemain à Gressonney à 8h30.

Le Mont Rose est plus une constellation de sommités qu’un unique sommet… Le point culminant du massif, troisième sommet des Alpes (après le Mont Blanc et le Mont Blanc de Courmayeur) est la pointe Dufour qui s’atteint (versant italien) par une arête mixte et aérienne requérant une bonne expérience préalable de l’alpinisme… En revanche, de nombreux sommets sont beaucoup plus accessibles comme la pointe Zumstein (4 563 m), la pointe Gniffetti (4 554 m), la pointe Parrot (4 432 m), le Ludwighöhe (4 341 m), le Corno Nero (4 322 m), la Pyramide Vincent (4 215 m) et j’en passe….

Retrouvailles donc à Gressonney sous un soleil radieux… On se laisse tranquillement transporter par les nombreuses remontées mécaniques qui nous mènent de Staffal au Salati sans forcer. Les brumes enveloppent de temps à autre le téléphérique, mais pour l’instant le mauvais temps se tient à distance… nous profitons de ce court sursis météo pour faire une petite école neige et glace sur le glacier qui descend de la pointe Giordani (encore un 4000m!). Les premières gouttes floconneuses nous attrapent à la fin de la montée à Citta di Mantova et nous sommes vers 12h au chaud quand les éléments commencent à se déchaîner… En début de soirée, le ciel se déchire nous offrant un paysage fantastique… il a bien neigé en altitude, le Lyskamm est plâtré… Mais la voie que nous comptons parcourir demain ne présente pas de pentes dangereuses comme au Tacul ou au Maudit. Pas de séracs menaçants non plus. Les vacances quoi!

Départ du refuge vers 5h15, le temps est splendide… Le soleil embrase un à un les sommets des Alpes. La vue est époustouflante sur quasiment l’ensemble des Alpes. C’est le bonheur! Au loin le Mont Blanc qu’aucun de nous ne regrette! Arrivé au Col du Lys, on trouve le soleil et la vue s’élargit encore sur le Valais et l’Oberland… Un vrai festival oculaire!

Les 30 à 40cm de neige qui se sont déposés la veille donnent aux lieux une ambiance bien hivernale surtout quand le vent soulève quelques bourrasques de neige. Mais il ne fait pas froid…

Vers 9h30, après une courte arête bien aérienne, nous foulons la pointe Zumstein… Tout le monde est en forme alors nous enchaînons sur la pointe Gnifetti. Le seul sommet des Alpes où la buvette est au sommet! On ne traîne pas trop là haut car les aller retour de l’hélico qui dépose là haut des donzelles endimanchés contrastent trop avec le rêve que nous sommes en train de vivre…

En « descendant », nous remontons sur la Pointe Parrot, le passage le plus technique du jour. Une pente à 45° suivi d’une longue arête de neige très effilée… Ambiance complètement Samivélienne! Un petit saut à la Ludwighöhe (comment prononcer le nom de ce sommet sans avoir l’air idiot?) viendra conclure ce fantastique voyage sur les hauts sommets des Alpes.

C’était bien plaisant en tous cas de découvrir ces lieux avec vous deux. La bonne humeur et le plaisir sont les carburants du montagnard! Merci de m’avoir fait entièrement confiance pour ce plan improvisé…

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