Pic de Bure – Pilier Desmaison
Avec l’ouverture du Pilier Est du Pic de Bure, le fameux pilier Desmaison, René (notre maitre à tous!) signe là un des chefs d’oeuvre de l’époque. Cette ascension restera pendant plusieurs décennies une entreprise très difficiles, probablement la plus dure des massifs calcaires des Alpes françaises. Aujourd’hui évidemment des itinéraires bien plus difficiles ont été ouverts dans les Alpes, évidemment le matériel rend l’escalade moins délicate et exposée mais ce pilier n’en reste pas moins une ascension sérieuse et incontournable pour les afficionados !
C’est avec Benoit que je pars tenter cette ascension. Nous optons pour un bivouac dans les prairies sous le pas du Follet. Au pied de la face Est du Pic de Bure!
La descente du pas du Follet au petit matin en baskets réveille bien. Ce passage vraiment délicat est à prendre avec beaucoup de précaution : c’est le passage le plus délicat de la journée!
A 7 heures du matin nous sommes à l’attaque: il y a beaucoup de vent, ça meule sévère, on grelotte! La journée va être longue! Effectivement la goutte au nez ne nous quittera pas de la journée et nous frissonerons à tous les relais, toute la journée! Gla gla!
L1 et L2: avalés en une longueur, c’est conseillable d’ailleurs. Le relais sous le toit est confort. Sinon c’est relais pendu avant d’attaquer l’artif. Et une petite onglée au relais! Toujours à l’ombre. 45m
L3: ça courre, on se réchauffe, soleil timide – 40m
L4: longueur très (trop?) équipée. D’ailleurs, trois pitons tout neufs et inutiles à récupérer pour les amateurs (nous on avait malheureusement pas de marteau) – 30m
L5: longueur en traversée – 35m
L6: magnifique rampe! 45m
L7: faire attention où on met les pieds, Ben a failli s’envoler 10 m au dessus d’un camalot et s’est rattrapé inextrémis. ouah! ça fait froid dans le dos! En fait il a loupé un piton en montant d’où l’engagement!. Un peu calmé, il a préféré passé dans le dièdre à droite que l’on quitte tout de suite à gauche par un pas en traversée pour rejoindre les gradins. Ca passe également tout droit dans les blocs comme le dit le topo (piton) – 35m
L8 et L9: gravit en une longueur moyennant environ 10m en corde tendue. III+ pas équipé du tout. L’écaille décollée est de toute beauté, un vrai régal! (garder à l’esprit qu’un jour elle partira sans préavis) – 60m
L10 et L11: en une longueur de 40m à condition de bien gérer le tirage…
L12: le passage le moins bon niveau qualité du rocher. y a quand même bien pire!
L14: après le relais facultatif monter droit voir légèrement à droite pour récupérer la zone la plus faible. Rejoindre le fil de l’arète le plus haut possible. Relais sur le fil (blocs + 2 pitons).
L15-L16-L17: corde tendue. 70m
L18-L19: une longueur de 50m en gérant le tirage.
L20: remonter la fissure sur 5-6 m puis traverser franchement à gauche. Franchir un petit mur (V) et ateindre facilement un relais. 40m.
L21: pas de L21! Puis corde tendue jusqu’au sommet, c’est de la marche.
Le plateau du Pic de Bure est un paysage insolite, complètement lunaire!
Descente en 1h30 sans problème par la combe de Bure (le rappel se trouve facilement: il n’est pas au bord du vide mais en retrait sur une dalle). Nous récupérons sans trop de détour les affaires de bivouac.
L’ascension nous a demandé 7h d’effort avec le froid du jour.
L’approche : 1h jusqu’au bivouac et 30 minutes jusqu’au pied de la voie.