Pour cette nouvelle virée avec Frank on innove! La montagne ne nous paraît pas suffisamment accueillante pour aller y faire un tour… L’idée de brasser copieusement pour aller gravir une goulotte dont les conditions restent hypothétiques ne nous surexcite pas… Un ptit coup de jumelles plus tard depuis Ailefroide et nous voilà en train d’échafauder des plans nettement moins hostiles! C’est donc finalement sur le Vercors que nous jetons notre dévolu!
Après une journée de temporisation sur un joli bout de caillou perché au dessus de la maison nous prenons la route pour 4 jours de grandes voies dans le Diois. Totale découverte de la région pour Frank… et aussi des longues envolées verticales! 4 jours magiques avec une météo de rêve, des falaises désertes, une nature toute en beauté et du caillou parfait!
On commence par Archiane l’incontournable. La voie du Levant sera notre objectif. Une très belle classique où il n’est pas complètement idiot d’avoir un peu de marge sur les cotations annoncées surtout pour le leader… L’escalade est sérieuse (ce qui nous empêche pas de déconner) avec de la recherche d’itinéraire et des pitons en fin de carrière… Pas franchement la grande voie école! Mais un magnifique voyage dans cette grande falaise sous l’oeil goguenard des vautours. L’arrivée sur le plateau est magique. Ptit calage au soleil. On profite de l’instant présent. Fin de la journée à Die dans un bon ptit restau
Suite du trip sur une montagne emblématique du secteur, les 3 Becs. La bande des parisiens (Paragot, Bérardini&co) y ont ouvert un beau morceau de bravoure tout en libre ce qui quand on regarde la face paraît peu probable au premier abord! Depuis que nous faisons de la montagne ensemble, Frank m’impose de choisir des itinéraires que je ne connais pas. Quel supplice! Je propose à Frank Parfum d’Opale, une voie de 6-7 longueurs ne dépassant pas le 6b. Comme tous les jours, nous démarrons par une belle marche d’approche champêtre. Les forêts en automne sont chargées d’une belle énergie qui nous charge de bonnes vibrations pour toute la journée! Mer de nuage sur le Diois et au loin les sommets des Alpes. Y a pire. La voie avait plutôt une bonne critique : on a été conquis! Quel régal de grimper sur ces strates de silex! Et le final déversant mais pas dur vient bien couronner le tout! Bon choix
Un jour, une falaise! Pour ménager un peu Frank qui n’a pas l’habitude d’aligner les kilomètres de grimpe quotidiennement, on va pour la 3ème journée à Omblèze… Pas beaucoup de grandes voies faciles là bas mais on trouve notre bonheur dans Jojo le Bricoleur qu’on avale en 3 grandes longueurs. J’enfreins une règle terrible : je répète une voie que j’ai déjà fait. Mais vu que c’était il y plus de 10 ans il y a prescription. En plus j’avoue qu’il en restait pas grand chose dans ma mémoire! Après notre petite échauffement, on va voir ce que la Georgette nous raconte… Changement de style, après une première longueur équipée, on passe en mode terrain d’av’ sur 2 longueurs. Pas vilain du tout même si on a regretté de pas avoir pris la débroussailleuse pour la fin de la dernière longueur! Fin de la grimpe pour Frank qui m’assure ensuite patiemment dans quelques couennes bien jolies! Ce soir on migre vers Saou. Un restau aussi inattendu qu’insolite et on se cale dans la forêt de Saoû, le plus bel endroit du monde dixit Haroun Tazieff, rien que ça!
Dernier jour de notre trip. La moins belle journée. Les nuages sont là et le mistral dépote en altitude! Heureusement nous sommes bien abrités! On part grimper Nomades land, une voie inégale un cran moins belle que nos envolées précédentes. Frank profite d’une longue traversée pour faire quelques expériences pendulatoires! La matinée passe et le soleil revient… ça nous motive pour faire quelques couennes histoire d’user ce qu’il nous reste de peau sur les doigts avant de rentrer!
Merci Nico, quel supplice ta compagnie et ces beaux voyages verticaux.
Ce genre d’expérience avec le soleil et des températures clémentes pourrait me rendre feignant et vouloir éviter les faces austères et froides !
Sinon 15 jours après j’ai encore les doigts qui pèlent… il me faut breveter un clavier avec des touches abrasives pour durcir la peau des doigts 🙂