Pilier Sud Tête des Fétoules
Encore une fois, je condamne Frank et Antoine à une longue longue route pour gagner nos contrées reculées de l’Oisans. Nous nous retrouvons à Saint Christophe en début d’après-midi et partons fissa fissa faire un petit galop de mise en route sur une grande voie « de proximité » au paravalanche… Moins d’une minute d’approche c’est appréciable! La voie s’appelle Para facile et permet à tout un chacun de se reconnecter avec l’humain grimpant qui vit en lui… d’autant que mes deux comparses ont quelque peu levé le pied sur l’entraînement ces derniers temps!! De très belles longueurs et un retour quasi bucolique dans une forêt en pleine explosion de couleurs…
Il est 18h, la journée pourrait s’arrêter là mais ça serait trop facile… on est pas venu là pour acheter du terrain comme dirait l’autre alors on prépare nos sacs et on prend la direction du refuge de la Lavey en vue des projets du lendemain. Frank et Antoine découvre le programme quasi en temps réel, c’est beau la confiance! Soirée pépère au refuge de la Lavey, rien que pour nous… on se raconte les derniers potins devant un bon festin avant de sombrer dans un coma réparateur pour les uns et les autres!
Petite journée de chauffe aujourd’hui au Pilier Sud des Fétoules. A peu près 2000m de dénivelé positif et un peu plus en négatif, des difficultés jusqu’au 6a montagne, le parfait démarrage en douceur!!
Le plus dur c’est la première longueur, froide, austère avec un petit crux en traversée… mais bon, depuis le Pic de Bure l’an dernier, on s’est fait une spécialité des départs ardus.
Avec l’arrivée du soleil et des longueurs plus roulantes, on passe en rythme de croisière. Les couches tombent les unes après les autres et on se retrouve en tee-shirt à plus de 3000m, au mois d’octobre. Normal.
Les ressauts s’enchaînent avec une mention spéciale au 3ème ressaut de toute beauté, avec une longueur en 6a finalement « presque » plus facile que le départ…
La vue de ce sommet peu couru des Ecrins est juste splendide. On profite joyeusement de ses instants perchés, en essayant de ne pas penser à la longue descente qui nous attend et que nous voyons dans son intégralité…
Quelques heures de désescalade et de marche plus tard, nous voilà attablés à la Cordée devant un bon gueuleton… avant la petite journée du lendemain!