Pas de répit! Après la traversée du Breithorn la veille je repars avec une nouvelle équipe sur le chemin des 4000m. Là encore je connais presque toute l’équipe avec par ordre d’apparition Maxime, Aurélien, Romain et Christian. Les oracles se sont calés au beau fixe, ça promet!
Premier jour : Breithorn occiental et central et traversée sur Val d’Ayas
Pour se mettre en jambe, on traverse aujourd’hui vers le refuge du Val d’Ayas en passant par le Breithorn occidental et le Breithorn central. C’est comme ça ici, on fait un 4000m en « montant » au refuge!
A la descente vers Val d’Ayas, la chaleur est cuisante. Les cumulus qui montent accentuent notre cuisson. Ajouté à l’altitude, le cocktail est détonnant et certains organismes commencent à sérieusement accuser le coup. Au pied de la remontée de 100m qui permet de contourner une barre de sérac avant de descendre sur le refuge, la journée n’est pas finie… Quelqu’un a-t-il fait en secret une prière pour échapper à cette remontée? Nous ne le serons jamais. Mais en tous cas, le miracle est arrivé : deux guides du cru nous rattrapent et plongent directement vers le refuge dans la direction de la barre de séracs… ça sent la filouterie ce plan! J’intercepte un de mes collègues qui me confirme l’existence d’un raccourci. Echange de politesses. Nous leur emboîtons le pas!
Le cheminenent est magnifique entre crevasses et séracs. Au prix d’une minute d’exposition aux séracs, nous réalisons là une belle économie d’énergie et un beau parcours glaciaire.
Castor et Pollux
Réveil matinal aujourd’hui, avant le gardien! Nous montons d’abord à Castor en comité réduit, Christian ayant préféré temporiser au col dans les premières lueurs du jour. Nous sommes les premiers et seuls là haut pendant un bon quart d’heure. Ca a du bon de se lever tôt!
Nous récupérons Christian au col et nous lançons sur les flancs de Pollux d’abord par un couloir de neige puis par des rochers faciles et les chaînes. Romain nous abandonne en cours de route et nous finissons sur la belle arête neigeuse qui monte au sommet au dessus de la Madonne.
Y a plus qu’à rentrer! Le même scénario cuisant que la veille se met en place, mais cette fois pas de raccourci! Christian lutte avec toute son énergie contre les effets dévastateurs de l’altitude et nous arrivons au téléphérique « large », 15 minutes avant sa fermeture!