La météo un peu particulière de cet été oblige à s’adapter en permanence. Non seulement aux conditions météo elles mêmes mais aussi aux conditions de la montagne!

Quand je rejoins Lucas et Romain à Cham, l’idée est de tenter l’ascension du Mont-Blanc par la voie des Aiguilles Grises après deux journées d’acclimatation ensemble. Une très belle (mais plus longue) alternative à la voie normale du Goûter. Les quantités de neige tombées ces derniers jours m’inquiètent un peu, d’autant qu’il n a pas encore fait beau depuis la dernière chute, et que tout ça n’est donc pas très stabilisé!

En attendant de prendre une décision, nous partons pour notre acclimatation au refuge des Cosmiques. Mes gars sont surmotivés et viennent de passer 3 jours dans les refuges pour s’acclimater et faire connaissance. Contrairement à la météo, l’ambiance est au beau fixe!! Comme on va pas rester comme des moules accrochées au refuge, je propose chaque jour une course à mes loustics pour leur permettre de découvrir d’autres terrains, un peu plus techniques. Nous réalisons ainsi la traversée des Pointes Lachenal et l’arête des Cosmiques. Et peinard à chaque fois par un choix d’horaires « décalés ». Nous peaufinons l’acclimatation par un régime diététique strict à base de croûte et de bière pression complété par des séances intenses de sieste à rallonge.

Passées ces deux journées la décision est claire : trop de risques pour tenter le Mont-Blanc par Gonella. En plus le créneau météo n’a pas l’air optimal. Côté Mont-Rose, les oracles sont meilleurs, on file à Gressoney. La montée à Citta di Mantova se fait pour bonne partie en téléphérique, ça change de l’Oisans!! Bon 200m à monter pour de vrai, quand même! L’occasion de voir qu’ici comme partout ailleurs il y a des coulées de partout sous l’effet du soleil et des cumuls exceptionnels de neige du mois de juillet! Et des coulées que la plupart des « anciens » n’ont jamais vu en 40 ans de carrière… Brrrr, ça fait froid dans le dos…

Pour être partis et rentrés de bonne heure, et être tranquilles, on opte pour un réveil matinal… Nous sommes la première cordée à se lancer en direction du Mont-Rose. Au bout d’une heure de marche, nous commençons à entendre derrière nous quelques coups de tonnerre. Etrange conception du beau temps les prévisionnistes cette année. L’orage est encore loin, on continue. J’aimerais au moins atteindre le bivouac du Balmenhorn pour nous abriter et attendre un créneau. Au fur et à mesure que l’on monte, le décalage entre le flash de l’éclair et le boom se rapprochent ce qui autrement dit veut dire qu’on a l’orage aux fesses!!

Un éclair nous « claque » un kilomètre devant nous, on se taille, pas le temps d’aller au bivouac. Philippe profite de cette retraite pour explorer sans conséquence le sous-sol du glacier!! Toutes les cordées parties derrière nous rentrent également au bercail. Rideau, on plie la boutique.

Philippe et Romain acceptent avec le sourire et dans la bonne humeur cet « échec ». Belle attitude les gars! On se remet ça l’année prochaine!

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