Dôme des Ecrins en 2 jours. Après la bonne relâche d’hier après midi sur la terrasse du refuge des Ecrins, la journée attaque sous un angle nettement moins vacancier qu’hier. j’en veux pour preuve l’heure de réveil : 3h15. Mais bon sang on a pas idée de se lever si tôt? Dans l’agitation matinale du refuge il n’est pas toujours facile de s’organiser et de retrouver ses affaires… C’est là qu’on est content de s’être un minimum préparés la veille! Passée la descente de la Côte de la mort, on peut chausser les crampons et reprendre jusqu’au pied du Dôme une paisible somnolence sous un plafond étoilé de toute beauté. Nous laissons passer une cordée d’italiens bien trop bavarde à notre goût… Aux résultats du Championnat de foot italien nous préférons, c’est curieux, notre silencieuse méditation! Nous parvenons au bout du faux plat où débute la véritable montée au Dôme. Nous profitons de la sécurité de l’endroit pour nous ravitailler. Malgré les préconisations de Jeannot le gardien du refuge des Ecrins, plusieurs cordées filent droit dans la chute de séracs et certaines y font même leur pause. No fear.

Pour notre part, nous contournons au plus bas et le plus à gauche possible ce monstre de glace. La trace est du coup bien raide mais  nous expose beaucoup moins aux chutes potentielles de séracs. Nous avançons d’un rythme régulier vers le replat au milieu de la face où nous sommes accueillis par les premières lueurs matinales. Tout au long de notre montée, le soleil levant joue avec la crête de Barre Noire et tantôt apparaît, tantôt se cache… C’est ainsi à trois levés de soleil que nous assistons!

Au dessus du replat, l’altitude devient palpable, le souffle se fait plus court, les pauses plus fréquentes… Enfin la grande traversée sous la Barre des Ecrins et l’on attaque le dernier raidillon où l’on passe la barre des 4000m. Ensuite c’est comme dans un rêve, l’arrivée au Dôme est féerique, tout en rondeur complètement Samivéliennes. Nous nous embrassons. La belle émotion de mes compagnons fait vraiment plaisir à voir. Bravo à tous les trois!

Les conditions météo sont excellentes aujourd’hui et l’on peut prolonger ces instants de bonheur à souhait sans fuir immédiatement vers le bas. L’occasion de faire connaissance avec nos voisins de cordée à la répartie un peu brutale! Bref… Si certains sont convaincus que la montagne est à tout le monde d’autres ressentent avec peut être un peu plus d’humilité qu’elle n’est à personne!

Nous filons ensuite dans la longue descente. Comme le plongeur qui revient des abysses, nous faisons plusieurs paliers…

… avant de refaire surface au Pré de madame Carle à la terrasse du refuge Cézanne. Le temps de quelques rafraîchissements, encore ivres de toutes ces sensations et ses images que nous ramenons de là haut puis nous nous séparons là où nous nous étions trouvés quelques jours plus tôt à Ailefroide. Merci à vous deux Valérie et Fred. Cette petite semaine en votre compagnie était un vrai plaisir… Isabelle, j’espère t’avoir apporté ce que tu attendais pour évoluer dans ta pratique. Merci de m’avoir fait confiance!

Pin It on Pinterest

Share This